AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

Citation de fbalestas


En RFA, ces années étaient celles du boom économique, de la liberté et de la passion. J’essayais de démontrer la troisième conjecture des « Conjectures de l’Ettersberg » de Paulet avant mon départ d’Allemagne j’y suis parvenu. C’est cette publication, en 1967, qui m’a valu des prix, de nombreux éloges. J’essayais de ne pas penser à Paul, mais je marchais dans ses pas et je tentais de résoudre ce problème qu’il avait posé trente ans plus tôt, cette intuition qu’il avait eue. Je ne pensais pas à Paul, mais je poursuivais sa pensée mathématique si puissante dans les bras de la femme qu’il aimait. Paul était un génie triste. Les rêveurs comme Paul, les constructeurs de rêves immenses sont toujours tristes. Notre monde n’est pas fait pour eux.
Ces deux années avec Maja ont été les plus lumineuses de ma vie. Tout ce que Maja touchait, même des yeux, devenait enchanté. Elle avait une telle aura, une telle magie – tous ces politiciens autour d’elle étaient sous son charme. Elle était très libre. Cette liberté était fascinante. On l’aimait pour cette liberté et on désirait ardemment l’en priver, l’enfermer par amour. Le seul qui avait compris cela, c’était Paul. Il ne cherchait pas à être près d’elle. Vivre près de Maja c’était connaître l’enfer de la jalousie. Vivre près de Maja c’était se demander à chaque instant dans quels bras vous alliez la perdre. Nous étions déjà âgés, en 1965, plus du tout des jeunes premiers, bien au contraire, et pourtant chaque jour je l’interrogeais – qui est cet homme élégant qui lui parle debout au restaurant ? Qui est cet étranger, comme moi, dont l’accent lui semble tout à fait charmant ? (….)
Elle va me quitter, mon corps ramolli. Elle va me quitter, je ne suis pas Paul Heudeber.
Commenter  J’apprécie          204





Ont apprécié cette citation (20)voir plus




{* *}