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Citation de Nemorino


Maryna Uzun
Je flashe parmi les troncs
Du lac sombre et solitaire,
Et mes aulnes-sabliers
S’écoulent dans leurs reflets.
Quelle est la rentrée sans pommes ?
Quelle est la rentrée sans pluie,
Délicieusement piquante,
Qui me rend particulière ?
De mes manches de Pierrote,
J’appelle mon rêve antique.
Par ses gouttes chaotiques,
Perce-t-il l’hymen du lac ?
Je serais bien maladroite
À décrire son visage
Ni ses mains ni ses habits.
Est-ce étrange ou ordinaire ?
Je ne fixe que ses yeux
Et ses lèvres entrouvertes,
Et je suis comme éblouie
Visionnant ce ralenti.
Le complice de mon rêve,
Est-ce un arbre ou un coureur,
Un héron ou un corbeau ?
Il est très souvent opaque.
Maman Tour veille sur moi
De son ondoiement lointain,
Tantôt bleu-gris tantôt blanc,
Qui est de couleur du temps :
« Ne poireaute pas mais marche,
Et souris toujours aux anges,
Mais n’oublie pas de jeter
Un coup d’œil sur ton réveil !
Il poindra, avec retard,
Séchera d’abord ses ailes,
Avant de t’emporter loin
Du séjour où tu te gèles. »
Enfin la Tour disparaît
Dans la fumée de nuages.
Peut-être il viendra demain
Si le rêve n’a pas d’âge ?

(Vers à l’origine du roman « Vous aimez les poètes, ne les nourrissez pas ! », éditions Livre Actualité, 2021, pages 94-95)
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