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Citation de Siladola


La culture italienne des années 1930, je ne parle pas des intellectuels qui s'étaient exilés, mais bien de ceux qui avaient choisi de rester, fut foisonnante et souvent d'un très haut niveau, malgré la dictature. Dédaignée dans son propre pays après la montée du néoréalisme d'après-guerre - qui n'existerait pas, c'est l'évidence même, s'il n'y avait pas eu auparavant le réalisme ! -, on commence seulement à la redécouvrir, alors qu'elle reste presque ignorée en France, mais non aux Etats-Unis ni en Allemagne. La peinture a donné Sironi, Casorati, Scipione, Balla, de Pisis, Rosai, Campigli, sans oublier la phase classique (et point mineure) des frères ennemis De Chirico et Savinio. Le grand cinéma italien a fait ses débuts avec Blasetti, Camerini, Genina. L'architecture rationaliste, le design industriel, l'ameublement, la mode même, tout ce qu'on appelle un peu abusivement le "style" italien sont nés alors, avec Piacentini, Brasini, Terragni, Nervi, Gio Ponti. En musique Nono, Maderna ou Berio ne seraient pas concevables si Malipiero et Casella, Petrassi et Dallapiccola ne les avaient précédés. En littérature, on admet Ungaretti et Montale, et bien entendu Moravia dont nous reparlerons. Mais que dire de Bontempelli, Bacchelli, Alvaro, Comisso, Cardarelli, Palazzeschi, Papini, Trilussa ? Et où se sont formés, sinon dans ce climat, Buzzati, Vittorini, Brancati, Delfini, Piovene, Guido, Bilenchi, Bassani, Pavese, Tobino ? Lorsque nous sortirons enfin de la damnatio memoriae, propre des idéologies quand elles descendent au plus bas de leur courbe, nous pourrons revenir à une vision plus objective de cette époque. Et la série complète de Prospettive (N.d.Siladola : revue fondée et dirigée par Malaparte) sera un outil précieux pour nous aider à le faire.
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