Maurice Daccord

— Bonjour Commandant, il veut vous voir.

— Je pose mes affaires et j’arrive.

— Il veut vous voir tout de suite.

Qu’est-ce qui peut agiter le bocal du chef de si bon matin se dit Léon, pensif et en aparté bien qu’il soit très loin de maîtriser cette langue, tout en frappant à la porte du bureau.

Son nouveau patron, le commissaire Tergaim, l’ancien étant au ballon pour un bon bout de temps, le reçoit immédiatement.

— Crevette, je viens d’avoir la DGGN, vous devez prendre contact avec le lieutenant responsable de la brigade du bled où vous étiez en vacances, un certain Flocon. Vous le connaissez ? Ce n’est pas banal comme nom au bord de la Méditerranée.

— Je l’ai rencontré et ma compagne a autopsié une de ses affaires, si j’ose dire, dans le cadre d’une enquête qu’il dirige.

— J’ai appris que le Docteur Maximova avait été réquisitionnée. Il est gonflé le proc ! Flocon est sur un meurtre et un enlèvement je crois ?

— Oui, les deux affaires sont liées à mon avis.

— Justement, selon la DGGN, cet officier ne s’en sort pas, il est, paraît-il, débordé. Débordé et perdu. Bref, on nous, on vous sollicite pour lui donner un coup de main. Ça ne devrait pas poser de problème, vous êtes un militaire, comme lui.

— Pourquoi moi ?

— Le susnommé Flocon n’a pas arrêté de dire partout qu’il a eu la chance de rencontrer l’homme qui a mis l’Équarrisseur hors d’état de nuire …

— Et ?

— Et ? Vous repartez en vacances petit veinard, elle est pas belle la vie ! En clair vous reprenez l’affaire, mais sans faire de l’ombre à ce jeune lieutenant. Ferme et fondant tout à la fois Crevette, comme le yaourt. Personnellement j’adore celui au caramel, et l’autre, à la crème brûlée, c’est une tuerie. Pas trop fondant quand même, avec Flocon !

Et le commissaire se marre.

Mon Dieu se dit Léon, bien obligé de se marrer avec lui… Sur une échelle de un à cent, l’humour du commissaire Tergaim est resté coincé entre l’almanach Vermot et les couvertures auxquelles vous avez échappé cette semaine.

— Votre train est à quatorze heures quarante-trois, Flocon viendra vous chercher à la gare, mon assistante vous a pris un billet et réservé une chambre à l’hôtel du village.

— Vous voulez dire l’hôtel-restaurant-tabac-épicerie-essence, patron… ?

— Désolé, le Hyatt était complet !

Ce que j'aime dans les brasseries, c'est que tu peux commander n'importe quel plat.
Assis confortablement sur les banquettes en moleskine rouge du Cardinal, porte de Saint Cloud, tandis que les trois autres étudient la carte, longue comme un amendement d'un député de la Nupes, Crevette a jeté son dévolu sur une choucroute. Et royale s'il vous plaît.

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— Crevette, je viens d’avoir la DGGN, vous devez prendre contact avec le lieutenant responsable de la brigade du bled où vous étiez en vacances, un certain Flocon. Vous le connaissez ? Ce n’est pas banal comme nom au bord de la Méditerranée.
— Je l’ai rencontré et ma compagne a autopsié une de ses affaires, si j’ose dire, dans le cadre d’une enquête qu’il dirige.
— J’ai appris que le Docteur Maximova avait été réquisitionnée. Il est gonflé le proc ! Flocon est sur un meurtre et un enlèvement je crois ?
— Oui, les deux affaires sont liées à mon avis.
— Justement, selon la DGGN, cet officier ne s’en sort pas, il est, paraît-il, débordé. Débordé et perdu. Bref, on nous, on vous sollicite pour lui donner un coup de main. Ça ne devrait pas poser de problème, vous êtes un militaire, comme lui.

— Justement, selon la DGGN, cet officier ne s’en sort pas, il est, paraît-il, débordé. Débordé et perdu. Bref, on nous, on vous sollicite pour lui donner un coup de main. Ça ne devrait pas poser de problème, vous êtes un militaire, comme lui.
— Pourquoi moi ?
— Le susnommé Flocon n’a pas arrêté de dire partout qu’il a eu la chance de rencontrer l’homme qui a mis l’Équarrisseur hors d’état de nuire …
— Et ?
— Et ? Vous repartez en vacances petit veinard, elle est pas belle la vie ! En clair vous reprenez l’affaire, mais sans faire de l’ombre à ce jeune lieutenant. Ferme et fondant tout à la fois Crevette, comme le yaourt. Personnellement j’adore celui au caramel, et l’autre, à la crème brûlée, c’est une tuerie. Pas trop fondant quand même, avec Flocon !
Et le commissaire se marre.

— Bonjour Commandant, il veut vous voir.
— Je pose mes affaires et j’arrive.
— Il veut vous voir tout de suite.
Qu’est-ce qui peut agiter le bocal du chef de si bon matin se dit Léon, pensif et en aparté bien qu’il soit très loin de maîtriser cette langue, tout en frappant à la porte du bureau.
Son nouveau patron, le commissaire Tergaim, l’ancien étant au ballon pour un bon bout de temps, le reçoit immédiatement.
— Crevette, je viens d’avoir la DGGN, vous devez prendre contact avec le lieutenant responsable de la brigade du bled où vous étiez en vacances, un certain Flocon. Vous le connaissez ? Ce n’est pas banal comme nom au bord de la Méditerranée.
— Je l’ai rencontré et ma compagne a autopsié une de ses affaires, si j’ose dire, dans le cadre d’une enquête qu’il dirige.

Et le commissaire se marre.
Mon Dieu se dit Léon, bien obligé de se marrer avec lui… Sur une échelle de un à cent, l’humour du commissaire Tergaim est resté coincé entre l’almanach Vermot et les couvertures auxquelles vous avez échappé cette semaine.
— Votre train est à quatorze heures quarante-trois, Flocon viendra vous chercher à la gare, mon assistante vous a pris un billet et réservé une chambre à l’hôtel du village.
— Vous voulez dire l’hôtel-restaurant-tabac-épicerie-essence, patron… ?
— Désolé, le Hyatt était complet !

— Qu’est-ce qu’ils prendront aujourd’hui les garçons ?
S’il y a une chose qu’Eddy et Léon détestent, c’est d’être infantilisés par un loufiat dans un bistro. Pour qui se prend-il ce pingouin ? on n’a pas gardé les mominettes ensemble !
Un mot de plus et le Commandant le mettait en garde à vue, histoire de lui apprendre la politesse.
Comme Léon s’apprête à devenir franchement désagréable, le patron qui connaît bien ses deux clients et suit du coin de l’oreille le manège du garçon, intervient juste à temps.
— Laisse Marcel, je vais prendre la commande.
Il s’en fallut d’un poil que ça ne chauffât pour Marcel, et qu’il reparte aussi sec pour Vesoul * !

*Puisqu'il n'aime pas Vierzon !