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Citation de Nemorino


— J’étais agent de change, financier, banquier, dit Paul.[…] Si j’avais poursuivi dans cette voie, je serais peut-être millionnaire. Un grand bourgeois qui fume des cigares et entretient deux ou trois maîtresses. […] Le corrupteur, celui qui a foutu en l’air ma carrière de bourgeois, c’est le bon Schuff.
[…] ce collègue effacé et complexé abritait, sous son allure si peu flatteuse, deux passions, qu’il t’avait révélées au fur et à mesure que se tissait votre amitié : l’art et les religions orientales. […] Pour le bon Schuff, les artistes étaient des êtres d’une autre espèce, moitié anges, moitié démons, différents en essence des hommes communs. Les œuvres d’art constituaient une réalité à part, plus pure, plus parfaite, plus ordonnée, que ce monde sordide et vulgaire. Entrer dans l’orbite de l’art c’était accéder à une autre vie, où non seulement l’esprit, mais aussi le corps, s’enrichissait et jouissait à travers les sens.
— […] Il m’entraînait dans les galeries, les musées, les ateliers d’artistes. […] en cachette, je me suis mis à dessiner. Tout a commencé là. Mon vice tardif. Je me rappelle cette impression de faire quelque chose de mal, comme quand j’étais enfant, à Orléans chez l’oncle Zizi, et que je me masturbais ou épiais la bonne qui se déshabillait. […]
— C’est comme si j’avais été frappé par la foudre, comme si j’avais vu une apparition, expliqua Paul. L’Olympia d’Édouard Manet. Le tableau le plus impressionnant que j’aie jamais vu. J’ai pensé : « Peindre comme ça c’est être un centaure, un Dieu. » J’ai pensé : « Il faut que je devienne peintre moi aussi. »
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