À Odessa, dans une ruelle,
Il y a un banc aux tourterelles
Leur arbre est comme une tourelle
J’adorais leur gémissement
Dans un silence campagnard
Oiseau discret couleur poussière
Au doux visage de vieillard
Mes tours, mes tourterelles turques
Hou hooouuu hou, hou hooouuu hou
Je les entends depuis vingt ans.
Il ne faut pas compter leurs cris
Sinon c’est la sorcellerie !
On considère de coutume
Que la mémoire est importune
Et colle à nous comme un costume
Mais ma mémoire est ma fortune
Mes tourterelles à voix pure
Hou hooouuu hou, hou hooouuu hou
Je les attends depuis vingt ans.
Mais il ne faut jamais compter
Sinon le chant va s’arrêter !
Mon Odessa où chaque ruelle
A son vieux banc aux tourterelles
Chacune son beau, chacun sa belle
Citation tirée du livre "Souviens-toi de ton Odessa suivi d'autres poèmes" (Le Livre-Actualité, 2019)