AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

Citation de Woland


[...] ... Copuler, non faire l'amour mais copuler, comme les porcs ou les chevaux : c'est ce que faisaient les hommes avec les femmes. Se jeter sur elles, leur écarter les cuisses, y enfourner leur verge dégoulinante, les mettre enceintes et les abandonner à jamais avec leur matrice meurtrie, comme André Chazal l'avait fait avec toi. Car tes douleurs, là, en bas, tu les avais depuis ce mariage de malheur. "Faire l'amour", cette cérémonie délicate et douce, où intervenaient le coeur et les sentiments, la sensibilité et les instincts, où les deux amants jouissaient à part égale, n'était qu'une invention de poètes et de romanciers, un fantasme que ne légitimait pas la prosaïque réalité. Pas entre femmes et hommes en tous cas. Toi, du moins, tu n'avais pas fait l'amour une seule fois durant ces quatre années épouvantables avec ton mari, dans ce petit appartement de la rue des Fossés-Saint-Germain-des-Prés. Tu avais copulé, ou plutôt tu avais été copulée toutes les nuits par cette bête lascive, puant l'alcool, qui t'asphyxiait sous son poids, te tripotait et te barbouillait de salive, pour finir par s'effondrer à ton flanc comme un animal rassasié. Ce que tu avais pu pleurer, Florita, de dégoût et de honte, après ces viols nocturnes auxquels te soumettait ce tyran de ta liberté. Sans jamais chercher à savoir si tu voulais faire l'amour, si tu prenais plaisir sous ses caresses - pouvait-on qualifier ainsi ces halètements répugnants, ces coups de langue et ces mordillements ? - , ou si elles te causaient douleur, tristesse, abattement, répugnance. N'avait été la tendre Olympe, quelle piètre idée tu aurais de l'amour physique, Andalouse ! ... [...]
Commenter  J’apprécie          10





Ont apprécié cette citation (1)voir plus




{* *}