la guêpe
Elle lissait ses antennes
ses antennes faites d'or,
auprès de l'eau-miroir
sur le souple lit de l'herbe…
Dans un matin qui agitait
ombre et lumière, de son souffle.
C'était pause en son élan.
Un éclair pour voir sa vie
et savoir ce qu'est la joie.
Un éclair dans la passion
qui, sans cesse, la jetait,
pierre lancée à la clarté.
Elle était flèche dans l'air.
Aussi rapide que parole.
aussi rapide que sa vie.
Qu'elle vivait sans y songer.
Elle était vie. Elle était la vie.
Sans en chercher la raison.
Elle l'était. Et cela suffisait, dans la lumière.
Elle portait une vie obscure,
venue de loin. Et qui devait
se prolonger au long des siècles.
Sans fin. De fin, rien que pour elle.
Elle lissait ses antennes
ses antennes faites d'or,
auprès de l'eau-miroir
sur le souple lit de l'herbe.
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