Charles Poncy, le poète-maçon, auteur de l’hymne de l’Union ouvrière, sur qui Flora comptait pour la guider dans ses réunions avec les travailleurs marseillais, était parti à Alger en lui laissant une petite note : il était épuisé, et ses nerfs et ses muscles avaient besoin de repos. Que pouvait-on attendre des poètes, même s’ils étaient ouvriers ? C’étaient eux aussi des monstres d’égoïsme, aveugles et sourds au sort du prochain, des narcisses épris des souffrances qu’ils s’inventaient pour pouvoir les chanter. Tu devrais considérer, peut-être, Andalouse, la nécessité de proscrire dans la future Union ouvrière non seulement l’argent, mais aussi les poètes, comme l’avait fait Platon dans sa République.