L'élection de François Miterrand à la présidence de la République, le 10 mai 1981, marque une rupture dans l'histoire politique de la France.
Pour la première fois sous la V° République, la gauche parvient au pouvoir, dans un contexte marqué par la crise économique et sociale.
L'alternance traduit une volonté de changement politique, mais aussi un espoir d'amélioration des conditions de vie.
C'est d'ailleurs le sens du rassemblement organisé juste après l'annonce des résultats, le 10 mai, place de la Bastille : "Mitterrand, du soleil !" clament des jeunes gens en cette soirée pluvieuse......
(extrait de l'introduction insérée en début de l'édition de poche parue en 2005)
Les débats politiques liés à l’affaire Dreyfus mettent aux prises deux courants qui cherchent leur place sur la scène politique. Au centre, les républicains modérés, qui troquent alors le qualificatif d’« opportuniste » contre celui, plus positif et social, de « progressiste », cherchent à capter l’espace libéré, à droite, par le déclin des partis dynastiques. À l’extrême droite, les nationalistes semblent ressusciter les fantômes du boulangisme : venus aussi bien de la droite dynastique et bonapartiste que des milieux radicaux et anticléricaux, ils cherchent à créer une dynamique politique nouvelle autour d’un discours mêlant valeurs conservatrices et aspirations sociales. À première vue, progressistes et nationalistes ont donc peu de choses en commun.
Pourtant, la Constitution de 1958 ne peut être qualifiée de constitution gaullienne. Elle est le fruit d'un compromis entre différents modèles constitutionnels – compromis réalisé pour être accepté par la majorité des forces politiques. Tout en affirmant de façon nouvelle les pouvoirs du président de la République, elle opère une synthèse entre les réflexions menées depuis la fin de la Grande Guerre en faveur du renforcement de l'exécutif et la tradition parlementaire.
Tout en ayant développé un goût prononcé pour les sciences, notamment la géologie, le jeune homme est fasciné par le passé. Il professe alors volontiers des opinions monarchistes.
La victoire du 10 mai est à la fois la libération d’une gauche cantonnée trop longtemps dans l’opposition et la promesse d’un avenir meilleur.