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Citation de CAZENAV


Il traversa un labour sablonneux, puis un champ aplani au rouleau, net comme une table de billard. Il ne se cachait pas, il marchait d'un pas vif, sans courir; il offrait sa forme d'homme aussi visible de toute part, se tendait en appât à l'ennemi. Quand il atteignit la breumaille, il continua d'aller tout droit, sans presser ni ralentir l'allure. Mais il perçut avec plus de force cette chaleur qui l'accompagnait, allégeait tout son corps et affinait ses sens. Ce fut comme si son être se creusait, en marge de ses pas, en marge du coup d'épaule qu'il inclina pour faire glisser la bretelle de son arme: une sensation d'attente, de vide tiède et tendu, déjà sonore. Les bruyères qu'il frôlait en marchant faisaient contre ses jambes un bruit râpeux et bien rythmé. Avec le murmure de la pluie - un grésillement de gravier fin à travers des touffes fanées - c'était tout ce qu'il entendait. De loin en loin les bruyères s'écartaient et laissaient voir entre elles des flaques de sables blanchoyantes.
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