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Citation de polarjazz


Ma mère frotte le sol

Elle avait des pieds de danseuse, élégants, spirituels.
Nous, ceux de notre père, rebelles propagateurs de crasse.

Casse de Londres, crasse du Kent,
Boue, poussière, herbe, déjections, humidité, j'en passe.
Crasse effrontée, crasse puante, crasse invisible.

Quoi que ce fût, elle était prête :
Tapis de caoutchouc, seau galvanisé cliquetant,
Sa bouée de sauvetage, de l'eau bien chaude.

Laisse-moi faire ! disions-nous en pensant Te voir me fait mal.
Tu es trop vieille. Trop aigrie. Et puis, tu finiras par
Nous le reprocher.

Jamais elle ne cédait. Nous n'en aurions pas été capables.
N'ayant pas sa haine de la saleté, ses belles mains fortes.

Pas question que tu le fasses, disait-elle, que tu te sentes obligée.
Souviens-toi bien de ceci : l'amour ce n'est pas le sexe
Mais toutes les corvées qu'on fait pour ceux qu'on aime.
Pour une fille, la maison est une prison,
Pour une femme, le bagne, disait-elle.
Ce n'est pas de moi, ajoutait-elle. C'est de Shaw.

Je m'en souviens bien. Je suis debout là où elle était à genoux.
(U. A. FANTHORPE 1929-2009)
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