Je suis au bord de la folie. Un être humain normal ne peut plonger tant de mois dans cet enfer sans y laisser sa santé, sans succomber à un dérangement mental. Certaines nuits, dans mes insomnies, je sens que c’est mon cas. Quelque chose se désagrège dans mon cerveau. Je vis dans une angoisse constante. Si je continue à me frotter à ce qui se passe ici, je finirai moi aussi par administrer des coups de chicotte, par couper des mains, et assassiner des Congolais du matin au soir sans le moindre état d’âme, ni en avoir l’appétit coupé. Parce que c’est ce qui arrive aux Européens dans ce maudit pays.