Mon mari me demandait souvent : " est-ce que tu m'aimes" et je répondais "non, pour aimer, il faudrait d'abord que je m'aime". Je répondais car aujourd'hui, je le lui dis sans même qu'il me le demande. Nous avons beaucoup évolué ensemble et j'ai compris que "mon problème" n'était pas le seule cause aux déceptions ressenties par chacun. Jacques Salomé dans son livre "Si je m'écoutais, je m'entendrais" dit : " ne cherchons pas la bonne relation, recherchons une relation qui permette à chacun d'être et de croître". Moi, je n'aurais jamais pu parcourir ce chemin de guérison si je n'avais eu à mes côté un homme qui m'aime.
Pourquoi est-ce que j'écris ?
Ecrire pour me parler à moi-même...écriture miroir;
Ecrire pour parler à toutes les prisonnières de l'inceste...écriture libératrice;
Ecrire pour témoigner...l'écriture de ce témoignage:
Ecrire pour partager;
Ecrire pour me vider et transformer les maux en mots... l'écriture thérapeutique;
Ecrire après les séances de thérapie pour "intégrer" les changements;
Ecrire pour comprendre;
Ecrire pour créer...et créer pour vivre;
Ecrire pour dire et briser la loi du silence: écriture militante.
J'ai compris le paradoxe suivant : je suis en thérapie mais en même temps suis-je bien certaine de vouloir vraiment aller mieux ? Car aller mieux, c'était ne plus vivre obligatoirement dans le rôle de victime. Et si je ne suis plus uniquement victime, alors je suis qui ? Je suis quoi ? Mais comprendre cela, est tellement important, c'est dire, je veux exister autrement qu'en victime, je veux exister "tout simplement".
La plus forte violence, n'est pas quand on doit obliger la personne à s'exécuter en utilisant la force physique. La plus forte violence, a été d'obtenir par la simple manipulation de l'esprit et de sentiments, qu'elle fasse ce que le violeur souhaite. Il y a à ce moment-là une telle abnégation de sa personne, une telle soumission, qu'elle n'existe plus.
" L'inceste est une destruction pour la vie, on peut se reconstruire, on peut s'en sortir mais pas seule. Les séquelles seront toujours là, le travail sera d'essayer de les mettre " à minima."
paroles de Claude Almos.
On gagne avec son histoire et non pas contre, alors changer ne sera pas devenir quelqu'un d'autre mais devenir ce que l'on est et accepter son passé pour le dépasser.
Entre crever et créer, il n'y a qu'une lettre de différence.
de Catherine Enjolet et Jacques Salomé
"L'amour et ses chemins, paroles à deux voix"
Aux nantis de la vie
Leur envoyer mon cri
"Votre force est une faiblesse,
Car l'ignorance blesse".
Le destin des mal-partis n'est pas forcement de mal finir.
de Boris Cyrulnik.
La souffrance a ses limites, pas la peur.
de Arthur Koestler.