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Citations de Mark Hodder (39)


Swinburne reprit les propos que Burton avait tenus le soir du cambriolage de Brundleweed :
- Rassembler des connaissances est devenu une perspective trop intimidante pour l'homme moyen, qui préfère donc fuir le savoir au profit de la foi.
- Malheureusement, oui, confirma Spencer. Il existe un principe qui représente un obstacle à toute information, tient en échec toute tentative de discussion, et ne peut que maintenir l'homme dans l'ignorance perpétuelle. Selon ce principe, le mépris prime la curiosité. Et ce mépris est taillé dans le rocher inébranlable de la foi.
Ainsi donc, messieurs, non seulement on empêche les masses d'acquérir les connaissances qui leur permettraient de s'adapter et d'évoluer, mais les masses elles-mêmes les rejettent activement. Les esprits sont entravés par le conditionnement social.
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Les perroquets voyageurs étaient l'une des premières applications pratiques des théories des Eugénistes à avoir été adoptées par le public britannique. Il suffisait d'aller à la poste, de donner un message, un nom et une adresse à un des oiseaux de l’établissement, et la bête s'envolait pour transmettre le mot au destinataire. À part les Eugénistes, nul ne savait comment les perroquets faisaient pour trouver les adresses, mais une chose était sûre : ils ne se trompaient jamais.
Il y avait un problème, cependant.
Les perroquets juraient et insultaient tous ceux qu'ils croisaient. Le message de l'expéditeur était toujours agrémenté de grossièretés.
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Burton déplaça sa lanterne. Le cercle de lumière glissa sur le sol boueux et s'arrêta sur de grandes empreintes oblongues très profondes et nettement espacées. L'homme ou le chose qui les avait laissées avait manifestement trois jambes.
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L'allure de Swinburne avait perdu sa souplesse habituelle. Il avançait d'un pas lourd sous la pluie. Willy, lui, était tellement excité qu'il bondissait dans tous les sens en imaginant des plans rocambolesques pour capturer les résurrectionnistes, des plans où se mêlaient des fosses dissimulées sous des branches, des filets tombant des arbres, des menottes et des bandeaux sur les yeux. Ils se terminaient en apothéose avec des gibets où se balançaient des corps traversés par d'ultimes spasmes.
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L'agent de la Couronne se retourna et vit cinq individus, deux hommes et trois femmes, approcher en traînant les pieds. Ils étaient tous dépenaillés et arboraient un sourire démoniaque. Ils avaient les yeux écarquillés et vitreux.
L'une des femmes tenait un bras sanguinolent, apparemment arraché à son propriétaire.
Semblant réagir au choc qu'elle lut dans le regard de Burton, elle hurla :
- De la viande ! Tichborne veut de la viande !
Elle porta le bras coupé à sa bouche et enfonça les dents dans la chair avec un ricanement étouffé, ricanement qui tourna au gargouillis lorsque du sang dégoulina sur son menton.
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C'était inexplicable, mais les plantes restaient confinées sur l'île ; leurs graines refusaient de germer aileurs. C'était un coup de chance, car, comme pour toutes les expériences eugénistes, les bénéfices étaient accompagnés d'effets secondaires inattendus.
La nouvelle flore était carnivore.
L'expérience était un désastre absolu.
Entre juin et juillet, il y avait eu plus de quinze mille morts. Les plantes lançaient des épines vénéneuses sur les gens, les étranglaient avec leurs vrilles, brûlaient leur chair à l'aide de leur sève acide, les intoxiquaient avec leur parfum, ou plantaient leurs racines dans le corps des victimes pour leur sucer le sang.
Les savants s'étaient avoués impuissants.
L'Irlande était devenue inhabitable.
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Parfois, ils passaient devant de vieilles femmes squelettiques assises, voûtées, dans de sombres recoins. Leurs maigres effets contre la poitrine, elles étaient trop faibles et trop désespérées pour lever la tête au passage des deux hommes. La pauvreté et la faim les dévoraient avec lenteur.
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La montagne de graisse avait les jambes courtes mais larges comme des troncs d'arbre. Elles étaient recouvertes d'un pantalon brun en toile rêche. Son ventre colossal en débordait, et son gilet était si tendu que le tissu était déchiré et effiloché au niveau des boutons.
Son bras droit, long et imposant, tendait les points de sa veste noire, et se terminait par une main boursouflée et poilue aux doigts boudinés. Au contraire, le bras gauche semblait atrophié sous le coude. Il était plus court, et se terminait par une main plus raffinée, à la peau glabre et aux longs doigts fins.
Burton se fit la réflexion que l'énorme tête sans cou posée sur ses larges épaules paraissait tout droit sortie d'un cauchemar. Le visage, qui ressemblait effectivement à celui de Roger Tichborne si l'on pouvait se fier au portrait de la salle à manger, avait l'air d'avoir été grossièrement cousu à l'avant du crâne à l'aide d'un épais fil cartilagineux. Les bords étaient tendus sur la chair du Requérant, ce qui déformait un peu les traits : les yeux n'étaient que des fentes, les narines étaient écartées, et ses lèvres étaient horriblement étirées sur ses grosses dents vertes rappelant des pierres tombales.
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Chaque fois que nous sommes confrontés à un choix, ce qui arrive chaque minute de chaque jour, nous prenons une décision et nous en subissons les conséquences dans le futur. Mais que deviennent les choix que nous avons écartés ? Sont-ils comparables à des portes restées closes ? Mènent-ils à des avenirs parallèles ? Dans quelle mesure notre présent serait-il différent si nous pouvions, une fois seulement, revenir en arrière et ouvrir la porte A au lieu de la porte B ?
(Henry de La Poer Beresford)
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La société ne veut pas d'hommes en harmonie avec leur nature profonde, mais des citoyens modelés selon ses désirs. Des esclaves obéissants.
(Burton à Swinburne)
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- Quand une tâche souille l'honneur d'un homme, il n'existe aucun moyen de s'en débarrasser. Qu'importe si elle est justifiée ou non.
(Trounce à Burton)
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- Mais quelle est donc cette créature, capitaine Burton ?
- Un homme, j'en suis maintenant persuadé. Et un fou, qui plus est.
- C'était celui que j'ai vu le jour de l'assassinat ?
- Je ne pense pas. Il ne m'a pas semblé assez âgé.
- Dieu du ciel ! cette affaire est vraiment trop étrange ! Que s'est-il passé dans le bois ?
- Il m'a raconté des choses sans queue ni tête. Il a dit que j'appartenais à l'époque victorienne.
- Qu'est-ce que cela signifie ?
- Je n'en ai pas la moindre idée, mais je suppose qu'il y a un lien avec le nom de notre défunte reine. Il a dit que si nous l’empêchions de faire ce qu'il à faire, tout resterait ainsi. Il a dit qu'il avait besoin de réparer.
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Nous agissons tous en fonction de ce que nous voyons, de ce que nous sentons, de ce qu'on nous dit. Nous sommes tous soumis à des stimuli différents. Voilà pourquoi le futur est imprévisible, Monsieur.
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Le grand inconnu observa Burton.
— Nom de nom ! vous revenez de la guerre ? Vous êtes tombé dans un escalier ?
— En effet, intervint Swinburne en croisant les jambes. Dans l’escalier d’un bordel.
— Dieu du ciel !
— Ils l’ont jeté dehors, poursuivit le poète. Ils ont prétendu qu’il avait des goûts trop exotiques.
— Ér… Érotiques ? bafouilla l’homme.
— Non. Exotiques. Je suis certain que vous connaissez la signification de ce mot.
Swinburne fit un bruit qui évoquait le sifflement d’une canne dans l’air.
— Euh… bien sûr. Bien sûr que je le connais.
Burton esquissa un sourire féroce. On aurait dit le diable en personne.
— Algy, espèce d’idiot ! souffla-t-il.
L’inconnu se racla la gorge une, deux puis trois fois avant de reprendre la parole.
— Éro… je veux dire exotique, hein ? Ça alors ! Ben, dites donc ! Taïaut !
— Connaissez-vous le Kama Sutra de Vatsyayana17 ? lui demanda Swinburne.
— Le… euh… Ka… Kama…
— C’est un ouvrage qui vous guide à travers l’art de faire l’amour. Ce monsieur vient d’en entreprendre la traduction à partir de l’original écrit en sanscrit.
— La… la… l’art de f…
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- Il y a deux ans, capitaine, je croyais encore qu'il n'y avait rien de plus important que l'argent dans la vie. Aujourd'hui, j'ai mûri et je sais que je ne me trompais pas.
(Oscar "Moqueur")
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- Quoi? Quoi ? Etes-vous en train de me dire que Spring Heeled Jack vous a collé une tarte en pleine poire ? s'exclama Swinburne.
Le poète contourna la barrière de livres pour venir s’asseoir dans le fauteuil en face de Burton. Son coude heurta un pile de livres et plusieurs ouvrages tombèrent par terre.
Burton lâcha un soupir.
- Pensez-vous que l'expression "coller une tarte en pleine poire" soit digne d'un poète aussi prometteur que vous ?
- Fermez-la et répondez à ma question.
- Si je la ferme, il me sera fort difficile de répon...
Swinburne se leva d'un bond.
- Richard ! s'exclama t'il d'une voix grinçante.
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Perplexe, il [Swinburne] vit ses amis haletants tomber dans les bras l'un de l'autre.
- Ma parole ! Vous avez bu ? Et vous ne m'avez même pas invité ! Satanés vauriens !
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Devant le rowtie, Speke se lança dans la mêlée, enragé à l’idée que sa couardise soit exposée. Il leva le revolver Dean and Adams, appuya l’extrémité du canon sur la poitrine du Somali qui venait de frapper Burton et pressa la détente.

Le chien se bloqua.

— Malédiction ! lança Speke.

Le Somali, un guerrier impressionnant, baissa les yeux vers l’Anglais, esquissa un sourire et lui donna un coup de poing à hauteur du cœur.

Speke tomba à genoux en haletant.

Le Somali se pencha, le saisit par les cheveux et le tira en arrière. De l’autre main, il palpa l’entrejambe du lieutenant et pendant un instant, Speke eut la terrible conviction qu’on allait le priver de sa virilité. Il se trompait. Le guerrier ne faisait que vérifier qu’il ne portait pas de dagues dissimulées à la mode arabe.

Le lieutenant fut projeté en arrière et on lui attacha les poignets en serrant les cordes jusqu’au sang. Puis on le releva et on le conduisit à l’écart du camp que les Somalis pillaient et détruisaient.
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La nuit touchait à sa fin. Les Somalis se moquaient de Speke, lui crachaient dessus ou faisaient siffler leurs sabres à quelques centimètres de son visage. Le lieutenant endurait l’épreuve debout, les paupières tombantes et les mâchoires serrées. Il ne se faisait aucune illusion quant au sort qui l’attendait. Il se demandait ce que Richard Burton dirait de lui quand il rédigerait le rapport sur l’attaque.

« Continuez à avancer ! Ils vont croire que nous abandonnons ! »

La remontrance l’avait blessé. Si Burton relatait l’événement, Speke serait à jamais marqué par l’infamie. Maudit donneur de leçons !

Nonchalamment, un Somali enfonça la pointe de sa lance dans les côtes de l’Anglais. Speke laissa échapper un hurlement de douleur et tomba en arrière tandis qu’un autre coup perçait sa chair à hauteur de l’épaule.

C’est la fin, songea-t-il.
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- Ce n'est pas très sport! s'exclama le cadavre à ses pieds. Me frapper aux genoux, comme ça!Comment voulez-vous que je me relève?
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