Je n'ai d'ami qu'un chien. Je ne sais pour quels torts,
De ma main, certain jour, il reçut l'étrivière.
Ce chien me repêcha, le soir, dans la rivière.
Il n'en fut pas plus vain,―— moi, j'eus bien des remords.
Nous ne faisons, depuis, qu'une âme dans deux corps.
Lorsqu'on m'emportera sur la triste civière.
Je veux que mon ami me suive au cimetière,
Le front bas, comme il sied au cortège des morts.
On comblera ma fosse. Alors, ô pauvre bête,
Las de flairer le sol, de mes pieds à ma tête,
Seul au monde, et tout fou de n'y comprendre rien,
Tu japperas trois fois ; —— je répondrai peut-être.
Mais si rien ne répond, hélas ! c'est que ton maître
Est bien mort ! Couche-toi pour mourir, mon bon chien.
p.33
JOSEPHIN SOULARY
Je veux donc réécrire, modestement et partiellement, une histoire du Limousin et des Limousins, qui ne se borne pas à évoquer les édits royaux, les conflits seigneuriaux et les alliances politiques bien qu'ils participent à la trame historique ; une histoire où la culture, même populaire, cimente la personnalité régionale, une histoire ou la limousinité est source de fierté, de développement, d'intégration et d'espoirs.
Le ciel obscurci, la bise venue,
La cigale, ayant chanté tout l'été,
Alla demander quelque charité
Chez une fourmi qu'elle avait connue :
« J'ai grand'faim, dit-elle, et me voilà nue. »
La fourmi n'est pas ce qu'on a conté,
Et, quoique vivant de paille menue,
Elle a dans le cœur beaucoup de bonté.
« Mangez, lui dit-elle, ouvrez mon armoire.
Je m'ennuie un peu sous la terre noire,
Dans ces trous obscurs où je vis sans feu.
« Mangez et chantez, aimable personne !
Vos chants me feront revoir le ciel bleu,
Et me rendront plus que je ne vous donne ! »
p.31
JOSEPH AUTRAN
Je voudrais contribuer à convaincre les Limousins, s'il en était besoin, qu'à puiser dans leut histoire, liée à celle de la France, des exemples et des références remarquables, ils en resteront à la fois fidèles au passé, édifiés sur le présent, en capacité d'affronter l'avenir et d'innover en toutes choses.
Assuré maintenant de ne pas mourir jeune, mais moins certain de ne pas rencontrer demain la faucheuse au détour de ma route, le projet m'est venu de vous conter ce que j'ai vu et de que je sais de la mort limousine.