Quand je repose le trombone, il n'y a pas un bruit, pas de radio, pas d'éclats de voix.
Le silence a été une découverte, comme la découverte d'un continent. Il est apparu le matin où la dernière radio locale (près de Colmar) s'est éteinte. Pendant trois jours, mes oreilles ont bourdonné. J'ai cru devenir fou. Mon cerveau avait besoin de remplacer le bruit extérieur, de combler le silence. La nuit du troisième jour, le bourdonnement a disparu. Et je suis resté avec le silence. Je l'ai trouvé plein, épais, gras, écoeurant. (P.108)