Devant lui, le chemin de halage frémissait d'ombre et de soleil entre deux flots d'herbe luisante. A gauche, les lauriers roses frissonnaient, parmi les lianes de gratterons vivaces étageant leurs collerettes de folioles. A droite, sur la pente du perré, des milliers de fleurs sauvages s'épanouissaient en pleine lumière, des saxifrages candides sur leur tige pourpre, des euphorbes d'un vert pâle et mat, des lierres terrestres et des véroniques bleues.
Il marchait au ras des herbes, les yeux vers elle. Il regardait les fleurs des ononis palpiter comme un vol de papillons roses. Une vanesse au repos, grande fleur veloutée, s'envola. Il la suivit des yeux, et vit danser dans le soleil des piérides blanches presque liliales, et des citrins qui se poursuivaient deux à deux. Un couple en tournoyant, dériva vers la Loire, se perdit dans l'immensité lumineuse.