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Critiques de Maurice Lambert (36)
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A.B.C. Mine, tome 2 : Le vieillard aux timb..

Je poursuis ma découverte des aventures de A. B. C. Mine, un quinquagénaire rentier adorant les énigmes et les mystères, personnage né de la plume de Maurice Lambert, alias Géo Duvic, un auteur de littérature populaire qui œuvra dans les années 1940 à 1960.



L’auteur, bien que l’on sache qu’il était également journaliste spécialisé dans la pêche (ce qui le rapproche d’Henry Musnik), demeure de nos jours bien énigmatique.



Sa production fut principalement dirigée vers la littérature fasciculaire policière.



Je l’ai découvert à travers les enquêtes de deux de ses personnages récurrents : le commissaire Mazère et l’inspecteur Machard, et j’avais hâte de faire la connaissance avec cet étrange A.B.C. Mine.



Ce fut chose faite avec la première aventure du bonhomme : « M. Mine et l’homme immobile », une lecture enthousiasmante qui m’encouragea à déguster une seconde aventure du personnage.



Pour information, je n’ai identifié que 3 fascicules mettant en scène A.B.C. Mine, plus deux très courtes enquêtes publiées à la suite d’un texte de l’auteur chez Nicéa.



Les trois premiers titres ont été publiés dans la « Collection Rouge » des éditions Janicot, vers 1944-1945, sous la forme de fascicules de 32 pages double-colonne contenant des récits indépendants d’environ 12 000 mots. Le reste a été publié aux éditions Nicéa à la fin 1945.



« Le vieillard aux timbres » est donc la deuxième enquête d’Annibal Blaise Cyprien Mine.



Alors qu’A.B.C. Mine est une nouvelle fois chez son voisin et ami écrivain (que l’on soupçonne être l’auteur en personne, du fait que l’épilogue est narré à la première personne, comme dans le premier épisode), et s’étonne que le plumitif multiplie les meurtres dans son roman, ce dernier lui rétorque qu’un roman policier nécessite toujours un cadavre, voire au moins deux pour multiplier les pistes.



Alors, A.B.C. Mine, pour le contredire, décide de lui raconter la fois où il fut appeler chez un vieillard collectionneur de timbres qui redoutait que ses proches ne l’assassinent pour mettre la main sur ses pièces les plus chères.



À cette occasion, il fit la connaissance d’hommes et de femmes cyniques qui bien qu’étant amis, fils, neveu, fille, femme, beau-fils du vieillard aux timbres n’en nourrissaient pas moins contre lui les plus vils complots…



Je retrouve donc avec plaisir le fameux Annibal Blaise Cyprien Mine, ce rondouillard quinquagénaire rentier qui, pour passer son temps, s’amuse à résoudre des énigmes.



À travers ce récit d’un peu plus de 12 300 mots, l’auteur nous livre une galerie de personnages à la fois pathétiques et sans foi, qui ne vivent que pour dépouiller le vieillard.



Si dans le premier épisode, l’auteur avait pris le temps de présenter le personnage à travers une narration omnisciente ou bien la narration à la première personne du voisin auteur dans l’épilogue, ici, c’est surtout à travers les yeux des convives qu’A.B.C. Mine est scruté. Bien évidemment, la vision est biaisée par la volonté même de Mine de passer pour un idiot inoffensif, sa principale stratégie pour ne pas éveiller les soupçons ou les craintes.



Mais également, cette fois-ci, au lieu de parler pour noyer le poisson et espérer des révélations, A.B.C. Mine est plus à l’écoute.



C’est, de toute façon, cette galerie de personnage qui est le point central du récit et, en cela, je ne peux m’empêcher de rapprocher le texte d’un autre publié quelques années plus tard : « Le mystère de la Cabretto » une enquête du commissaire Jules Troufflard de Renée Byzance.



En effet, tant dans les suspects que, parfois, dans l’allure de l’enquêteur, les deux récits sont assez proches.



Si je retrouve avec un immense plaisir A.B.C. Mine, force est de constater que le personnage, une fois mis en place, est un peu moins drôle, touchant et complexe que lors de la présentation liminaire. Son être tout entier est alors moins original ou bien me suis-je très rapidement habitué à lui, un peu comme une personne qui, à peine rencontré, donne l’impression de la connaître depuis des années.



Pour autant, dans le format très concis du fascicule 32 pages, A.B.C. Mine fait figure d’OLNI, tant il se démarque de ses nombreux congénères enquêteurs.



En ce qui concerne l’intrigue, forcément légère du fait du format court, elle est sympathique à suivre même si on devine un peu trop rapidement le rebondissement final et bien que ce rebondissement soit en fait un double rebondissement.



Mais cela n’entache en rien la lecture d’un tel récit qui, on le sait, n’est pas là pour nous ravir par son suspens haletant.



On notera que, tout comme dans certaines enquêtes du commissaire Mazère ou de l’inspecteur Machard, Maurice Lambert fait une nouvelle fois référence à la série « Nick Carter », ce qui laisse entendre soit du succès retentissant soit, plus probablement, du goût de l’auteur et de ses souvenirs de lecture de sa jeunesse.



Au final, même si le récit est un peu en deçà du précédent épisode, celui-ci s’avère être très agréable à lire et démontre, comme à chaque confrontation avec la plume de Maurice Lambert, que celui-ci maîtrisait parfaitement le format fasciculaire dans lequel je ne l’ai, jusqu’à présent, jamais vu faillir.
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A.B.C. Mine, tome 1 : L'homme immobile

Je poursuis avec un plaisir sans cesse renouvelé ma découverte de la plume et des personnages de Maurice Lambert.



Maurice Lambert, de son vrai nom Georges Duvis (1900 - 1968) est un auteur de littérature populaire dont on sait peu de chose si ce n’est qu’il fut également chansonnier, qu’il écrivit des articles liés à la pêche et qu’il privilégia, dans ses récits, le genre policier.



J’ai déjà évoqué l’auteur pour deux de ses personnages récurrents, le commissaire Mazère et l’inspecteur Machard.



Je découvre aujourd’hui un autre de ses héros : A.B.C. Mine, un quinquagénaire rondouillard et jovial, rentier, ancien de l’administration (laquelle ?) et passionné par le mystère et les petits secrets de chacun. A.B.C. comme Annibal, Blaise, Cyprien.



J’ai pour l’instant identifié 5 enquêtes du personnage, seulement, dont 3 dans la « Collection Rouge » des éditions Janicot, en 1944 et les deux autres, beaucoup plus courtes, sont ajoutées à d’autres nouvelles de l’auteur ou d’un, dans des fascicules des éditions Nicéa en 1945.



« M. Mine et l’homme immobile » semble bien être la toute première aventure du personnage.



M. Mine, un quinquagénaire opulent, dans tous les sens du terme, rend une visite inopinée à l’un de ses voisins dans l’immeuble où il vient d’emménager. Sans gêne, le bonhomme s’invite chez lui et lui explique qu’il a choisi de se présenter à lui plutôt qu’à d’autres, car seul lui semblait intéressant, du fait qu’il écrivait des romans policiers. D’ailleurs, Mine confesse à son voisin avoir lu son dernier roman et l’avoir trouvé… mauvais, pas crédible. Aussi, décide-t-il de l’inspirer en lui racontant une histoire qui lui est arrivée. Un soir neigeux, alors qu’il observe la rue vide de sa fenêtre, bien au chaud, il remarque un homme qui fait les cent pas puis qui s’immobilise contre un réverbère un peu trop longuement. Pensant tout d’abord que celui-ci s’est endormi, il est vite persuadé qu’il est en fait mort. Effectivement, quand il sort pour se diriger vers l’homme immobile, il constate que l’homme a le cœur transpercé par une flèche d’acier.



Maurice Lambert propose aux lecteurs un nouveau personnage et quel nouveau personnage ! On est loin de l’enquêteur classique dans le personnage de ce jovial rondouillard à la cinquantaine bien tassée, toujours souriant, de bonne humeur, à la limite, parfois de l’ironie.



Si le physique n’est pas sans rappeler Hercule Poirot, A.B.C. Mine n’a pas l’arrogance et l’ego démesuré du détective belge.



De plus, si Maurice Lambert évoque un peu le passé de son personnage, celui-ci admettant avoir fait partie de l’administration, sans vouloir en dire plus, ainsi que le fait que Mine soit connu pour des exploits passés, il n’en demeure pas moins très flou sur le reste. Seulement devine-t-on qu’il est célibataire, puisqu’il vit avec sa seule bonne Honorine.



Maurice Lambert, on le sait déjà en lisant les aventures des deux personnages précités, possède une parfaite maîtrise du format fasciculaire, tant dans la narration que dans la construction des intrigues.



Le seul reproche que l’on pouvait alors faire à ces récits, c’était de s’appuyer sur un héros un peu falot, du moins en ce qui concerne l’inspecteur Machard.



Alors, on se dit, d’entrée de jeu, à la lecture d’un prologue extrêmement bien senti, qu’avec un personnage un peu plus complexe et plus sympathique, que l’on va vraiment se régaler.



Et cette intuition se révèle juste.



Effectivement, malgré une histoire simple (format court oblige) et une fin qui se devine un petit peu trop vite (il faut dire que l’auteur distille quelques indices révélateurs durant son récit), quel plaisir de suivre l’enquête de ce jovial A.B.C. Mine.



À travers 12 900 mots Maurice Lambert livre ce qu’il y a de meilleur dans le genre et démontre qu’il était un spécialiste du genre et du format et, surtout, donne envie de retrouver le plus vite possible son personnage de A.B.C. Mine même si le lecteur (du moins, moi) est déjà triste à l’idée qu’il n’y a plus que 3 enquêtes et demie à découvrir.



Au final, excellent ! Maurice Lambert démontre une nouvelle fois sa parfaite maîtrise du genre et du format et, en prime, propose un personnage plus attachant et plus complexe que d’habitude.
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Inspecteur Machard, tome 4 : L'alibi de min..

La littérature populaire fasciculaire policière, bien que le prisme semble très réduit, est composée d’un nombre incalculable de textes répartis dans des centaines de collections, chez des dizaines d’éditeurs, depuis le début des années 1900 jusqu’à la fin des années 1950.



Pour les écrire, des dizaines d’auteurs se sont tués à la tâche. Parmi eux, la plupart furent d’obscurs écrivains et le sont demeurés avec le temps. D’autres furent des auteurs reconnus (Rodolphe Bringer, H. J. Magog, Georges Simenon, Léo Malet, Louis Thomas Cervoni…). Certains sont restés dans la mémoire des lecteurs (généralement pour d’autres productions que celles fasciculaires) et les autres ont sombré dans l’anonymat.



Si on ne mettra pas en doute la qualité de plume de ceux qui ont survécu à l’oubli, il ne faut pas croire que ceux qui ont disparu de la surface radar le doivent à un manque de talent.



Non ! Du tout !



Des auteurs, des écrivains (pour ceux qui feraient la différence entre les deux corporations, ce que je n’arrive pas à faire) sont désormais totalement inconnus malgré l’évidence de leurs multiples qualités littéraires.



Je passerais sur l’un des plus grands, Albert Boissière, qui pratiqua peu le format fasciculaire tel que je l’entends (entre 16 et 64 pages), mais je pourrais citer J.A. Flanigham et Charles Richebourg (dont on ne sait qui se cachaient derrière ces pseudonymes), Marcel Priollet, René Byzance et consorts.



Mais, dernièrement, j’ai fait la connaissance très tardive de la plume de Maurice Lambert, alias Georges Duvic, Géo Duvic, un auteur, chansonnier né en 1900 et mort en 1968.



Cet écrivain, dans le genre, est à rapprocher de Charles Richebourg, un auteur maîtrisant parfaitement le format fasciculaire 32 pages (des récits généralement de 10 000 en moyenne).



Et maîtriser ce format n’est pas donné à tout le monde, loin de là.



Effectivement, écrire un bon fascicule policier de 32 pages exige plusieurs compétences. Celle de gérer sa narration sur un court format, de proposer des histoires suffisamment intéressantes pour le lecteur, mais développables sur peu de pages, créer des personnages que l’on n’a pas besoin de peindre en détail, mais auquel le lecteur doit s’attacher, respecter le code du roman policier, mais en concentré sur un format bien plus court, être capable d’avoir une plume agréable, tout en travaillant dans la concision, mais sans oublier, quelques envolés qui pourrait paraître frivoles, mais qui sont pourtant essentiel à installer un style et une ambiance.



Bref, ce serait demander à un décathlonien d’être capable de rivaliser dans chacune des dix disciplines qu’il pratique avec les champions de chaque discipline.



Pas donné à tout le monde, donc.



Et pourtant, certains y sont parvenus… Charles Richebourg, donc… et Maurice Lambert.



À travers les enquêtes de ses personnages récurrents (le commissaire Mazère, l’inspecteur Machard, A.B.C. Mine… et d’autres), Maurice Lambert est parvenu à tirer la quintessence d’un format pourtant très très contraignant.



« L’alibi de minuit » est une enquête de l’inspecteur Machard, publié, à l’origine, dans la collection « Ici Police » des éditions A.B.C. en 1943 sous la forme d’un petit fascicule carré de 32 pages contenant un récit indépendant d’environ 11 500 mots.



Les enquêtes de l’inspecteur Machard furent publiées chez plusieurs éditeurs et dans plusieurs collections (« Police Express » chez A.B.C. ; « Collection Rouge » chez Janicot ; « Énigma » chez Nicéa…) à partir de 1942 et jusque vers 1946…



L’inspecteur Machard est confronté à un meurtre étrange. Un diamantaire anversois est retrouvé mort au Bois de Boulogne, assommé et étranglé. Les éléments, sur place, démontrent que l’agresseur marchait en compagnie de sa victime avant que celui-ci ne le tue. Pourtant, rien ne semble avoir été volé au défunt alors que son portefeuille contenait une grosse somme et qu’il portait des bijoux de prix.



Plus mystérieux, le défunt a été aperçu rentrant dans son hôtel à minuit, heure du décès selon le médecin légiste, par le portier de l’établissement qui assure que personne n’est sorti par la suite.



Mais Machard ne tarde pas à apprendre que le diamantaire portait sur lui de nombreux diamants pour une transaction et qu’il se vantait auprès de tout le monde de les avoir sur lui en permanence....



Si la plupart des récits de Maurice Lambert que j’ai lus jusqu’à présent flirtaient avec l’excellence, je dois reconnaître que celui-ci peine à atteindre le niveau des autres, la faute à une intrigue un peu trop faiblarde et, surtout, au manque d’une certaine ambiance simenonienne qui était jusqu’à présent toujours présente.



Car, si les intrigues sont simples, format court oblige, bien souvent l’auteur avait la bonne idée de parsemer ses récits d’une certaine étude de mœurs à travers une lutte des classes, prenant bien souvent, comme Simenon, le partie du vil peuple plutôt que celui des nantis.



Ici, point ou presque, de cette légère (toujours à cause du format court) étude de mœurs, les suspects appartenant aux basses classes étant rapidement écartées au profit de personnages appartenant à des catégories sociales favorisées.



Dommage, car ce manque, ajouté à une intrigue qui manque de rebondissements par rapport aux autres, fait que le récit n’atteint pas l’excellence, mais se hisse tout de même au niveau « bonne lecture » ce qui est bien bien au-dessus de la majorité de la production fasciculaire de l’époque.



De plus, on devinera le procédé du meurtrier, aidé en cela, il faut bien l’avouer, par l’auteur (à condition d’être très attentif puisque cela ne tient qu’en un mot), ce qui déflore rapidement le grand mystère du récit.



Pourtant, le reste est parfaitement maîtrisé, depuis l’introduction jusqu’au final et démontre une nouvelle fois le talent d’un auteur qui mérite d’être redécouvert de nos jours…



Au final, une enquête un petit peu en deçà des autres, mais qui demeure tout de même à un haut niveau vu les difficultés pour exceller dans le format fasciculaire.
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Inspecteur Machard, tome 1 : La mort sous e..

Bonjour, Chronique d'une nouvelle policière en retour de lecture



Machard est envoyé à Beauvais pour élucider le vol de deux cent mille francs, une somme volée à Monsieur Leroy. Mais sur place, il apprend l'assassinat de la victime. Il aurait été empoissonné. Machard va devoir enquêter et découvrir ce qu'il s'est passé.



Encore une enquête de la main de Maurice Lambert que j'ai trouvé très bien écrite. Après avoir lu et adoré "ABC Mine", un autre de ses personnages, voici à présent que je fais la connaissance de Machard. Et quelle bonne surprise de constater que malgré que le récit soit court il ne manque pas de suspense ni de rebondissements. Encore une fois, Lambert a su orchestrer son histoire avec brio.



Il reste toujours cette part énigmatique propre au format court qui n'élude pas complètement l'enquête, qui la boucle de manière rapide et efficace sans qu'on en ait pourtant tous les tenants et les aboutissements. Nous ne connaissons pas non plus les travers et les forces propres aux personnages, on reste dans le vague, le superficiel. Pourtant, nous sommes quand même conquis par l'esquisse qui en est faite.



La fin est crédible, cohérente, et s'appuie principalement sur les déduction de Machard qui ne manque pas de perspicacité dans le déroulé narratif de ses conclusions. Encore une fois, j'ai adoré lire un autre récit de Maurice Lambert. Le format court sied bien à cet auteur qui le maitrise à la perfection.



Bonne lecture, amis Lecteurs
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Commissaire Mazère, tome 1 : Le disparu du « ..

Bonjour,



Nouvelle chronique rapide de ce récit policier en retour de lecture : "Commissaire Mazère, tome 1 : Le disparu du Sagittaire" de Maurice Lambert aux éditions Oxymoron. Pour notre plus grand plaisir, cette maison d'éditions réédite des récits policiers jadis publiés en fascicules.



Rouen. Léonce Paradis, commandant du "Sagittaire", son bateau, retrouve dans sa cabine-couchette un homme mort d'une balle dans la tempe. Pas une minute à perdre, il va jusqu'au commissariat chercher un commissaire pour signaler un crime. de concert, tous se dirigent jusqu'au bateau où, surprise, le corps a disparu ! L'inspecteur principal Moreau trouve quand même quelques traces de sang, signe que le corps a été enlevé, il doit donc retrouver la victime et son agresseur.



En revenant au central, il découvre que l'assassiné se nomme Raoul Lompom et que celui-ci fait l'objet d'un signalement de disparition. L'inspecteur Mazère venu tout droit de Paris, est sur l'affaire. C'est lui qui sera chargé de retrouver le corps et l'assassin. Et pour le moins qu'on puisse dire, cette enquête ne sera pas de tout repos car les indices sont maigres…



Très bon petit polar. Une fois de plus, j'ai apprécié découvrir un nouveau personnage, cet inspecteur Mazère, qui s'active à résoudre cet imbroglio. Et il met du coeur à l'ouvrage, la tâche est énorme. Même si l'histoire est courte (à peine une trentaine de page), elle offre un condensé de suspense assez rare dans ce genre de format. L'auteur excelle à nous offrir une intrigue complète comme s'il s'agissait d'un roman. Pas de descriptions inutiles, ni de réflexions psychologiques interminables, tout est centré sur l'affaire et sa résolution. On a même droit à la fin au verdict du procès. C'est un ouvrage de très bonne facture que je vous invite à lire.



Bonne lecture amis Lecteurs
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A.B.C. Mine, tome 1 : L'homme immobile

Bonjour,



Nouvelle chronique en retour de lecture : "A.B.C. Mine t1 : l'homme immobile" de Maurice Lambert aux éditions Oxymoron.



Mine rend visite à son nouveau voisin qui écrit des romans policier, ce qui intéresse notre homme. ABC Mine est franc du collier et va dire à son voisin que son livre n'est pas très bon. Le rentier parisien va raconter à l'écrivain un fait étrange qu'il lui est arrivé une fois.



Pour l'histoire, il regarde par la fenêtre et observe l'étrange comportement d'un homme dehors qui fait le va-et-vient. Lorsqu'il s'adosse à un lampadaire, ABC trouve étrange qu'il reste immobile aussi longtemps par ce froid pareil.



Poussé par la curiosité, il va voir de plus près cet homme immobile qui va s'avérer être mort, une flèche en acier dans le coeur. Dès lors, Mine enquête sur cette étrange décès, sachant que personne n'a approché la victime juste avant son meurtre.



J'ai trouvé très divertissant ce petit polar qui se passe entre paris et la Belgique. Le personnage principal est vraiment à la limite de l'arrogance, très (trop) sûr de lui et de ses convictions à propos de ses hypothèses. Il arrive à mettre hors-jeu la police avec ses conclusions. L'intrigue est certes simple mais loin d'être dénuée d'intérêt.



ABC mine est un personnage très charismatique. Nul doute qu'il y ait pu avoir d'autres aventures avec ce genre de protagoniste. Le récit court, concis, ne permet pas de développer intégralement l'histoire mais on devine facilement les tenants et les aboutissements grâce à une écriture habile. L'auteur a su formidablement bien jouer avec les codes de ce format particulier pour que le lecteur s'approprie aisément ABC.



J'ai bien aimé ma lecture, c'est un petit livre qui se lit vite, l'intrigue est bien imaginée, c'est plaisant et divertissant ; j'ai passé un bon moment.


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Quartier chinois

Vous le savez si vous suivez mes chroniques, je suis particulièrement friand de la littérature populaire policière fasciculaire de la première moitié du siècle dernier…



Ce format court se départageait principalement en deux sous-formats : le fascicule de 64 pages et celui de 32 pages.



Le premier proposait des textes d’environ 20 000 mots, ce qui correspond à la moitié d’un petit roman.



Le second, lui, renfermait des textes entre 8 000 et 12 000 mots.



Si le fascicule de 64 pages laissait une latitude suffisante aux auteurs pour s’exprimer, celui de 32 pages, lui était à ce point contraignant que peu d’auteurs sont parvenus à s’y épanouir…



Effectivement, en 10 000 mots, il est impossible de proposer une intrigue convaincante, difficile de développer suffisamment des personnages pour les rendre attachants, quasi impensable, en respectant les codes du genre, d’instiller un style et de faire preuve d’une plume originale…



Du coup, malgré le grand nombre de fascicules de 32 pages que j’ai lus, j’ai rarement découvert des auteurs réussissant l’exploit de proposer un récit complet dans tous les sens du terme…



Parmi ces auteurs, je citerai Charles Richebourg, J. A. Flanigham, et dans une moindre mesure René Byzance.



Mais je peux surtout avancer le nom de Maurice Lambert, un pseudonyme de Géo Duvic (1900-1968), romancier et parolier.



Si jusqu’à présent, je m’étais régalé avec les récits de Maurice Lambert mettant en scène ses personnages récurrents (commissaire Mazère, l’inspecteur Machard, A.B.C. Mine)… depuis peu, je découvre les récits indépendants de l’auteur et, pour confirmer les talents de Maurice Lambert, rien de mieux que de plonger à nouveau dans des fascicules de 32 pages avant de tester des textes plus longs.



Le titre du jour « Quartier Chinois 1938 » est un récit d’aventures publié en 1943 dans la « Collection Rouge » des éditions Janicot sous la forme d’un fascicule de 32 pages, double colonne.



Alain Vallier, journaliste français, débarque à l’Hôtel Internationale de Chien-Men, en Chine, pour faire un reportage sur le pays.



Il y fait la connaissance de Crawer, un belge et de Janette, sa ravissante fille.



Mais, la ville est prise d’assaut par les hommes de l’impitoyable général Li-Tsang.



Quand les pillards pénètrent dans l’hôtel, Vallier intervient quand Li-Tsang s’approche de Janette, obligeant Crawer à intervenir et, pour sauver la vie au jeune homme, à présenter le journaliste comme son associé.



Ainsi, Vallier apprend que Crawer est un trafiquant qui livre des armes et des véhicules aux hommes de Li-Tsang contre de l’argent.



D’abord dégoûté par l’homme qu’il jugeait sympathique, qui plus est père d’une femme dont il s’est épris, Vallier retrouve des meilleurs sentiments envers lui quand il apprend que Crawer livre des armes également à l’ennemi de Li-Tsang, dans le seul but que diverses armées renégates s’entretuent afin de se venger de la mort de sa femme assassinée lors d’un tel pillage…



C’est donc bel et bien à un récit d’aventures auquel Maurice Lambert convie les lecteurs. D’aventures exotiques, même, puisque l’intrigue se déroule dans une chine miséreuse, sauvage, tel qu’elle devait l’être dans l’esprit des Européens casaniers de l’époque (peut-être même dans la réalité, je ne peux le savoir).



Le lecteur a ainsi le droit au racisme ordinaire de l’époque, heureusement révolu, désormais, chez nos contemporains les mieux éduqués et les moins bas du front.



Les termes utilisés pour définir les Orientaux sont les mêmes que l’on retrouve depuis plusieurs décennies dans la littérature de l’époque et ne sont pas plus élogieux que ceux désignant les Africains ou les Juifs. Le racisme de jadis faisait peu de différence entre les non-blancs.



Bref, on passera sur ces passages qui choquent désormais nos rétines en remettant ceux-ci dans un contexte et une époque où même les auteurs faisant preuve de plus d’ouverture d’esprit ou de xénophilie employaient malgré tout des termes tels « nègres », « jaunes » et autres joyeusetés du genre.



Qui dit récit d’aventures, dit aventure et donc, celui-ci ne nécessite pas de s’appuyer sur une réelle intrigue. C’est le cas ici avec une histoire contant la volonté de rédemption d’un trafiquant d’armes qui décide de mettre sa vengeance de côté après avoir fait un dernier coup d’éclat en arnaquant deux opposants.



Petite intrigue sentimentale en plus, avec la relation entre le journaliste et la fille du trafiquant, histoire d’adoucir le tout.



Je dois bien avouer que l’ensemble est loin d’atteindre les sommets auxquels l’auteur m’avait habitué avec ses enquêtes policières. Le genre « aventure » moins codifié que celui « policier », fait que l’auteur, de par son cadre plus lache, paradoxalement, a plus de difficultés à s’exprimer naturellement. On ne dira jamais combien la contrainte facilite l’écriture…



Au final, un récit d’aventures moins enthousiasmant que les récits policiers de l’auteur et ce pas uniquement du fait que le texte est saupoudré du racisme ordinaire de l’époque.
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A.B.C. Mine, tome 4 : L'affaire des deux Z

J’aurai tellement de choses à dire sur Maurice Lambert, du moins sur sa plume, ses récits, qu’au final je ne sais par où commencer.



Le début serait de dire que derrière ce pseudonyme se cache l’écrivain Georges O. Duvic (1900 - 1968), alias Géo Duvic, un journaliste, chansonnier et auteur de romans et de fascicules.



Ne m’intéressant qu’à la production policière des auteurs, et plus précisément, quand il y en a, aux personnages récurrents de ceux-ci, c’est donc vers le pseudonyme « Maurice Lambert » que je me tournais pour découvrir plume et héros de l’auteur.



Au début des années 1940, dans la « Collection Rouge » des éditions Janicot (une collection de fascicules de 32 pages, double colonnes), Maurice Lambert signe une vingtaine de fascicules dans lesquels on trouve plusieurs personnages récurrents.



Je mettrais de côté le commissaire Garnel, dont je n’ai trouvé, pour l’instant, que deux enquêtes, pour me concentrer sur trois autres enquêteurs : Le commissaire Mazère, l’inspecteur, devenu commissaire, Machard et le rentier-détective A. B. C. Mine.



Pour chacun des deux premiers investigateurs, on découvre quelques enquêtes dans d’autres collections et chez d’autres éditeurs comme « Énigma » des éditions Nicéa, « Main Blanche » des éditions S.P.E., « Police Express » des éditions A.B.C.



Quant au troisième, pour l’instant, hormis les 4 titres dans la « Collection Rouge », je n’ai découvert que deux minuscules enquêtes faisant suite à des récits indépendants, chez Nicéa.



Dommage, car A. B. C. Mine est un personnage à la fois original et attachant que j’aurais aimé retrouver plus souvent.



« L’affaire des deux Z » est une enquête d’A. B. C. Mine publiée vers 1944 chez Janicot.



Comme de coutume, A. B. C. Mine raconte à son ami écrivain, des enquêtes auxquelles il a participé. Dans le cas du jour : l’Affaire des deux Z, une histoire dans laquelle le meurtrier a utilisé une façon de tuer originale et qui sans la perspicacité serait demeurée un simple fait divers : deux hommes, Zagrominos et Zaradjian, meurent d’une crise cardiaque au volant de leur voiture, dans la même soirée, dans la même rue.



Mais Mine découvre rapidement que chacun a été dépouillé, qui de son portefeuille contenant 300 000 francs, qui d’un écrin contenant des bijoux de prix. Et une courte enquête lui démontre que chacun avait rendez-vous dans un hôtel avec un dénommé van Brooken. Mais aucun van Brooken dans cet hôtel, ni ailleurs.



Point de doute, les deux Z ont été attirés dans un piège, mais qui, et, surtout, grâce à quelle méthode, a-t-il pu assassiner les deux Z…



Je retrouve donc avec plaisir ce bon gros vieux et jovial A. B. C. Mine pour la quatrième fois.



Bien évidemment, et malheureusement, l’auteur ne va pas autant s’appesantir sur son personnage que dans la toute première enquête. Normal, il n’a pas besoin, les présentations ont déjà été faites et, surtout, il a un récit à mener.



Pourtant, malgré ce simple survol du personnage, celui-ci demeure bien plus savoureux que la plupart de ses confrères. Sa jovialité, sa rondeur, sa propension à se mêler de tout avec un sans-gêne assumé et toujours avec le sourire font de lui un personnage attachant et sa perspicacité et son intelligence, un enquêteur redoutable.



Si j’ai pour habitude de louer les qualités de Maurice Lambert, tant pour sa plume que surtout, pour sa maîtrise du format et sa propension à toujours proposer une intrigue intéressante et crédible pour l’époque, je dois ici mettre un léger bémol sur l’intrigue qui, si elle réserve des surprises et un double rebondissement final, pèche tout de même dans la seconde partie de son rebondissement (bien qu’à l’époque, cela devait passer plus facilement).



Mais c’est bien pour émettre une légère critique envers un auteur que je ne cesse d’encenser.



Car, excepté ce léger relâchement sur la qualité de l’intrigue, le reste est toujours d’un niveau remarquable dans un format pourtant contraignant.



Pourtant, on y réfléchissant un peu plus, je constate que, si les enquêtes d’A. B. C. Mine brillent par l’originalité du personnage, les intrigues mettant en scène le détective rentier sont elles un peu en deçà de celles dans lesquelles se débattent, par exemple, le commissaire Mazère ou l’inspecteur Machard.



Cette constatation confirme que dans un format aussi contraignant que le fascicule de 32 pages, il est extrêmement difficile de développer à la fois intrigue et personnages, raison pour laquelle, bien souvent, les auteurs ne se concentraient ni sur l’une ni sur les autres.



Maurice Lambert a souvent mis le curseur sur l’histoire, Mazère et Machard n’étant point des personnages très complexes ni très originaux. Mais quand il a eu la volonté de travailler plus son héros, par l’action de vases communiquant, les intrigues en ont un peu pâti. Pas très grave. On ne lui en voudra pas. Le manque de place n’étant pas de son fait.



Au final, une intrigue légèrement plus faible que d’ordinaire, mais un personnage principal que l’on a toujours plaisir à retrouver.
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Inspecteur Machard, tome 10 : La mort porte..

Maurice Lambert, de son vrai nom Géo Duvic (1900 - 1968) en plus d’avoir été chansonnier et journaliste, est un auteur de littérature fasciculaire sur lequel je ne taris pas d’éloge depuis que j’ai fait connaissance avec sa plume et ses personnages.



Au début des années 1940, principalement dans la « Collection Rouge » des éditions Janicot, une collection de fascicules de 32 pages double-colonne contenant des récits entre 12 000 et 15 000 mots, on découvre trois personnages récurrents de l’auteur (et peut-être un 4e) que sont les commissaire Mazère, le détective A.B.C. Mine et l’inspecteur (devenu commissaire) Machard.



Dans chaque enquête de ces messieurs, Maurice Lambert s’est évertué à proposer ce qui se faisait de mieux en matière de récit policier fasciculaire.



Si, à travers A.B.C. Mine, Maurice Lambert avait poussé le luxe jusqu’à proposer un personnage original et attachant (chose rare dans ce format), dans tous les cas, ses intrigues, ses narrations et son style permettent aux lecteurs de se trouver non pas face à un récit policier, mais bien un roman policier condensé.



« La mort porte lorgnon » est paru en 1944 dans la « Collection Rouge » des éditions Janicot, et met en scène le commissaire Machard.



Paul Machard, qui débuta en tant qu’inspecteur dans les récits de l’auteur, est devenu, en cours de carrière, commissaire.



Le commissaire Machard est chargé d’un bien glauque dossier. Les membres de deux corps de jeune femme ont été retrouvés dans la Seine. Les têtes manquent, retardant l’identification.



Pourtant, à force d’enquêtes, Machard parvient à connaître l’identité des deux mortes et parvient à arrêter un suspect non sans qu’une troisième jeune femme ait disparu.



Mais le suspect est coriace et le commissaire Machard n’a aucune preuve formelle contre lui.



Heureusement, son ami le romancier Darbois, venu le voir pour trouver l’inspiration, comme à son habitude, va lui donner un coup de main pour clore cette enquête, comme il le fit plusieurs fois par le passé. Mais cette fois-ci, sa démonstration va être retentissante…



Je retrouve donc à nouveau le commissaire Machard dans une enquête un peu plus sombre que de coutume avec ces meurtres et démembrements de jeunes femmes.



Dans ce roman, si le commissaire Machard est mis en avant, c’est avant tout et surtout son ami le romancier Darbois qui sera le véritable point central du récit.



Un romancier en mal d’inspiration venant se ressourcer auprès de Machard, l’auteur nous en avait déjà présenté un dans « L’affaire Marville », mais il s’appelait alors Alex Charmois.



Des romanciers enquêteurs, la littérature populaire en a hébergé pléthore.



Rien de nouveau, donc, sous le soleil.



Rien de nouveau non plus dans l’intrigue, la narration et la plume de Maurice Lambert, tout est absolument parfaitement maîtrisé et, malgré la concision inhérente au format, l’auteur nous livre un véritable roman policier en condensé.



Tout y est : une intrigue simple, mais glauque ; tous les éléments de l’enquête, depuis le travail du légiste, de l’Identité Judiciaire, des renseignements jusqu’aux interrogatoires poussés.



Mais Maurice Lambert nous offre également des rebondissements, surtout un final, auquel je ne m’attendais pas et qui, en plus est bien amené et une fin à la « Whodunit » le genre si cher à Agatha Christie dans lequel l’enquêteur, en présence des différents suspects, explique comment il a rayé telle ou telle personne de sa liste jusqu’à ce qu’il ne reste qu’un nom, celui du coupable.



Proposant ainsi et comme rarement (du moins chez les autres auteurs) l’impression au lecteur d’avoir lu un vrai roman policier (et non un récit policier), Maurice Lambert pouvait difficilement faire mieux (comme à chaque fois ou presque).



Alors, on pourra toujours reprocher la fin très abrupte qui sonne comme une moralité et donc qui a des airs de fin de nouvelle et non de fin de roman, mais il fallait bien respecter le format et le récit approchait dangereusement des 15 000 mots, la limite que peut recevoir ce genre de fascicule.



Au final, excellent, difficile de faire mieux dans le monde du fascicule policier de 32 pages.
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Commissaire Mazère, tome 7 : On a tué Lilian

Je retrouve avec un immense plaisir la plume de Maurice Lambert et l’un de ses personnages récurrents, le commissaire Mazère avec « On a tué Lilian », un fascicule de 32 pages, double colonne, paru en est 1944 dans la « Collection Rouge » des éditions Janicot.



Pour rappel, Maurice Lambert, de son vrai nom Géo Duvic (1900 - 1968) fut, en plus d’auteur de littérature fasciculaire, journaliste et chansonnier.



Dans son œuvre, on remarquera quelques personnages récurrents qui sont tous apparus dans la collection de chez Janicot, mais dont les aventures, parfois, se sont exportées vers d’autres collections d’autres éditeurs comme « Police Express » des éditions A.B.C., « Énigma » des éditions Nicéa ou bien la collection « Main Blanche » des éditions S.P.E.



Parmi ceux-ci, on appréciera le détective vieillissant A.B.C. Mine, sûrement le plus original du cheptel ; l’inspecteur Machard (ou encore le commissaire Garnel dont je n’ai découvert que deux aventures, ce qui m’empêche, encore, de l’appeler « récurrent ») et, bien évidemment, le commissaire Mazère.



Pour ceux et celles qui n’auraient pas lu mes autres chroniques sur les récits de l’auteur, déjà, je dirai que ce n’est pas bien de délaisser ma prose, d’autant que je tente de faire revivre une littérature d’autrefois qui le mérite bien amplement, et un format (le fascicule) qui n’a malheureusement plus court. Ensuite, je préciserai alors que je tiens Maurice Lambert pour un esthète du format fasciculaire, pour l’un des maîtres en matière de fascicule policier, un écrivain parvenant à tirer la quintessence d’un format très contraignant dans lequel peu d’auteurs sont parvenus à s’épanouir.



Le commissaire Mazère et son épouse Angèle sont en vacances dans un hôtel d’un petit village.



Mais, difficile de dormir, des comédiens font la java, en bas, à boire et à chanter à tue-tête pour fêter la fin du tournage.



Heureusement, le lendemain, ils auront la paix, car les acteurs seront partis.



Sauf que le lendemain, l’actrice principale, Lilian Bell, est retrouvée morte devant chez le notaire avec qui elle flirtait la veille.



Il n’en faut pas plus pour le gendarme pour suspecter le notable bien qu’il eut préféré refiler l’affaire à Mazère qui a sèchement refusé. Les vacances, c’est fait pour se reposer, pas pour bosser.



Quand le juge d’instruction vient demander à son tour, au commissaire, de prendre l’affaire en main, celui-ci refuse encore, mais moins sèchement.



Et quand la mère du notaire, persuadée de l’innocence de son fils, vient supplier Mazère de mener l’enquête, Mazère finit par craquer et accepte au grand désespoir de son épouse.



Désespoir ? Pas si certains, tant tout cela amuse Angèle.



En tous cas, plus de vacances tant que le meurtrier ne sera pas sous les verrous.



Il me serait difficile de décrire le plaisir que j’ai à retrouver la plume de Maurice Lambert, qui s’apparente un peu à celui de revoir un bon ami avec qui on s’entend bien.



Car je m’entends bien avec Maurice Lambert, du moins avec ses récits, n’ayant, jusqu’à présent, jamais été déçu par ceux-ci.



Et pour cause, comme je le disais en préambule, je considère Maurice Lambert comme l’un des tout meilleurs auteurs de fascicules policiers de 32 pages, un format dont la concision est un écueil pour la plupart des écrivains.



Effectivement, dans un récit de 10 000 à 14 000 mots, il est difficile d’insérer dans un récit policier tous les éléments inhérents au genre.



La plupart des écrivains se contentent alors d’un service minimum, proposer une intrigue basique, des personnages sans saveur et un style lambda.



Alors que Maurice Lambert, lui, chaque fois, cherche à offrir (ou plutôt à vendre) aux lecteurs un roman policier en condensé au lieu d’un simple récit policier.



Pour ce faire, et ce avec un minimum de mots, il tente de proposer des personnages, si ce n’est originaux, au moins un peu plus aboutis que d’ordinaire. Ici, c’est la relation de couple et notamment le caractère de la femme qui apporte cette petite touche. Double touche, même, car son espièglerie est source d’humour et de sourire.



Pour ce qui est de l’intrigue, bien évidemment, ne vous attendez pas à un suspens haletant digne des meilleurs romans de Jean-Christophe Grangé ou Franck Thilliez, Maurice Lambert n’a pas 600 pages pour développer son histoire, seulement 32.



Pourtant, si l’intrigue est relativement simple, l’auteur n’oublie pas de proposer quelques fausses pistes, différents suspects, et il faut attendre la toute fin pour connaître l’identité du coupable et son mobile.



De plus, l’auteur, comme souvent, distille subtilement quelques éléments pouvant mettre sur la piste et qui, pour ceux n’ayant pas découvert le pot aux roses, leur feront dire, « Ah, oui, c’est la raison de tel ou tel comportement ! ».



Quant au style de Maurice Lambert, il est au diapason du reste, c’est-à-dire que l’auteur ne cherche jamais à en faire trop, il se contente de faire « juste ». Une plume déliée, une narration maîtrisée, une touche d’humour, quelques critiques bien senties, et emballez, c’est pesé.



Chaque fois que je découvre un texte de Maurice Lambert, je me dis, « vais-je, pour une fois, être déçu ? », mais non, jamais, dès les premiers mots, je suis embarqué et mon plaisir ne trouve son point final qu’au point final du récit.



Merci, Monsieur Maurice Lambert.



Au final, un épisode tout aussi savoureux et plaisant que les précédents et que tous les récits policiers que j’ai pu lire de l’auteur.
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Inspecteur Machard, tome 2 : La treizième heure

« La treizième heure » est une enquête de l’inspecteur Machard, un personnage né de la plume de Maurice Lambert, de son vrai nom Georges Duvic, alias Géo Duvic, un écrivain et chansonnier né en 1900 et mort en 1968.



Les enquêtes de l’inspecteur Machard, tout comme celles du commissaire Mazère, un autre personnage récurrent du même auteur, se présentent à l’origine sous la forme de fascicules de 32 pages contenant des textes indépendants d’environ 10 000 mots.



Les enquêtes de l’un et de l’autre furent publiées entre 1942 et 1946, chez divers éditeurs et dans diverses collections (« Police Express » chez A.B.C. ; « Énigma » chez Nicéa ; « Ici Police » et « Allo Police » ou encore « Collection Rouge » chez Janicot.



« La treizième heure » fut publié en 1942 sous la forme d’un fascicule de 32 pages contenant un récit indépendant de 12 000 mots.



L’inspecteur Machard est chargé de découvrir qui a abattu Arsène Courteau, un maître chanteur notoire. Le témoignage du domestique de la victime démontre que le meurtre a eu lieu à minuit pile.



Ainsi, l’inspecteur Machard va devoir trier, parmi les nombreux ennemis du défunt, ceux qui ont un alibi pour l’heure du crime et ceux qui n’en ont pas.



Malgré la lourde charge apparente, à Minuit, le lendemain, l’inspecteur Machard va passer les menottes au coupable…



On sait désormais que Maurice Lambert était un des rares auteurs à parfaitement maîtriser le format fasciculaire de 32 pages, un format très contraignant dans lequel les auteurs peinent à s’épanouir.



La lecture des enquêtes de l’inspecteur Machard ou du commissaire Mazère démontre donc que Maurice Lambert gérait parfaitement sa narration pour l’adapter au format et, qu’en plus, il maîtrisait aussi les codes du genre policier.



Ainsi, on ne sera pas surpris, en lisant d’autres titres de l’auteur, que les défauts, si défauts il y a, dans ces récits, soient à compter dans ceux inhérents au genre [intrigue légère, personnages peu fouillés, aveux rapides du coupable, intervention fréquente du hasard…] ou bien, à une intrigue moins intéressante que d’autres.



C’est un peu le cas dans cet épisode qui, si la maîtrise du genre et du format n’est pas à remettre en cause, pèche un peu par une intrigue moins passionnante et une ambiance qui n’atteint pas les sommets de certains titres de l’auteur.



Non pas que l’ensemble soit indigeste, non, le récit s’avère est bien meilleurs que la plupart de ceux que l’on peut trouver dans le format, mais il est tout de même un peu en deçà des meilleurs récits de l’auteur.



La faute au titre, probablement ou, du moins, aux espérances qu’il fait naître chez le lecteur à propos du mystère autour de cette treizième heure sonnée à minuit.



Car, du moins, ce fut mon cas, je n’avais pas deviné l’origine de cette treizième heure et j’avais hâte d’en connaître l’origine. Du coup, je fus un peu déçu par la solution, d’autant qu’elle était probablement devinable…



Sinon, l’auteur nous offre plusieurs suspects possibles, plusieurs fausses pistes, un rebondissement final. Mais il manque un petit je ne sais quoi pour hisser cette enquête au sommet.



Mais ne boudons pas notre plaisir, et je chipote un peu, car je ne peux pas être toujours dithyrambique avec cet auteur, sinon, je n’aurai plus rien à dire.



Au final, un bon récit policier et, si on est difficile, on peut ajouter que récit est légèrement inférieur aux meilleurs écrits par Maurice Lambert.
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Inspecteur Machard, tome 6 : Treize éléphants..

Maurice Lambert est un écrivain que vous devriez connaître désormais si vous suivez un peu mes chroniques puisque voilà plusieurs jours que je vous en parle et que je commente les textes que je lis de lui.



Pour les retardataires, un bref résumé :



Maurice Lambert, alias Géo Duvic, est un écrivain, chansonnier et journaliste spécialisé dans le monde de la pêche, né en 1900 et mort en 1968.



Il écrivit de nombreux fascicules, notamment policiers et quelques romans.



Ces derniers temps, je m’intéresse à deux de ses personnages récurrents, le commissaire Mazère et l’inspecteur Machard dont on retrouve les enquêtes disséminées au sein de plusieurs collections chez divers éditeurs (« Police Express » des éditions A.B.C. ; « Collection Rouge » chez Janicot ; « Énigma » chez Nicéa…) entre 1942 et 1946 sous la forme de fascicules de 32 pages, double ou simple colonne en fonction de la collection.



« Treize éléphants noirs » est un fascicule de 32 pages, double colonne contenant un récit indépendant de presque 13 000 mots, paru dans la « Collection Rouge » des éditions Janicot en 1944. Il met en scène l’inspecteur Paul Machard.



Quand une petite vieille vient se plaindre au commissariat qu’on l’a agressée dans la rue pour lui voler une tirelire en forme d’éléphant qu’elle venait d’acheter, les policiers ne sont pas loin de penser que la dame a été victime d’un gamin fougueux malgré qu’elle ait décrit un homme grand et distingué.



Mais quand, peu de temps plus tard, une autre personne débarque pour porter plainte pour le vol d’une tirelire en forme d’éléphant dans les mêmes conditions, voilà qui leur semble étrange.



Surtout que deux autres agressions pour les mêmes raisons ne vont pas tarder à avoir lieu.



Bientôt, c’est le bazar vendant l’article qui est cambriolé dans la nuit pour dérober huit éléphants noirs.



L’inspecteur Machard, lui, a bien d’autres chats à fouetter puisqu’il est chargé du meurtre horrible d’un antiquaire à qui on a défoncé le crâne pour lui voler… une tirelire en forme d’éléphants noirs.



4 + 8 + 1 = 13 ! Décidément, ce chiffre porte malheur… surtout à l’antiquaire décédé…



Depuis le début de ma découverte des récits signés Maurice Lambert, que ce soit les enquêtes du commissaire Mazère ou celles de l’inspecteur Machard, je suis dithyrambique, tant sur la maîtrise du format, de la narration que du style de l’auteur.



Rarement, très rarement, un auteur est parvenu à tirer autant d’un format aussi contraignant que le fascicule de 32 pages, un format court dans lequel l’auteur ne peut se permettre de tergiverser tout en proposant tous les éléments qu’un lecteur est en droit d’attendre d’un texte policier.



Jusqu’ici, c’était mission réussie haut la main par Maurice Lambert qui était parvenu à exceller à chaque fois en proposant un roman policier en condensé avec tous les passages obligés sans jamais donner l’impression d’un manque ou d’une certaine élision tout en développant des intrigues correctes et bien menées.



Mais, puisqu’il faut toujours une exception à la règle, j’élèverai le titre du jour au rang d’exception !



Effectivement, Maurice Lambert ne parvient pas à l’excellence, ici, il se contente juste d’être bon, ce qui est déjà pas mal.



La faute est à mettre sur le compte de l’intrigue qui repose un peu trop sur les coïncidences et un certain manque de crédibilité.



Les coïncidences, certes, ce format ne peut s’en passer. Elles permettent aux auteurs sans dilapider leur capital mots de fournir un mystère, de fausses pistes, de multiples suspects. Mais point trop n’en faut. Ici, c’est un petit peu trop. Bien moins que chez certains auteurs, mais bien plus que l’auteur nous avait habitués jusqu’ici.



Si on ajoute à cela des comportements un peu incohérents de certains personnages, cela fait forcément passer le récit d’excellent à bon, car, pour le reste, rien à reprocher.



Car, effectivement, l’histoire est empreinte de mystère, les suspects sont nombreux, les fausses pistes également, un peu de rebondissements, d’humour, et hop, le tour est joué.



Machard est certes un peu pâlot dans cette enquête, mais on ne va pas chipoter pour cela.



Je vous rassure, ma légère déception (légère) est due uniquement au fait que Maurice Lambert m’avait jusque-là habitué à une quasi-perfection dans ce genre et ce format. Mais je dois bien avouer que « Treize éléphants noirs » s’avère tout de même bien meilleur que la grande majorité des fascicules de 32 pages que j’ai lu jusqu’à présent. Mais on est toujours exigeants avec les personnes que l’on apprécie et que l’on sait talentueuses.



Pour le reste, l’histoire aurait pu être plus complexe si l’auteur avait choisi d’autres voies… choix possible que Maurice Lambert s’amuse à faire lister par son inspecteur de personnage.



Au final, pas le meilleur récit de Maurice Lambert, mais, pourtant, un texte agréable à lire qui souffre d’une intrigue reposant un peu trop sur les coïncidences…
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Inspecteur Machard, tome 3 : L'affaire Marv..

Tout comme « Dallas », le monde de la littérature fasciculaire est un univers impitoyable.



Tout d’abord, les auteurs étaient soumis à des cadences infernales, les obligeant à écrire, écrire encore, écrire toujours, toujours plus, toujours plus vite, sans réellement prendre le temps de se relire…



Parce qu’ensuite, le travail éditorial était soumis aux mêmes exigences pour alimenter la soif de lecture du peuple, et ce au moindre coût.



Enfin, et surtout, car le format fasciculaire, tout comme la nature, ne laisse aucune chance aux plus faibles. Le « par court » est jonché d’écueil. Aucune possibilité de se rattraper aux branches en cas d’erreur : il n’y a pas de branche.



Contrairement aux romans comme les lecteurs d’aujourd’hui les conçoivent : des pavés de 600 pages ou rien, oubliant que les romans, notamment policiers, furent également des petits livres de 100 ou 200 pages comme en écrivaient Georges Simenon, Frédéric Dard, Léo Malet, comme on en trouvait dans la « Série Noire », dans la collection « Le Masque », chez Fleuve Noir… et occultant totalement qu’il fut un temps, le format phare, pour toute une population, était le fascicule de 32, 48, 64 pages, contenant des récits de 8 000 à 20 000 mots, bien en dessous des productions de Franck Thilliez ou Jean-Christophe Grangé. Sauf que là où ses derniers écrivent un roman par an, les autres produisaient des dizaines et des dizaines de fascicules. Se souvient-on que Jean-Bernard Pouy, pour vivre un peu de sa plume, écrivait 4 romans par an ?



Bref !



Les difficultés du format fasciculaire ne peuvent pas se réduire à des contraintes de temps. Non. Pas d’erreur possible, disais-je, car, contrairement à un roman de 600 pages, l’auteur n’a pas le droit de se rater. Un Grangé peut se permettre une intrigue un peu fouillis et se rattraper avec des scènes d’action ou d’horreur de haute volée, proposer un final terne après avoir exalté le lecteur pendant les trois quarts de son roman. Développer un personnage moins intéressant et compenser avec des sujets techniques, des personnages subalternes, du mystère…



L’auteur de récits fasciculaires, lui, quand il s’étale, n’a plus le temps de se relever.



Aussi faut-il maîtriser parfaitement le format et sa narration tout en connaissant bien le genre dans lequel on évolue, pour exceller.



Rares sont les auteurs y étant parvenus.



Dans cette courte liste, vous pouvez sans contexte compter Maurice Lambert, de son vrai nom Georges Duvic, alias Géo Duvic, un auteur chansonnier né en 1900 et mort en 1968.



Dans le format fasciculaire, il développa plusieurs personnages récurrents : le commissaire Mazère, l’inspecteur Machard et A.B.C. Mine, au moins, dont on retrouve les aventures au sein de plusieurs collections chez divers éditeurs (« Police Express » chez A.B.C. ; « Collection Rouge » chez Janicot ; « Énigma » chez Nicéa…) et ce entre 1942 et 1946.



« L’Affaire Marville », le titre du jour, a été publié en 1943 aux éditions E.R.F., sous la forme d’un petit fascicule carré de 32 pages, double colonne contenant un récit indépendant de presque 19 000 mots.



Bizarrement, Machard, dans cet épisode, est commissaire, alors qu’on le retrouve inspecteur, la plupart du temps et même dans des titres publiés plus tard.



Alex Charmois, écrivain de romans policiers, est victime du syndrome de la page blanche. Plus qu’un mois pour écrire le bouquin promis à son éditeur, mais il n’a pas d’idée. Aussi, il va rendre visite à son ami le commissaire Machard dans l’espoir que ce dernier lui donne du grain à moudre. Coup de chance, pour lui, pas pour la victime, Machard est prévenu par téléphone à ce moment-là du décès de l’écrivain Noirtel, célèbre depuis qu’il collabore avec son illustre confrère Marville.



Machard amène donc Charmois avec lui sur les lieux du crime, puisque crime il y a : Noirtel a eu le crâne fracassé.



Le mobile du crime n’est pas le vol, rien n’a disparu et les premiers éléments de l’enquête ne tardent pas à démontrer que Marville est la dernière personne à avoir visité Noirtel de son vivant.



Seulement, Marville a mystérieusement disparu. Une fuite synonyme de culpabilité ? Machard et Charmois n’ont pas le même avis sur la question.



Allez, zou ! une belle promotion pour l’inspecteur Machard qui, dans cet épisode est désormais commissaire.



Le voilà qui fait équipe avec son ami écrivain afin de résoudre ce crime d’autant plus mystérieux que Machard soupçonne le coupable évident d’être également la victime…



Une nouvelle fois, Maurice Lambert démontre ses qualités et sa maîtrise du format fasciculaire 32 pages, même si le récit contenu dans ce compact fascicule de 32 pages, double-colonne dépasse la longueur habituelle du format avec ses plus de 18 000 mots (contre 10 000 en moyenne).



Mais l’auteur ne maîtrise pas que le format, la narration, mais également le genre policier qu’il agrémente de plusieurs idées fameuses.



À la lecture du début du texte, l’habitué des romans policiers que je suis, se dit, ce serait génial si l’auteur surprenait le lecteur avec le rebondissement suivant (que je ne citerai pas pour ne pas déflorer la surprise). Et voilà que je me mets à imaginer, si je devais écrire un roman policier, un tel stratagème pour mener le lecteur en bateau… et comme les grands esprits se rencontrent, Maurice Lambert exauce mon vœu : Sacré Momo !



De même, si l’entrée en matière s’appuie sur la mise en abîme, l’auteur s’amuse à en faire de même sur la dernière phrase de son texte, démontrant à la fois son esprit d’à-propos, son humour et le recul sur sa profession (mise à mal tout au long du récit).



D’ailleurs, comment ne pas voir en Alex Charmois, un double de papier de Maurice Lambert tant on sent que l’auteur profite de ce personnage pour faire une certaine critique de sa profession et de ses collèges… critique légère, certes, mais rappelons que le format ne permet pas de s’appesantir sur un sujet.



Mais Maurice Lambert, par quelques propos acerbes, se moque également (tout aussi rapidement) du genre policier et des passages obligés, comme le hasard tant mis en avant par les romanciers.



Pour ce qui est de l’intrigue, intrigue un peu plus complexe que les autres, car l’auteur a un peu plus d’espace à lui accorder, celle-ci ne rivalise tout de même pas avec celles des Thrillers de 600 pages contemporains, ne rêvons pas, mais elle intègre tout de même tous les éléments que le lecteur attend : mystère, suspicion, certitudes, surprise, rebondissement, multiplicité des suspects, incertitudes sur l’identité du coupable, re-mystère et même une fin en « Whodunit » à la Agatha Christie dans laquelle le policier réunit tous les suspects afin de les innocenter un à un jusqu’à pointer du doigt le coupable.



Une nouvelle fois, pas grand-chose à reprocher à la prose de l’auteur qui, en plus de la maîtrise du genre, du format, de la narration, de l’humour, de la mise en abîme, du recul sur sa propre profession, offre une plume légère et agréable.



Que vouloir de plus ? Qu’il ait écrit bien plus d’enquêtes pour ses héros récurrents ou, du moins, que celles existantes soient plus faciles à trouver !



Au final, Maurice Lambert démontre une nouvelle fois toutes ses qualités à travers un récit policier habilement mené.
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Inspecteur Machard, tome 5 : Ce bon Monsieu..

Et je continue ma découverte des enquêtes de l’inspecteur Machard, un personnage récurrent de l’auteur Maurice Lambert.



Sur le premier, je puis vous indiquer que ses enquêtes parurent au début des années 1940, principalement dans les collections « Police-Express » des éditions A.B.C. et la « Collection Rouge » des éditions Janicot, sous la forme de fascicules de 32 pages contenant des récits d’environ 10 000 à 15 000 mots.



Pour le second, il faut bien dire que je ne sais pas grand-chose : auteur, chansonnier et journaliste spécialiste de la pêche, né en 1900 et mort en 1968. Son vrai nom était Georges Duvic et un de ses pseudonymes, Géo Duvic.



Ce bon Monsieur Beau est paru dans la « Collection Rouge » vers 1942-1943, sous la forme d’un fascicule de 32 pages, double-colonne contenant un récit de pas tout à fait 11 000 mots.



L’inspecteur Machard se trompe de train. Pensant prendre un vieux train pour aller rejoindre son cousin pour les vacances, il s’est retrouvé dans un tortillard dont le terminus est le petit village de Saint-Vincent-sur-Cher.



Sur place, le bus de 17 heures étant bondé, il décide d’attendre celui du lendemain.



Installé à la terrasse de l’hôtel où il s’est installé, il s’intéresse à un étrange personnage que tout le monde semble respecter au village : un vieillard austère, vêtu de noir, portant des lunettes noires et dont la vie semble aussi morne que sa vêture. Il se nomme monsieur Beau, « ce bon Monsieur Beau » comme disent les villageois. Président de la Ligue Antialcoolique et d’autres associations luttant pour la sauvegarde de la vertu de la jeunesse… L’homme est riche et généreux.



Pourtant, dans l’après-midi, alors qu’il se prélasse derrière la haie d’un champ, il surprend le fameux monsieur Beau en train de subir un chantage sans apprendre sur quoi porte le fameux chantage. Alors, il devient clair que ce bon monsieur Beau cache quelque chose et que les gens souvent les plus austères en apparences s’avèrent les plus vicieux.



L’inspecteur Machard décide de retarder son départ pour apprendre le secret de ce bon monsieur Beau…



On retrouve donc l’inspecteur Machard en vacances, du moins en départ pour ses vacances et que le hasard va mener droit sur une étrange affaire. Affaire d’autant plus étrange qu’il n’y a pas de plaignant et que le policier va enquêter pour son compte dans l’unique but de satisfaire sa curiosité.



Maurice Lambert ne change pas ses habitudes en démontrant une nouvelle fois qu’il maîtrise parfaitement le genre fasciculaire, genre pourtant très contraignant du fait de la concision qu’il impose.



Souvent, les auteurs, dans ce format, ne parviennent pas à rendre une copie parfaite et les textes manquent bien souvent de fluidité, laissant penser qu’ils ont subi des coupes drastiques, soit par des sauts du coq à l’âne, soit du fait qu’on a toujours l’impression qu’il manque quelque chose à l’ensemble.



Ce n’est pas le cas, jusqu’à présent, avec Maurice Lambert qui parvient, à chaque fois, à proposer un condensé de roman policier avec tous les passages obligés du genre de l’époque.



Certes, les personnages ne sont qu’esquissés, mais suffisamment pour mettre en lumière ceux qui le méritent. Évidemment, les intrigues sont simples, mais elles comportent toutes les phases d’une intrigue policière, pistes nombreuses, suspects multiples, rebondissements, fausses pistes, résolution.



Si l’on ajoute à cela que l’auteur prend souvent le temps, là où il n’en a guère, de proposer un peu de poésie, de descriptions savoureuses et d’humour, alors on obtient le cocktail parfait pour un fascicule de 32 pages.



Et cela ne manque pas dans celui-ci.



Alors, si l’on veut être pointilleux, on pourra arguer que l’on devine plus rapidement que le héros le secret de monsieur Beau, que celui-ci, d’ailleurs, n’est pas très original et a été moult fois utilisé dans les récits policiers de tout temps (surtout de l’époque).



Oui, on peut. Mais, l’auteur a le bon goût de mener son affaire avec une belle qualité de plume, en parvenant à imposer une certaine ambiance en quelques mots. De plus, est-il nécessaire de préciser que cette littérature fasciculaire imposait, aux auteurs, une production imposante, une rédaction, rapide qui empêchait, bien souvent, les auteurs de se relire, d’où, parfois, quelques incohérences dans le récit (ici, dans le texte original, une inversion de couleur d’yeux) et qu’il ne faut pas avoir la même exigence entre un récit écrit en quelques heures et un roman rédigé sur un an ; entre un récit non relu et un roman aux multiples bêta lecteurs ; entre un récit sur lequel l’éditeur ne se penche guère et un roman subissant un réel et long travail d’édition ???



Et, pourtant, malgré tout cela, Maurice Lambert nous propose un vrai bon récit policier avec tout ce qu’il faut à l’intérieur.



Au final, Maurice Lambert démontre, de titre en titre, qu’il maîtrisait parfaitement le format fasciculaire policier et qu’il y excellait.
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Inspecteur Machard, tome 7 : La vieille dam..

Depuis quelques jours, j’alterne entre la lecture des enquêtes du commissaire Mazère et celles de l’inspecteur Machard, deux personnages récurrents de l’auteur Maurice Lambert, en attendant de découvrir celles d’un troisième héros lambertien : l’énigmatique A.B.C. Mine.



Il faut bien l’avouer, Mazère et Machard sont des personnages très proches, même si le premier est généralement commissaire (on le découvre inspecteur au début) alors que le second est inspecteur.



D’ailleurs, les enquêtes des deux policiers furent publiées à la même époque et disséminées dans les mêmes collections de fascicules de 32 pages : « Police-Express » des éditions A.B.C. ; « Collection Rouge » des éditions Janicot et quelques titres chez l’éditeur Nicéa, notamment dans la collection « Énigma », entre 1942 et 1946…



En ce qui concerne Maurice Lambert, de son vrai nom Georges O. Duvic, alias Géo Duvic, excepté qu’il est né en 1900, mort en 1968, qu’il fut chansonnier et passionné de pêche… c’est le calme plat sur les renseignements à son sujet. Mais cela m’importe peu puisque chez les auteurs, seuls leurs textes m’intéressent.



« La vieille dame du jeudi » est paru en 1944 dans la « Collection Rouge » des éditions Janicot sous la forme d’un fascicule de 32 pages, double colonne contenant un récit d’environ 12 000 mots.



Un meurtre dans une pension de famille ! Durant la nuit, Mme Lebel, que les pensionnaires surnomment « la vieille dame du jeudi » du fait qu’elle ne loge que le jeudi, quand elle vient voir son petit-fils en ville, a été poignardée.



L’inspecteur Machar, chargé de l’enquête, est persuadé que l’assassin est à compter parmi les gens logeant sous le même toit que la défunte, soit les autres locataires, la directrice, la femme de chambre et la cuisinière étant rapidement écartées de la liste des suspects.



Mais les pensionnaires sont tous des gens respectables et âgés… Et puis quel peut être le mobile du crime puisque rien n’a été volé dans la chambre de la victime…



Ce qui est bien, du moins rassurant, chez Maurice Lambert, c’est qu’il ne varie pas, qu’il est fidèle à lui-même, du moins dans le format des fascicules policiers de 32 pages mettant en scène le commissaire Mazère et l’inspecteur Machard.



C’est rassurant, car l’auteur propose toujours un bon texte, exploitant au maximum les possibilités d’un format fasciculaire pourtant contraignant sans jamais laisser paraître de la difficulté de parvenir à chaque fois à une telle excellence.



Il faut donc le dire tout de suite, la plupart du temps, les seuls reproches que l’on pourra faire à ses récits, ce sont ceux inhérents au format : une intrigue simple, une résolution ou des aveux rapides, des personnages peu développés.



Et ce sont effectivement les seuls défauts du texte du jour, comme des précédents. Car, pour le reste, rien à dire, un sans faute.



Un sans faute qui pourrait paraître évident, mais qui ne l’est pas comme ont pu le démontrer tous les auteurs qui se sont cassé les dents sur le format fasciculaire 32 pages… et ils sont nombreux.



Car, souvent, au mieux, on a le droit à des textes qui se lisent sans déplaisir (n’est-ce pas Henry Musnik), mais qui n’atteignent jamais l’excellence.



Parfois, rarement, un auteur parvient à proposer un petit plus, un peu d’humour, un certain style, comme le fit René Byzance avec « Les enquêtes du Professeur ».



D’autre fois, pour éviter que se ressente un manque d’investigation dans le texte, l’auteur se dirige plus vers du récit policier d’action.



Rares ont été ceux parvenant à faire du vrai récit policier, avec un réel style, sans jamais donner l’impression d’un sacrifice dans le texte ou l’histoire pour entrer dans les cordes du format fasciculaire 32 pages.



D’ailleurs, jusqu’à présent, je n’aurais pu citer que Charles Richebourg et les enquêtes de son « Commissaire Odilon Quentin » (et dans une moindre mesure, celle de l’inspecteur Lémoz de René Thomas, alias Louis Thomas Cervoni).



Mais heureusement, j’ai fait la connaissance de la plume de Maurice Lambert qui me permet de rajouter un nom à cette courte liste d’excellence.



C’est démontré une nouvelle fois ici où, à travers une intrigue simple : un meurtre, une courte liste de suspects, l’auteur développe un texte plaisant à lire, car il intègre tous les passages obligés d’une enquête : travail du juge, du parquet, de l’Identité Judiciaire, du médecin légiste, interrogatoires, perquisition, multiples suspects, fausses pistes, mobiles différents, rebondissement, surprise, aveux…



Certes, dans ce cas-ci, l’identité du coupable est assez facile à trouver d’autant que, comme souvent, l’auteur nous laisse un bel indice dès le début.



Oui, le coupable avoue rapidement… trop rapidement, mais on doit lui reconnaître qu’il ne lui restait que quelques lignes pour cela et que, de toute façon, de longs interrogatoires ne rendent pas bien en littérature.



Mais, on appréciera l’humour de l’auteur, la galerie de personnages hétéroclites qu’il décrit, chacun, savoureusement en quelques mots, et la maîtrise de la narration et du format si difficile à acquérir.



Et tant qu’à parler des personnages et pour contredire un peu mes propos liminaires, l’auteur nous apprend un peu plus sur son inspecteur Machard : qu’il est marié (comme le commissaire), qu’il a 40 ans (comme le commissaire) qu’il est grand et bien bâti (pas comme le commissaire). On avait déjà appris dans une enquête précédente qu’il se prénommait Paul.



Au final, ce serait lassant de dire que les textes de Maurice Lambert se suivent et se ressemblent, mais comme ils se ressemblent dans l’excellence, j’en redemande encore et encore…
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Commissaire Mazère, tome 4 : Meurtre dans l'o..



Quand vous découvrez une nouvelle série, télévisée ou même littéraire, si vous l’appréciez, il vous est facile de retrouver vos personnages favoris à travers les autres épisodes. Les séries sont estampillées au titre de ladite série et de simples recherches sur Internet (et ne me dites pas que vous n’avez pas Internet, sinon vous ne seriez pas en train de lire cette chronique !) vous permettent de connaître les titres de chaque épisode, l’ordre des épisodes…



Mais il n’en a pas toujours été de même, notamment pour les séries littéraires, du moins, pour celles, non avérées qui pullulent dans la littérature fasciculaire.



Certes, même dans cette paralittérature, pour retrouver certains de vos héros de papier, il vous suffit de vous fier aux en-têtes des ouvrages sur lesquelles est inscrit le nom du personnage central. Ainsi, pour les aventures de Nick Carter, le détective américain, il suffit de trouver les fascicules sur lesquels est inscrit « Nick Carter ». Il en est de même pour d’autres.



Avec de la chance, chaque épisode sera numéroté, ou bien, sur la 4e de couverture, vous retrouverez une liste de titre.



Mais la littérature fasciculaire compte un nombre incalculable de héros récurrents dont les aventures furent disséminées au sein de collections généralistes, au milieu de titres d’autres auteurs, sans qu’aucun indice immédiat vous indique la présence du personnage que vous chérissez.



Reste alors à parcourir tous les textes de l’auteur pour découvrir ceux dans lesquels votre héros préféré est présent.



Mais là encore, cette méthode n’est pas gage de réussite, et ce pour plusieurs raisons.



La première est que ces fascicules, pour certains, sont devenus quasi introuvables.



La seconde est que ces fascicules, parfois, sont répartis dans plusieurs collections différentes et chez plus d’un éditeur (oui, les auteurs de fascicules, par facilité, par besoin de rapidité, aiment à faire revivre les mêmes personnages).



La troisième est que des auteurs ont utilisé un même personnage sous plusieurs pseudonymes. Dans ce cas, il faut, pour parcourir toute la production de l’auteur, identifier d’abord tous ses pseudonymes, ce qui est loin d’être évident, car, souvent, un pseudonyme est repéré quand un lecteur constate l’utilisation d’un même personnage chez deux auteurs différents (et encore, on n’a pas forcément la certitude que deux auteurs distincts ne se partageaient pas un même personnage, c’est déjà arrivé).



Bref, tout cela pour dire qu’il n’est pas toujours aisé de suivre toutes les aventures d’un héros de la littérature populaire fasciculaire.



J’en veux pour exemple (même si la recherche n’est pas la plus complexe au monde) du commissaire Mazère né de la plume de Maurice Lambert, alias Géo Duvic, un auteur, chansonnier, passionné de pêche né en 1900 et probablement mort en 1968 (ce sont les seuls renseignements que je possède sur l’auteur).



Le commissaire Mazère est apparu au début des années 1940 et on le retrouve dans plusieurs collections et chez plusieurs éditeurs (« Police-Express » des éditions A.B.C. ; « Collection Rouge » chez Janicot ; « Énigma » chez Nicéa… et probablement d’autres).



Aussi est-il difficile d’établir une liste exhaustive des titres le mettant en scène (j’en ai dénombré pour l’instant sept et je continue mes recherches).



« Meurtre dans l’ombre » est une des enquêtes de Mazère. Elle est parue en 1944 dans la « Collection Rouge » des éditions Janicot sous la forme d’un fascicule de 32 pages, double colonne contenant un récit indépendant d’un peu plus de 13 000 mots.



Mme Tavernier a été assassinée, mais rien n’a été volé chez elle. Le crime pourrait revêtir un aspect passionnel, mais la vieille femme n’avait affaire qu’à des gigolos. Le dernier en date est tout de même suspecté par le commissaire Mazère, chargé de l’enquête. Pourtant, difficile à croire au meurtre par jalousie ou par vengeance. Comme le vol n’est pas le mobile…



Autant dire que le commissaire Mazère patine un peu dans la semoule d’autant que ses supérieurs exigent une arrestation la plus rapide possible.



Heureusement, un petit clerc de notaire va donner un coup de main à Mazère et lui apporter des indices le guidant vers d’autres suspects. Mais trop de suspects n’arrangent pas non plus les affaires de Mazère…



On retrouve donc notre petit commissaire. Je dis « petit » alors qu’on ne sait pas grand-chose sur la physionomie de celui-ci. À peine est-il dit, dans un épisode, par lui-même, qu’il n’a pas le physique d’un jeune premier. Et dans un autre, qu’il a une vingtaine d’années de plus qu’une suspecte de vingt ans.



On retrouve donc notre commissaire ! Oui, la concision des fascicules fait que les personnages, notamment le héros, restent toujours dans un certain flou propice à toutes les imaginations.



Une nouvelle fois, Maurice Lambert démontre sa maîtrise du format et du genre. À chaque lecture, j’ai un peu plus l’impression que l’auteur était un coutumier des choses de la police. Non pas que les récits puissent rivaliser, en matière d’ambiance, avec les romans écrits de nos jours par de vrais policiers comme Olivier Norek et consort, mais on sent un peu plus de « réalisme » dans certains propos que dans les autres fascicules du genre.



Toujours est-il que, question format (le fascicule de 32 pages) et genre (tous les passages obligés d’une enquête de l’époque), l’auteur navigue dans des sphères rarement atteintes.



C’est bien simple, jamais on ne ressent la concision du texte durant la lecture. Pas une seule fois je n’ai eu l’impression que le texte avait été coupé de ci de là comme il arrive chez certains auteurs pour entrer dans les clous du format.



De plus, je n’ai pas encore eu cette sensation de manque comme il arrivait, par exemple, dans les « Marius Pégomas » de Pierre Yrondy, que l’auteur, à défaut d’avoir l’espace pour développer son intrigue, en taisait une partie (notamment la façon dont son détective résolvait ses affaires).



Ici, comme dans les autres épisodes, que nenni. Tout y est ! Rien ne manque ! C’est bien simple, comme j’ai maintenant coutume de le dire, j’ai l’impression de lire un roman policier à peine condensé.



Alors, oui, bien sûr, il faut remettre tout ce dithyrambe dans son contexte, c’est-à-dire, celui du fascicule de 32 pages. Du coup, il faut prendre conscience que l’intrigue ne peut qu’être simple. Souvent (qui a dit « tout le temps ! » ?) celle-ci repose sur le hasard ou la coïncidence (c’est le cas ici). Ce n’est d’ailleurs pas pour rien que les auteurs de l’époque ont coutume de dire que « Le hasard est le meilleur adjoint du policier », car ils ne peuvent clairement affirmer que « Le hasard est le meilleur artifice de l’auteur de récits policiers ».



À cela on peut rajouter (je l’ai déjà évoqué) la simple esquisse des personnages et, également, le fait que les criminels avouent rapidement.



Mais tout cela est inhérent au format. En 10 000 à 15 000 mots, impossible de faire mieux. Et comme à l’impossible nul n’est tenu…



Aussi, si on accepte (et on doit accepter) ces travers quand on se penche sur un fascicule de 32 pages force est de reconnaître que Maurice Lambert livre alors une prestation sans faille et propose, à chaque fois, des récits qui flirtent avec les sommets sans jamais se contenter du minimum syndical contrairement à certains de ses confrères.



Car, en plus d’une intrigue correcte, des différentes pistes, des différents suspects, du rebondissement final, à chaque fois, Maurice Lambert propose, en plus, une belle plume, un peu de légèreté, de l’humour, une pointe de poésie et une certaine ambiance qui, parfois, plus étoffée, ne serait pas si éloignée de celles Maigret de Georges Simenon.



Car on sent que Maurice Lambert se penche un peu plus que la plupart de ses confrères sur ses personnages, ses héros, certes, mais également les autres. Qu’il y a toujours une certaine étude de mœurs, certes, très légère, du fait du peu d’espace, mais irrémédiablement présente, dans chacun de ses récits, à l’image de ceux mettant en scène le célèbre commissaire à la pipe (Mazère préfère rouler ses cigarettes au petit gris).



Et, quand on ajoute tous ces éléments, on ne peut qu’affirmer que les textes de Maurice Lambert destinés aux collections fasciculaires confèrent à l’excellence, du moins, jusqu’ici, et ce n’est pas le titre du jour qui me contredira.



Au final, que dire de plus que j’aime beaucoup les récits policiers de Maurice Lambert qui était au sommet de son art, du genre et, surtout, du format fasciculaire.
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