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Critiques de Martine Nougué (11)
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Les Belges reconnaissants

Les Belges reconnaissants est un polar qui met le doigt sur un fait historique, alors bien entendu tout est romancé, les personnages n'existent pas et n'ont jamais existé. Et même si on peut y retrouver certains climats de nos régions, tout sort de l’imagination de l'auteur.





Pénélope Cissé, est une superbe jeune femme d'origine Sénégalaise, flic avec un tempérament de feu. Peu de temps après les élections municipales, le maire fraîchement réélu d'un petit village est retrouvé mort. Pénélope se voit confier l'affaire, mais enquêter dans un village où les étrangers sont de trop, pour une femme de couleur, la tache est rude !

Il va falloir creuser avec intelligence, faire délier les langues, remonter sur trois générations afin de connaitre le fin mot de l'histoire !

Vous savez l'histoire de nos villages est tissée de vieilles haines entre familles dont souvent plus personne ne connait l'origine

J'ai aimé ce personnage de Pénélope qui est toujours sur le fil du rasoir, elle joue avec la loi, enfreint quelques règles pour arriver à ses fins. Elle aime la vie légèrement épicée comme serait un plat de son pays natal.



Et le petit plus ,qui est toujours pour moi important, a éveillé mon intérêt pour un fait historique qui ne m'était pas familier. L'exode oublié des Belges en France en 1940.



Un bon moment de lecture dans nos campagnes Françaises, avec des personnages du terroir.
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Les Belges reconnaissants

Pénélope Cissé, officier de police au commissariat de Sète, est chargée d'enquêter sur l'assassinat du maire de Castellac. En s'intéressant au passé du village, elle se confronte à des habitants peu coopérants, enclins au racisme et à la xénophobie. Au fil de son enquête, elle croise des chasseurs, un noyau de militants écologistes et une journaliste qui, tous, épiaient les moeurs de la victime.

Martine Nougué , avec une dose parcimonieuse d’humour, insuffle un nouvel élan au roman policier. Mieux, elle le dépoussière.

Elle nous dresse un portrait sans concession d'un village français soumis à l’hégémonie d'une famille, d'un clan. Un bastion où l'élu local se comporte en seigneur des lieux ; distribuant ses faveurs ou faisant régner la terreur.

Tout en subtilité, l'auteur dénonce les fléaux de notre société. L'intolérance, la xénophobie, la cupidité, la bêtise humaine, le racisme ordinaire sont autant de thème qui font la richesse de cette intrigue.

Mais pour autant la lecture de ce titre reste jubilatoire. Et que dire de son personnage de flic , la belle Pénélope Cissé! Iconoclaste cette jeune lieutenant d'origine sénégalaise croque la vie à pleines dents et ne s'en laisse pas compter.
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Les Belges reconnaissants

L'enquête de Pénélope Cissé , africaine et lieutenant de police à Sète , belle ville du Languedoc , ne va être facilité dans le pittoresque village voisin Castellac. Les habitants y sont chauvins , exclusifs et très fidèles à la famille Gallieni dont Mr le maire est le puissant représentant .....alors pour trouver le pourquoi de sa mort , Pénélope va promener sur les lieux sa force tranquille , sa bonne humeur et sa philosophie de la vie , parmi les gens du cru .



C'est que à Castellac , il y a des clans , les "autochtones" et "les étrangers" , et parfois entre eux la lutte est rude .Il y a aussi des secrets ,qui pèsent sur le passé du village .



Ce premier roman est une réussite et j'ai savouré sa lecture jusqu'au bout . D'accord , il résonne particulièrement en moi car j'ai longtemps vécu tout prés de Sète .Mais pas seulement. Le personnage de Pénélope Cissé est très plaisant , grandement sympathique , et l'humour de certains passages est bien amené .

Dans les cent premières pages je me suis demandée ce que venaient faire les belges dans le titre et dans le livre ....et tout s'explique par la suite , d'une façon très claire et captivante . C'est bien raconté , c'est léger , et sombre à la fois , ça sent la garrigue et la poudre du fusil . Bref , une auteure à suivre dans l'avenir avec attention .



Je conseille vivement cette lecture;
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Le Vrai du Faux et Meme Pire

Rhooo la la, quel plaisir de retrouver Pénélope et Luigi. Enfin surtout Pénélope. Ben, quoi on a le droit d’avoir ses héros préférés, non ! Et pour moi ben, ça sera mes héroïnes. Quelqu’un a quelque chose à redire !

Bon je disait quel plaisir de retrouver les protagonistes de Martine Nougué déjà rencontré dans son premier roman Les belges reconnaissants. Nous nous y étions attachés. On avait envie de suivre leurs nouvelles aventures. Et ben voilà, Le vrai du faux, et même pire est arrivé. Et je me suis régalée.

Comme je le dis partout à propos de ce titre : J’ai Grave Kiffé Grave !!

La plume féconde de Martine Nougué nous embarque dans ce sud

On entend la gouaille des gars du coin, on imagine parfaitement les piliers de comptoir accoudés commentant la vie du quartier.

On se représente parfaitement tous ces petits coins autour de l’étang de Thau où nous entraîne l’auteur.

Il y a comme un parfum de vacances à travers ces lignes.

Que je vous situe l'histoire.

Voilà nous sommes donc du coté du Sète, sur la lagune de Thau. Nous allons découvrir les petits ports typiques de l’étang, la pointe courte, quartier populaire par excellence, Bouzigues, le village ostréicole. Nous allons vivre au rythme de la lagune et découvrir la région Sètoise.

Et oui Notre officier de Police Pénélope Cissé a été muté à Sète il y a tout juste un an. Et en un an elle est passée du grade de lieutenant à celui de capitaine. Et oui, elle a pris du galon, il faut dire que c’est un sacré flic notre Pénélope. Pas froid au yeux, non plus !

Mais là elle va se confronté à un sacré mystère. Mais notre belle n’est pas du genre à lâcher le morceau.

Et puis, dans ce deuxième opus, on retrouve notre Pénélope en mère de famille. Elle a avec elle pour les grandes vacances sa fille Lisa-Fatouth. A 10 ans, elle a déjà du caractère la petite, il faut dire qu’elle a de qui tenir. Et notre Pénélope va devoir tenir son rôle de mère face à cette enfant qui la voit sa maman comme un super héroïne belle et drôle.

Et puis il y a un autre personnage avec lequel nous allons faire connaissance. C’est la vieille Marcelline. Marcelline la sorcière de la pointe. Marcelline est son franc parlé, Marcelline militante écolo-féministe de la première heure et toujours indignée à 80 piges. Toujours à se battre pour que les choses changent. Une femme irrésistible La Marcelline. Une bonne-femme, et une sacré bonne-femme !

Bref le deuxième opus des aventures de Pénélope Cissé tient toutes ses promesses et même mieux. Une nouvelle Fois Martine Nougué se fait l’observatrice de ses contemporains, elle contemple la marche du monde. Elle est, telle Marcelline ( Et là je sais qu’elle ne m’en voudra pas de cette comparaison), aux aguets de petits déraillements de notre société, des petits égoïsmes, des manquements des uns et des autres. Aussi à travers le petit trou de la lorgnette, elle regarde, montre et parle de sujets universels. Et ses fictions dénoncent le patriarcat, les violences faites au femmes, le profit à tout prix au dépend de l’humain mais aussi de la nature, les médias et la société spectacle, notre rapport à la justice et à la vérité. Et tout cela de façon enjoué, à travers une histoire jubilatoire, avec des personnages haut en couleurs parfaitement campés. Des dialogues taillés au couteau, où on se surprends à les lire avec l’accent de ce sud déjà un peu à l’ouest. Si, si je vous assure, en lisant les phrases de Martine, j’avais les dans la tête les mots qui chantaient.

Je vous avez prévenus, la lecture de ce titre, Le vrai faux et même pire, est jouissive.

Donc pas d’excuses possibles, vous devais lire Martine Nougué.

Et si vous ne la connaissez pas encore, découvrez son premier roman, Les belges reconnaissants
Lien : https://collectifpolar.com/
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Les Belges reconnaissants

« Les belges reconnaissants », voilà un titre bien curieux pour un polar rural, dont l’action se passe dans la garrigue héraultaise.

Au premier abord, le petit village de Castellac n’a rien à voir avec la Belgique. Le maire du village, Ludovic Galliéni, héritier d’une longue lignée d’édiles, est une sorte de potentat local, dont le pouvoir est basé sur le clientélisme, le népotisme et, si nécessaire, dans les cas les plus extrêmes l’intimidation, voire la violence. Il est devenu très riche dans les années 40, sans que l’origine de sa fortune soit clairement établie: marché noir, spoliation de biens juifs??? Il vient de remporter une large victoire aux élections municipales, contre Marianne Grangé, jeune journaliste écologiste, qu’il a humiliée, autant par le verdict des urnes que par les propos tenus en public :

« -Mademoiselle Grangé, que cet épisode vous serve de leçon ! Reprit le maire. Vous et vos amis n’avez rien à faire à la mairie de Castellac, ne venez pas vous mêler de nos affaires qui ne vous regardent pas. On vous accepte au village, mais restez tranquilles ! Et maintenant mes amis, je vous invite à trinquer, à votre santé et à la santé de Castellac ! Et vous pouvez vous joindre à nous, Mademoiselle Grangé, on n’est pas rancuniers à Castellac ! »



A la fin de cette soirée électorale, alors qu’elle rentre chez elle, Marianne est agressée et violée par des séides du maire. Elle décide de ne pas porter plainte, sachant très bien avec quel peu d’empressement son affaire serait traitée par les gendarmes locaux. Elle déclare à Fred, son ami, qu’elle est sur le point de révéler un scandale qui va faire tomber Galliéni.



Quelque mois plus tard, le cadavre de Galliéni est découvert dans une combe par un berger. Il est entièrement nu, recroquevillé sur lui même, le dos lacéré et un collier de chien autour du cou. L’autopsie révèle que la nuit de sa mort a été l’occasion d’ébats sexuels débridés, qu’il a absorbé du GHB, et de la digitoxine, qui a causé sa mort. Bien sûr, Marianne est la cible de la vindicte villageoise, sa récente défaite aux élections lui donnant un mobile évident. Mais cette piste n’est pas exploitée, Galliéni et sa famille, malgré leur pouvoir et leur argent, ne font pas l’unanimité, et le pouvoir suscite bien souvent quelques inimitiés.

« Des tas de gens détestaient Ludovic et les Galliéni mais de là à vouloir tuer… Vous savez, l’histoire de nos villages est truffée de vieilles haines entre familles dont bien souvent plus personne ne connaît l’origine. On sait que les Untel et les Machin s’en veulent depuis toujours alors, quand on naît Untel ou Machin, on perpétue la « tradition », on ne se pose pas plus de questions que ça. L’entretien des vieilles rancoeurs est une activité qui prend beaucoup de temps par ici, c’est presque un jeu, ça occupe les esprits et les conversations. »



La Lieutenante Pénélope Cissé vient d’être mutée à Sète pour raisons disciplinaires (on n’en saura pas plus). A Castellac, tout ce qui vient de l’extérieur (du village, du canton ou du département) est suspect et pour le dire carrément, loin d’être bienvenu. Quelle riche idée a eu l’auteure de confier l’enquête à la sculpturale Pénélope, étrangère, femme, et noire de surcroît. Mais cette « princesse africaine » ne se laisse pas facilement démonter, et malgré des méthodes parfois un peu limite, elle a un instinct très sûr.

« Il y a quelque chose d’autre, Commandant… peut-être quelque chose de plus enfoui… une fissure quelque part, qui remonterait loin, très loin… le mur s’est écroulé mais la faille était ancienne… je suis en ce moment au milieu des décombres, je fouille dans l’histoire du mur… je ne suis pas loin de comprendre… murmurait Pénélope, perdue dans ses pensées. »

En plus de Pénélope, on trouve une galerie de personnages très bien dessinés. Le scénario est rigoureux et l’intrigue très bien ficelée. Il nous faudra attendre le milieu du roman pour commencer à entendre parler des Belges, mais je ne vous en dirai pas plus, sinon que ce roman nous réserve quelques rebondissements du meilleur cru.



Ce roman n’a rien d’une pagnolade, même si l’on retrouve ici et là quelques pointes d’humour, pour que le récit ne soit pas trop noir. La scène que joue Pénélope, avec les osselets de l’ancêtre, au dépens de son crédule adjoint Dujardin, est particulièrement réjouissante:

« – Sé’ieux Toubab’! Toi pas te moquer! C’est les os de la main de mon ancêt’e, bouffé par un c’oc’odile en che’chant la vér’ité! Y sont magiques! Y vont pa’ler, c’est sû’! Dit-elle en lançant les osselets d’un air inspiré. »

Martine Nougué a l’œil exercé dans l’observation de ses contemporains et sait trouver les mots pour les décrire. A ce propos, tout le roman est d’une réelle justesse, et j’ai eu l’impression qu’il se déroulait juste à ma porte. Dans le village où je vis maintenant, comme dans beaucoup d’autres dans cette région ou ailleurs, le « t’es pas d’ici » est monnaie courante et, j’en parle en connaissance de cause, il faut au moins une génération, si ce n’est deux; pour être accepté et intégré dans le collectif de la communauté.



L’auteure donne une image vraie de ces villages, et son mérite n’est pas mince d’avoir su éviter l’écueil de la caricature. C’est également l’occasion de pointer du doigt la bêtise et le racisme ordinaires. Il est d’ailleurs piquant de constater, en ces temps ou un nombre grandissant de nos concitoyens est démangé par le prurit identitaire et la tentation du repli sur soi, que la petite commune de Montbazin (alias Castellac) lors de la dernière guerre, a accueilli 340 réfugiés Belges, soit plus de 30% de sa population!

A ce propos je vous invite à visiter la page : http://www.memoiredemontbazin.fr/des-hommes/les-belges-reconnaissants/.

Une agréable découverte que ce roman, un très bon moment de lecture.

Et, si vous me permettez, encore un mot à l’auteure: Pénélope, reviens!!!



Éditions du Caïman, 2015
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Le Vrai du Faux et Meme Pire

A parfois vouloir trop en faire, certains auteurs perdent une partie de la crédibilité de leur récit. L’emprunté prend le pas sur la réalité et la projection devient alors impossible.



Ho, nul besoin de se projeter systématiquement dans une histoire, cela anéantirait toutes les chances de certaines mais il est parfois intéressant de réussir, par empathie, à se glisser momentanément dans la peau de quelques personnages et de pouvoir, l’espace d’un instant, s’imaginer autre et différent. C’est la magie de la lecture et cela fait appel au talent de l’ecrivain.



Le vrai du roman de Martine Nougué prend le pas sur le faux de l’histoire qui est contée et malgré les 240 petites pages de ce court récit, l’auteure réussit à y insuffler la vie et à proposer une galerie de personnalités assez savoureuses , bien dessinées, presque « réelles ».



Sous des allures désinvoltes et une écriture un brin naïve, Martine Nougué fait pourtant preuve d’un réalisme certain. Le racisme se cache derrière la légèreté de certains dialogues. L’acceptation de l’autre se voile sous une enquête qui pourrait sembler n’avoir ni queue ni tête et qui, pourtant, s’assoit sur quelques faits réels surprenants et ignorés ( ou oubliés) du grand public.



Ajoutons à cela les questionnements d’une mère et la place difficile d’une femme dans un univers presque exclusivement masculin et l’on s’aperçoit que Martine Nougué à savamment mélangé des thèmes extrêmement différents dans un format très court. Exploit, s’il en est car l’intrigue n’est en rien oubliée et quand bien même le final pourrait paraître par trop simpliste et (trop?) rapidement mis sur le papier, voilà un roman qui se lit presque comme une récréation et qui apporte un souffle de mistral et une légèreté méridionale des plus rafraîchissants.



« Le vrai du faux et même pire » est un second roman qui mérite la découverte du style de cette auteure bien ancrée dans son terroir. Elle y met ce qu’elle connaît et ce qu’elle sait mais aussi ce qu’elle devine derrière les individus. Nul besoin de lire le premier opus pour en apprécier toutes les subtilités car la vie des personnages qui sont récurrents y est retracée de façon intelligente et intelligible.



Il y a un petit air de poésie dans la prose de Martine Nougué. Ce petit « je ne sais quoi » qui peut transformer une histoire somme toute assez banale en prose séduisante et des plus agréables à lire. Un léger ton contemplatif et bienveillant d’une auteure en devenir.
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Les Belges reconnaissants

Un plaisir de découvrir de nouveaux auteurs ! La plume de Martine Nougué est assez dense et rythmé. Je me suis laissée entraîner dans cette histoire en compagnie du lieutenant Pénélope Cissé, jeune officier d'origine sénégalaise, qui va devoir fouiller le village de Castellac et déterrer tout les petits secrets, elle va mener cette enquête ou se mêle manipulation et machiavélisme.

Pas de temps morts, du suspense et des personnages crédibles et attachants. Tous les ingrédients sont réunis pour passer un agréable moment de lecture.
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Le Vrai du Faux et Meme Pire

Après « Les Belges reconnaissants », je retrouve avec plaisir la Lieutenante Pénélope Cissé. Son succès dans la précédente enquête au village de Castellac, lui a valu une promotion au grade de Capitaine. Mais elle n’a rien perdu de son franc-parler. Elle rentre du Sénégal en compagnie de sa fille Lisa-Fatouh, venue passer quelques semaines de vacances chez sa maman.



Trois figures incontournables de La Pointe, petit quartier au bord de l’étang de Thau, ont disparu. Le plus gros producteur d’huitres du bassin, aux méthodes discutables; le patron du café de La Pointe qui prostituait sa femme, et même sa fille auprès de ses clients ; le troisième individu était lui, un petit malfrat sans envergure du milieu sétois.



Les conchyliculteurs connaissant une recrudescence des vols dans les parcs à huîtres du bassin de Thau, c’est fort logiquement que la Gendarmerie oriente son enquête sur cette piste, sans faire montre d’un zèle excessif.



Marceline, une octogénaire ex- militante écologiste et féministe, veut alerter l’opinion sur les évènements étranges qui surviennent autour de l’étang : des morts suspectes d’animaux, des pelotes de filaments qui flottent sur le bassin. En plus de l’usine chimique, elle va même jusqu’à évoquer la main de la CIA derrière tous ces phénomènes.



Pénélope, de prime abord réticente à accepter les divagations de Marceline, sera bien obligée de réviser son jugement lorsqu’elle sera elle-même témoin d’une attaque massive de chats, évènement on ne peut plus inhabituel.



Pénélope, toute à son enquête, ne peut pas passer avec sa fille autant de temps qu’elle le voudrait. Son ami Luigi le libraire, que Lisa-Fatouh a rapidement adopté, est ravi de jouer le rôle de tonton, de faire découvrir à la petite les trésors de sa librairie et les beautés du coin, ainsi que les « figures » de la Pointe, parmi lesquelles Marceline.

« D’abord, je m’appelle pas Blanche-Neige, mais Lisa-Fatouh ! Et oui, je viens dr’Afrique, du Sénégal. Mais faites attention : chez nous en Afrique, les méchantes vieilles, ON LES MANGE ! D’abord on fait une grande fête, on danse comme les singes avec des masques et des plumes, puis on allume un grand feu, le sorcier fait des incantations, on fait cuire la vieille, et quand elle est bien rôtie, on la mange. Sauf moi. J’ai jamais aimé les vieilles, c’est trop sec et ça sent mauvais ! »



La présence de sa fille va mettre Pénélope en face de ses responsabilités en tant que mère. Lisa-Fatouh, qui au départ venait pour des vacances, n’a pas l’intention de rentrer au Sénégal et entend bien vivre en France avec sa mère.



Ce roman est habité d’une galerie de personnages très bien dessinés. Des gentils, et des beaucoup moins gentils qui ne lèveraient pas le petit doigt pour aider la police à retrouver les trois disparus, dont l’absence ne semble pas émouvoir leurs proches, bien au contraire. J’ai bien aimé l’accueil un tantinet potache réservé aux « Men in grey », deux consultants en technocratie venus faire un audit du commissariat. En plus de Pénélope j’ai eu plaisir à retrouver tous les seconds rôles rencontrés lors du précédent opus : de Garamont le divisionnaire « pas de vagues », Berluchon le collègue raciste et misogyne, Luigi l’ancien journaliste reconverti en bouquiniste.



Tous sont au service d’une histoire originale, située dans un quartier mythique de « Sète la singulière », une île entre l’étang et la mer, plus particulièrement dans le quartier de la Pointe Courte, un monde à part, un village dans la ville, « un confetti de terre échoué au nord de Sète ». Petites maisons et bateaux de pêcheurs composent le décor, au milieu d’un capharnaüm d‘improbables sculptures, de barques, de casiers et de filets séchant au soleil.



L’enquête obéit à un schéma très bien structuré, la narration est plaisante et bien rythmée. Le ton se teinte parfois de galéjade méridionale, et nous réserve des séquences particulièrement plaisantes.

Les thèmes abordés témoignent des préoccupations de l’auteure qui, par le truchement de la vieille Marceline, pasionaria féministe et écologiste, fait passer son message et ses préoccupations : la violence faite aux femmes, le droit à la différence, l’accueil de l’autre, l’omniprésence des médias qui brident notre capacité de réflexion.



« Les médias sont bavards quand ils n’ont rien à dire, mais on a une chance : ils sont futiles et volages. Dans une semaine, il y a le foot qui commence, ils auront un nouvel os à ronger et nous oublieront vite. En attendant, faut faire le dos rond et continuer à travailler sans se laisser distraire par l’hystérie de ce petit monde. « Le jour chasse la nuit et le baobab pousse », comme on dit chez moi.

– On dit ça chez vous ? C’est pas plutôt « les chiens aboient et la caravane passe » ?

– Non, ça c’est plus au nord, Chef ! »



Ce roman porte en lui la poésie, la lumière et les parfums de la Méditerranée. La Pointe Courte conserve une part de cette culture authentique et populaire, qui résiste encore à l’agitation frénétique du monde moderne.

Ce roman du terroir est un très agréable voyage entre lagune et étangs. Écrit « avé l’assent », il résonne d’une douce musique à l’oreille du Languedocien que je suis.

Une lecture que je recommande, en attendant le prochain…
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Le Vrai du Faux et Meme Pire

Seth - Bassin de Thau - Trois figures locales ont disparu.N'étant pas des enfants de choeur, la faune locale n'est pas trop attristée.Néanmoins, là où les habitants commencent à paniquer, c'est quand se produisent des événements inattendus: une nuée de chats agressifs, des odeurs infectes, des filaments venus d'on ne sait où.....

Le capitaine Cissé est chargée de l'enquête.

Voilà un roman qui sent bon l'iode et l'accent du sud, peuchère!

Avec sa plume incisive, Martine Nougué nous fait découvrir la région avec les dialogues haut-en-couleur des personnages du cru (un vrai régal).

L'enquête est surprenante entre les suppositions tarabiscotées, les faits probables etc...

J'ai beaucoup aimé Pénélope Cissé, femme de caractère. Pas évident dans un microcosme macho d'être femme de couleur, flic et mère célibataire dont la fille a, elle aussi, un caractère bien trempé.

Vous l'aurez compris, j'ai passé un très bon moment avec ce polar "du terroir".
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Le Vrai du Faux et Meme Pire

Autant vous dire que ce livre je l'ai dévoré! Parce que quand on a lu le premier ( les belges reconnaissants) , on a qu'une envie, celle de découvrir la deuxième enquête du capitaine Pénélope Cissé !



Martine Nougué nous emmène sur la lagune de Thau, là où se cultivent des huîtres savoureuses, tout prés de la ville de Sète. Et plus particulièrement dans le quartier de la pointe, microcosme peuplé de personnages hauts en couleur mais aussi peu recommandables.

Il y a Marcelline, dont les 80 printemps n'ont rien enlevé à sa verve féministe, toujours prompte à défendre les femmes, ici plutôt malmenées. La lagune n'est pas tendres avec elles, milieu d'hommes peu enclin à céder du terrain à ces femmes entreprenantes. Et puis il y a le bistrotier de la pointe, Armand, et Jocelyn le plus gros producteur d’huîtres de lagune, qui disparaissent, suivi par Guidoni, petit malfrat sans grande envergure. Trois pourritures que personne n'est pressé de retrouver.

A part Pénélope bien sur, c'est son boulot. Et elle va chercher, fouiner, interroger jusqu'à soulever non pas un lièvre mais une coquille d’huître au parfum de LSD.



Martine Nougué nous balade, et ça sent plutôt mauvais du coté de la pointe, entre la malaïgue, les chats fous, des pluies étranges de pelotes de filaments. Des théories bizarres surgissent, plus alarmistes les unes que les autres. Et le vrai du faux dans tout ça ? Encore pire que ce qu'on pouvait imaginer!



Une autre enquête donc, tout à fait passionnante, où j'ai retrouvé avec grand plaisir Pénélope, Luigi son ami bouquiniste et épicurien ( ah le gout de seiche à la rouille, de la parillada ! ) , Lisa- Fatouh sa fille venue du Sénégal, et Marcelline bien sur.



Une écriture qui se déguste, qui sent bon, où l'humour se glisse avec aisance ( fameuses les premières pages ! ) et une intrigue captivante.

Vous l'avez compris, j'aime, et quand j'aime je le dis.









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Les Belges reconnaissants



Quel plaisir de lire de nouvelles plumes! Autant vous dire d'entrée de jeu que j'ai vraiment apprécié ce roman.



Pénélope Cissé, officier de police, mutée pour des raisons disciplinaires au commissariat de Sète, enquête sur le meurtre de Ludovic Gallieni, maire du village Castellac. Ce dernier est retrouvé avec quatre balles dans la tête. Ce petit village semble loin d'être serein car la haine et la méfiance des habitants se font sentir à l'égard de nouveaux arrivants. L'arrivée de cette commissaire va réveiller le passé trouble de cette ville.



" Vous savez l'histoire de nos villages est tissée de vieilles haines entre familles dont souvent plus personne ne connait l'origine."



Martine Nougué, nous décrit merveilleusement bien des personnages étranges et peu reconnaissants. Cette commissaire a une véritable niaque, n'a pas froid aux yeux même si certaines personnes lui manquent de respect car cette flic est africaine.



La "Négresse"? C'est ça que tu voulais dire mon gars? Ben, vas y, dis le! ricana une voix au fond de la salle.



Beaucoup de dialogues sont omniprésents dans ce récit assez choquants et directs. Martine Nougué emmène le lecteur dans une visite guidée pour ainsi découvrir les habitudes des villageois que ce soit à l'apéro ou au bistrot du coin mais la vengeance se fait sentir à bien des égards.



Avec un style d'écriture assez dense et rythmé, je me suis laissée entrainée dans cette histoire. Manipulation et machiavélisme sont au cœur de ce récit.



En ce qui concerne "les Belges reconnaissants", je vous laisse le soin de découvrir ce que signifie réellement ce titre car je ne voudrais pas spoiler l'histoire. A vous donc de procurer ce roman ensoleillé du Sud et de savoir qui sont ces Belges.


Lien : http://delphlabibliovore.blo..
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