AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

Citation de Jacopo


La libre, la souple technique impressionniste avait permis à Monet, à Sisley, à Renoir, à Berthe Morizot, d’exalter les belles couleurs pures, de créer dans la clarté des harmonies étincelantes comme la Nature en fête. Pour Pissarro, c’étaient les gris qu’il cherchait, et qu’il obtenait au prix des plus savantes combinaisons de teintes. Il divisait pour neutraliser. C’est à des tapisseries éteintes que font penser ses paysages du Vexin. De nos plus radieux soleils il faisait des « Verdures ».

Mais quand il peignait les marchés normands, les paysans courbés au labeur de la terre, la cueillette des pommes, alors il trouvait, surtout dans ses gouaches, des tons frais, chantants, parfois acides, où dominaient encore les verts, les bleus, les violets préférés. Bien loin d’exprimer l’âme et la vie des paysans comme fit Millet, — dont le romantisme/d’ailleurs, idéalisait exagérément, — il les observa avec la curiosité d’un Gauguin avide d’exotisme. De l’ethnographie du Normand abruti de bien-être, il donna des illustrations pittoresques. C’est les cotonnades qu’il aima, les fichus, les tabliers, le coloriage des étoffes bon marché; il en égayait la silhouette trapue des filles de ferme. Plus que l’odeur du terroir, sa peinture fleure l’apprêt des blouses neuves.
Commenter  J’apprécie          00









{* *}