Je tiens tout d’abord à remercier Babelio et l’éditeur Jacques André de Lyon pour l’envoi de ce beau livre dans le cadre d’une opération masse critique et monsieur André personnellement pour son aimable lettre du 23 septembre dernier m’en souhaitant "une bonne réception".
Ce recueil est paru dans la splendide collection "Poésie XXI" de cet éditeur, dont "les textes sont nus, sous l’éclairage sans concession d’une typographie elle-même dépourvue d’artifices".
Cette collection offre à présent exactement 65 titres, allant de Patrick Argenté ("Dernier cri"), en passant par Marie-Ange Sebasti ("La connivence du marchand des couleurs"), ... à Paul Vinicius ("La chevelure blanche de l’avalanche").
Une des plus récentes parutions est ce recueil de poésies de la main de Marion Lafage, qui a suivi des cours de philosophie et est titulaire du D.U. d’animateur d’ateliers d’écriture d’Aix-en-Provence et Marseille. Elle anime d’ailleurs des ateliers depuis 5 ans, particulièrement dans le département des Hautes-Alpes.
Les beaux poèmes de Marion Lafage méritent d’être lus attentivement et de préférence lentement pour savourer tant toute la profondeur des paroles que l’élégance de la formulation.
Le poème à la page 15 "La vie oublie des traces de lettres dans les mots" (que vu sa longueur je ne vais pas copier ici) est un parfait exemple à la fois de cette sagesse et de la beauté du rythme poétique.
Les poèmes de Marion Lafage abordent des thèmes aussi variés que la magnificence de la nature (violettes, sapins,...), le poids des mots, le temps et l’écriture, le rêve, les enfants qui jouent, etc.
Je termine par "Un printemps nous arrive de la Renaissance" (à la page 59) :
Sertissage de tapisserie de fil d’argent
Les fleurs coulent pétales rayés
Perles boucles de rigoles
Guirlandes de passementerie
Rubans plaqués points en torsades
Feuilles d’amandes enlacées
Circulation du message codé
Entre les fleurs épanouies
En relief sur le tissu brodé
Printemps soudain éternisé
Retenu frisures du fil argenté.
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Repasser par la langue parfois est un enchantement. Que la poussière est belle sous la plume du poète et dans la lumière du volet un oeil hors de la couette.
Lire Marion Lafage réveil la poésie du monde et me donne envie d'écrire. Le livre est imprimé sur du beau papier, avec un marque page élégant ajouté par la maison d'édition... Une face crème vierge au dos comme une invitation à sortir mes pinceaux et un peu d'aquarelle.
Alors que je désepérais de le recevoir, ce midi dans ma boîte à lettre ce cadeau de masse critique comme une respiration dans mon quotidien.
Je butine de poème en poème le nectar de la langue. Je m'arrête à chaque formule émouvante "les plis des montagnes tombent dans l'eau" j'avais oublié combien il était bon de lire de la poésie merci à l'autrice d'avoir saupoudrer ma journée de sa délicatesse.
"Je voudrais insuffler au creux du coquillage
Le chant échoué des baleines"
Des citations d'auteurs aimés, d'autres inconnus de moi s'invitent et se mélangent aux mots de Marion Lafage, se répondent parfois, j'adore comme le petit poucet suivre ces petit cailloux blancs aux milieux des écrits colorés de présents de l'autrice.
"Démence mentholée du désir d'écrire
(...)
Et poésie thérapie."
Et ces mots, que je connais quelques fois et aime comme un collectionneur les savourant en silence à l'intérieur de moi, d'autre que je dois chercher comme "catadioptre" ; quel joie au milieu de mots usés et rapiécés d'en découvrir de nouveaux comme un trésor, une richesse nouvelle de ma langue natale pourtant.
Merci.
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