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Critiques de Max du Veuzit (16)
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John, chauffeur russe

Livre de 1950, chiné dans un vide grenier.



Je me suis retrouvée avec le style "Roman Harlequin" de l'époque et ce n'est carrément pas du tout mon style.



Kitch et "planplan" à souhait le roman est complètement dépassé de nos jours.



Cela n'a rien à voir avec la date de parution, puisque les histoires de Guy Des Cars, par exemple, se lisent encore de nos jours alors qu'elles datent de la même époque.



John, chauffeur russe : ennui quand tu nous tiens ...
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Vers l'unique

ISBN : inusité à l'époque



Cela faisait des lustres que je ne l'avais pas relu, ce livre et, avec l'expérience de Lectrice acquise avec les années, les auteurs et leurs œuvres, je ne cesserai plus de le considérer comme le meilleur de la romancière normande et l'un des Incontournables du genre. Que ceux à qui ça fait plaisir ricanent sottement, peu me chaut : riez donc, paillasses ! Mais croyez-moi, il y a, dans ce roman "à l'eau-de-rose", un art du dialogue ping-pong (ou balles de mitraillette, c'est pas mal non plus ) qui rappelle, de façon irrésistible, certaines comédies américaines des années trente dont le Grand, le Magnifique "New-York / Miami" de Capra ou encore "L'Impossible M. Bébé" de Hawks. Et j'allais oublier de citer - et Hepburn y apparaît encore - un peu plus tard, de John Huston, l'inoubliable "African Queen."



... Hélas ! Ce ton si vif, si primesautier, si naturel en un mot quoique redoutablement travaillé, on ne le retrouve dans aucun autre livre de l'auteur. Enfin, tel est mon ressenti.



"Vers l'Unique" est encore très "conte-de-fées" (la fin, surtout mais ne nous montrons pas cyniques et faisons semblant d'y croire, elle le mérite ! ) mais enfin, soyons francs : n'est-ce pas ce que l'on recherche dans ce genre littéraire ? Résumons un peu : la petite Isabelle Fouquet, majeure et vaccinée tout de même , quitte, sur la pointe de ses petits pieds, le domicile (mesquin) de la tante (ou marraine) qui l'a élevée, parce qu'elle n'en peut plus de la supporter. C'est vrai que ladite tante, il faut vraiment se la taper : une horreur, c'te femme ! Méchante comme la gale, sotte comme un bêtisier télévisé, arrogante comme une Cécilia ou une Christiane, et fausse comme un jeton ! Tout pour plaire, on vous dit !



Telle Linda de Suza à une autre époque, notre petite Isabelle saisit donc sa petite valise - vous remarquerez néanmoins que, en dépit de la crise, celle-ci n'est pas en carton mais en toile bien usée - ah ! on construisait solide, en ce temps-là ) et prend le train pour la Ville-Lumière, là où gambille alertement depuis des années une certaine Mistinguette (avec ou sans Chevalier et son célèbre canotier) tandis qu'une dénommée "Môme Piaf", sensiblement plus jeune, râcle les cœurs jusqu'à l'aorte en faisant entendre une voix à vrai dire unique et qui le restera.



Isabelle, son grand rêve de Cendrillon à elle, c'est de devenir cantatrice - notez qu'il y en a eu déjà une dans la famille. Mais elle a bien du mal, déjà, à trouver un emploi de choriste, alors diva, comme ça, du premier coup, vous pensez ... Néanmoins, elle se satisfait de sa nouvelle situation parce que, dame, il faut bien vivre et puis, surtout, parce qu'elle veut rester une "honnête fille." Or, si elle n'avait pas eu la chance de se lier d'amitié avec une voisine, Lyse Rolle de son nom de chorus-girl, jamais elle n'aurait pu s'en sortir : c'était ou le trottoir ou revenir chez sa tante-marraine-mauvaise fée, laquelle lui aurait certainement réservé un chien - sinon dix - de sa chienne ...



Toute heureuse, donc, que la voilà, notre petite Isabelle . Et ça nous fait bien plaisir, oui-da ! Profitons-en bien d'ailleurs parce que ça se gâte vite. Dans son ignorance touchante des idées fixes masculines - ou devrions-nous écrire de l'Idée Fixe masculine ? - elle ne comprend rien - mais vraiment rien de rien - à l'acharnement déployé par les habitués des coulisses à poursuivre les girls dans leurs loges et, quand ils n'essaient pas carrément de leur y faire subir sur le champ d'irréparables outrages, à leur proposer de "s'occuper" d'elles, le temps d'un caprice. Et cela, même quand on leur hurle "Non !" d'une voix qui réveillerait un cimetière tout entier.



Que voulez-vous, les hommes, quand leur Idée Fixe les prend, c'est plutôt bête et parfois violent ! Il faut s'y faire, c'est tout et les envoyer promener sans en faire tout un fromage.



Mais cela, on ne l'apprend qu'avec l'expérience et le temps. Deux choses qui manquent pour l'instant à la petite Fouquet, comme on l'appelle.



Et puis, vous savez, il y a Idéefixé et Idéefixé ! Certains finissent par comprendre et par se lasser mais, dans la meute qui cerne Isabelle et ses compagnes, il y en a un qui se révèle sans vergogne particulièrement tenace. S'il n'était si beau, si distingué et si riche, il aurait tout de la bernique sur son rocher, vous voyez le style ? Donc, en général, les femmes ne font pas la difficile avec lui et ignorent volontairement son côté patellaire - rien à voir avec le fémur et son syndrome ! ;o). Isabelle, elle, bien sûr, vous vous en doutez, ne peut pas . Oui, Henri Talaine est beau. Oui, Henri Talaine est distingué. Oui, Henri Talaine est riche, elle est d'accord avec tout ça ! Mais n'empêche : Henri Talaine est aussi une vantouse monstrueuse. Qui pis est : monstrueusement entêté ! Sous ses beaux atours de Parisien, on lui découvrirait une ascendance bretonne que ça ne m'étonnerait guère, je ne vous dis que ça !



Isabelle, il la veut, il l'aura ! Voilà ! Hugh ! Henri Talaine a parlé.



Isabelle, il peut toujours courir, il ne l'aura jamais ! Na ! Hugh ! Isabelle Fouquet a parlé aussi.



Je vous laisse imaginer l'ambiance, d'autant qu'aucun des deux protagonistes n'a la langue dans sa poche : pif ! paf ! vlan et revlan ! La balle change de camp à une vitesse quasi wodehousienne (Si ! Je vous jure ! ), le ton reste très crédible, chose plutôt rare, vous en conviendrez, dans le genre, c'est à qui sera le plus acerbe, souvent à qui fera le plus mal, bref, c'est sans doute un conte de fées mais il parle un langage sacrément réaliste. Le comité de lecture de chez Taillandier s'est peut-être arraché les cheveux et celui de "La Bonne Presse" a peut-être songé au refus pur et simple du manuscrit en se demandant s'il pouvait se permettre en parallèle les frais d'un procès mais le lecteur, lui - et je ne parle pas du cinéphile amateur de bons dialogues - reste bouche bée, fasciné.



C'est de l'eau-de-rose, certes, je n'en disconviens pas mais, à ce niveau-là, l'eau-de-rose devient de l'Art.



... Comment ça finit ? Si vous croyez que je vais vous le dire ... De toutes façons, vous devriez avoir déjà deviné. Dommage que, du coup, on retombe dans le gnangnan - enfin, juste pour la dernière page. Mais nul n'est parfait, n'est-ce pas ?



Allez, n'ayez pas honte, ne faites pas votre coincé(e) et lisez (ou relisez) "Vers l'Unique" - quel titre, Doux Jésus ! Et bonne lecture à toutes et à tous - qui sait ? ;o)
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La nuit nuptiale

ISBN : N'existait pas à l'époque



Ah ! mes amis, pour de la daube, c'est de la daube ! Mais attention ! De la daube Du Veuzit, autrement dit de la daube cinq étoiles, onctueuse, goûteuse, débordante de morceaux bien riches, bien consistants, le tout mariné dans le champagne car, du début jusqu'à la fin, à l'exception de quelques petits vins tout à fait distingués par-ci, par-là, tout le monde ne boit que cela. Il faut dire qu'Anglais et Américains des deux sexes abondent dans ce roman qui n'apparaît même pas (ou alors, c'est sous un autre titre) sur la page Wikipédia réservée à la petite Normande. Et nul n'ignore que, pour les Américains et les Anglais, la France, c'est avant tout le champagne. Descendent-ils du train ou de l'avion que telle est la boisson qu'ils exigent !



Je ne vous expliquerai pas le titre sinon que, justement, il n'a, techniquement parlant, aucune raison d'être (en tous cas pas avant les dernières pages de l'ouvrage si j'ai bien compris mais c'est parfois difficile, avec Du Veuzit ). Si vous voulez plus de détails, demandez à votre maman : elle vous dira tout - enfin ce qu'elle, elle aura compris. Les héros, maintenant : elle, Geneva de Rouvaux, une Française au sang bleu mais dont la famille n'est plus ce qu'elle était sur le plan financier, à tel point que son géniteur - un aristocrate détestable - la somme pratiquement de trouver du travail si elle veut conserver un toit. (Salaud d'aristo ! Il faudrait lui chanter "La Carmagnole", à celui-là ! ) Lui, Geoffrey Seymour, noblesse inscrite au Peerage et très fortuné, bien entendu snob à l'extrême comme tout Anglais qui se respecte alors que Geneva, soulignons-le pour ajouter cette qualité essentielle à sa beauté brune et piquante, Geneva, donc, disais-je, bien que sachant ce qu'elle doit à ses origines, fait montre, de son côté, y compris avec le petit personnel, d'une exquise simplicité quasi démocratique - c'est peut-être sa façon de "tuer" le père, voyez.



Ah ! oui : détail superflu mais que vous auriez deviné sans moi : tous deux sont baux, jeunes et séduisants.



Voilà, voilà. ;o)



A la suite de divers aléas et concours de circonstances, Geneva trouve du travail et se fait une amie américaine. Celle-ci est adorable, très simple elle aussi mais beaucoup plus riche que Geneva - à cette époque, dans ce genre de littérature, toutes les Américaines sont riches comme tous les chauffeurs sont russes (blancs, bien sûr) et n'ont, en tous cas pour les premières, qu'un seul but qu'elles poursuivent avec une redoutable ténacité : se dénicher un riche Anglais titré dont elles savent qu'elles finiront par divorcer (parce que les Anglais, tout le monde le sait également, c'est bigrement ennuyeux à la longue ) mais dont elles retireront une solide pension alimentaire qui viendra s'ajouter à leur fortune personnelle si elles en ont déjà une ou bien qui constituera la première brique de leur félicité financière.. Parce que, côté avocats retors, tricheurs et pour ainsi dire géniaux dans leur partie, ce sont les Américains (cela aussi, c'est toujours bien connu dans les clichés de l'époque ) qui possèdent les meilleurs de par le monde.



Vous avez, je le sens et, pour un peu, je l'écrirais , deviné les grandes lignes du tableau. Il se trouve, en un premier temps, que Geneva suit son amie Mae (l'Américaine) à une soirée où elle attire l'attention d'un jeune Anglais assez froid, le déjà cité Geoffrey ou Geoffroy. Notons - c'est important - que, sur l'instant, il est pratiquement à jeun et donc que, chez lui, il y a un véritable déclic. Rien que de charnel probablement mais en tous cas, c'est sincère.



A la suite d'une soirée où il n'arrête pas - comme d'ailleurs tous les autres convives - de boire et de toaster à tort et à travers, Seymour demande en toute solennité Geneva en mariage. La pauvre petite qui, elle, a bu aussi - un peu tout de même mais pas trop - se méfie et tente de le ramener à la raison mais tout le groupe se transporte aux consulats de ceux qui veulent se marier (ou quelque chose comme ça) car Geoffrey n'est pas le seul - n'oubliez pas, jeunes filles, jeunes gens : "L'alcool, un ami qui vous veut du mal ! "', la preuve était déjà dans Du Veuzit - à se voir saisi de cette drôle d'idée ...



... et le lendemain, Geneva est bel et bien, et tout ce qu'il y a légalement, Geneva, lady Seymour.



Un problème cependant : son époux, qui s'est effondré ivre mort dans la couche nuptiale, souffre d'une gueule de bois formidable et ne se rappelle plus rien. Pire : il estime qu'il a été escroqué, qu'il est victime d'un horrible complot, que c'est pratiquement un nouveau Bouvines traîtreusement préparé par les Français à l'encontre de la glorieuse famille Seymour et, sans tambour ni trompettes, en refusant même, avec une parfaite muflerie, d'entendre la pauvre Geneva, il fait ses malles et zou ... Direction le Channel. Son départ est ponctué de sombres menaces relatives à ses avocats qui, bien qu'inférieurs à leurs homologues des anciennes colonies britanniques, vont bientôt régler la situation et lui faire retrouver sa joyeuse insouciance de célibataire. Non mais !



Et vous savez le pire ? Non ? Très bien : je vais vous l'apprendre . L'Américain qui avait épousé Mae dans la foulée la laisse aussi tomber. Mais Mae, c'est une battante, une combative : elle veut bien divorcer mais, bien qu'elle soit déjà gâtée sur le plan financier, pas question de le faire sans en retirer quelque intérêt pécuniaire. Non mais aussi ! Du coup, elle entraîne une Geneva, effondrée mais fière et très scrupuleuse, en Grande-Bretagne, dans la propriété des Seymour, pour au mieux, y mettre les points sur les "i", et, au pire, pour y pour y provoquer l'un de ces scandales dont les Anglais ont horreur - sauf leurs tabloids. (On en est à combien, pour les clichés ? Vous avez compté ?) Mais elles tombent sur l'oncle de Seymour, un très agréable gentleman (style Wodehouse , vous voyez le genre ), qu'elles surnomment vite "Oncle Phil" et qui, lui, trouve Geneva très jolie, très bien, très distinguée et en plus, de particule authentique avec des quartiers qui remontent à la première Croisade ou presque. Son neveu devrait moins boire, surtout à l'étranger, et ce n'est là, hélas ! que la énième preuve de sa crétinerie qu'il donne là à un oncle fort choqué de découvrir des gènes si peu malins et si snobinards dans la descendance de son frère.



Là-dessus, retour de Geoffrey qui, au début, ne comprend rien à rien et qui va passer ... oh ! allez, je suis gentille ... la moitié au moins du roman à réaliser que, finalement, il n'y a pour lui qu'une seule femme sur terre et que, par un miracle qui l'a assommé, cette femme, il l'a déjà épousée !



On devrait finir sur le traditionnel : "Et ils eurent beaucoup d'enfants !" Je préfère, vu les circonstances, leur souhaiter une foule de rejetons particulièrement intelligents.



All is well that ends well.



... Et pour Mae, me direz-vous ? ... Ma foi, attendez un peu. Ou bien elle reste avec son mari du début - celui qui, lui, non plus, ne voulait plus d'elle - ou alors, elle s'en trouve un autre. Aussi riche et aussi beau. Voilà : on est américain ou on ne l'est pas.



C'est du Du Veuzit. Delly vous aurait arrangé cela avec un peu plus de cohérence, beaucoup moins d'argot, et beaucoup plus d'érotisme discret mais, que voulez-vous, il faut beaucoup de marmites pour réussir une bonnne daube et chacun a sa préférée. Et puis, même si c'est un peu plus "primitif", "Nuit Nuptiale" n'en reste pas moins un joli conte de fées ... En cette époque où les pauvrettes se cachent sous les fougères et les violettes dans la crainte de quelque Apocalypse mortelle, ça fait toujours plaisir d'en croiser quelques spécimens, fussent-elles de l'espèce Du Veuzienne. ;o)
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L'homme de sa vie

ISBN : ?



Dans les livres qui me reviennent de chez ma mère, il y a de tout . Alors, je vous préviens que vous serez parfois surpris de ce que vous verrez défiler cet été parmi les fiches de Nota Bene et de Babelio . "Déjà, pourquoi consacrer une fiche à un roman de Max du Veuzit ?" grinceront quelques intellectuels pincés. "Nous croyions que vous préfériez Faulkner !"



Le problème n'est pas là, les amis. Quand vous commencez à lire à quatre ans, vous lisez à peu près tout ce qui vous tombe sous la main. Songez qu'il m'arrive encore, toute émerveillée et la larme à l'oeil, de feuilleter de vieux livres de classe dont j'ai racheté les exemplaires parce que je les avais lus, toute enfant, dans la cuisine de ma grand-mère, sur la table, après le dîner, lorsque mon frère faisait ses devoirs ! Un Lecteur - un vrai - c'est comme ça : ça vous lit n'importe quoi et c'est même capable, par pure curiosité, de vous regarder les deux premières pages d'un roman de Beigdeber, voire de BHL et peut-être même de Christine Angot. (Et si je vous avouais que, si je n'ai rien d'autre sous la main, je lis les étiquettes des paquets de soupe et des boîtes de sel fin, hein ? Et non, c'est pas de la blague ! ;o) ) Et quand, de plus, le Lecteur gère un forum, s'il lui prend une crise de ... disons ... de malice malicieuse, il va courir vous démolir le livre sur ledit forum. (Il fait de même aussi pour certains films : c'est plus fort que lui. Avouons-le : le Lecteur est un Grand Zarbi et basta ! Trop de mauvaises lectures sans doute ... ) Attention, hein ! Je ne parle pas des "trolls", ces dégénérés, ces malades, ces sadiques, qui viennent systématiquement dire du mal de l'auteur, du livre (ou du cinéaste et des acteurs sans oublier le scénariste), de votre fiche, de leurs voisins (parce qu'ils font du bruit), de la littérature, du cinéma, de l'avenir, de vous et encore de leurs voisins (parce que, cette fois, ils ne font plus aucun bruit. Le "troll" est un Grand Méchant. Le Lecteur, lui, ou encore le Cinéphile, le vrai, aime à titiller mais estime dans le fond que, du moment que ça plaît à quelques uns, ma foi ... Le "troll" n'a pas d'humour : il fait semblant et il se prend toujours terriblement au sérieux. Le Lecteur et / ou le Cinéphile, les vrais, eux, aiment bien à rire et à se moquer mais ils sont rarement méchants et se prennent tout aussi rarement au sérieux - pour ce qui est de l'oeuvre qu'ils évoquent, par contre, c'est autre chose.



Que les âmes sensibles se rassurent : je ne vais pas vous démolir "L'Homme de Sa Vie", qui faisait ma joie quand j'avais dix ans - en même temps, il est vrai, que "Pot-Bouille" et "Autant En Emporte Le Vent" Je dirai seulement que, si Delly avait pour habitude de reprendre les contes de fées de nos grands-mères pour transformer tout ça en quelque chose d'affreusement, d'ardemment, de scandaleusement érotique et charnel, Max du Veuzit manifestait, elle, un faible pour l'histoire de Cendrillon. Une Cendrillon très modernisée et "à la page" ou alors dotée d'une naïveté à faire fuir le Grand Méchant Loup de Tex Avery en personne tant il se serait dit qu'avec ce genre de filles, il y avait trop de boulot à entreprendre.



Dans "L'Homme de Sa Vie", nous avons droit, avec la toute jeune Noëlle, qui sort du couvent pour atterrir chez un tuteur remarié qui ne veut pas d'elle et lui a déjà trouvé un emploi de secrétaire à l'autre bout de la France, à la version "Naïvette & C°." (Bon, d'accord, si vous voulez dire "nunuche", vous êtes libre . C'est l'été, j'ai de l'arthrose, j'ai hélas ! vieilli et je ne prendrai pas, en tous cas pour cette cause, ma grande et mirifique épée de guerrière bon teint.) Noëlle, qui est toute douce, toute gentille, toute timide (comment avez-vous deviné que j'allais écrire ça, hein ? ) prend donc le train pour se rendre dans le Sud de la France - plutôt côté Sud-Est, il y a là de sacrées montagnes. D'horribles godelureaux lui font du gringue pendant tout le voyage mais, heureusement pour elle, ils descendent avant le terminus - une ville dont je ne me rappelle pas le nom - et alors là, forcément, ouf ! elle est soulagée.



Elle l'est un peu moins quand elle apprend qu'elle doit monter à la propriété où on l'attend, dans la montagne, par ses propres moyens. Mais comme elle est aussi toute courageuse, elle ne fait ni une, ni deux et hop ! avec sa toute petite valise bien lourde, elle grimpe jusqu'à Montjoya, la vaste demeure d'un certain Yves Le Kermeur, lequel recherchait bien un secrétaire mais ne voulait en aucun cas d'une secrétaire. (Pour les traînards de la Gay Pride qui pourraient errer dans le coin, je leur dis tout de suite : c'est pas ce que vous croyez ! On est chez Max du Veuzit, nom de Dieu, pas chez Frédéric Mitterrand ! ) Voilà donc notre pauvre petite Noëlle rejetée à la rue ... pardon, au sentier de montagne qu'elle vient d'emprunter . Elle est toute prête à pleurer - oh ! inutile de faire les fiers, hein ! vous aussi, vous vous seriez sentis bigrement découragés à sa place - surtout que la nuit tombe. Mais Max du Veuzit lui remet en tête ce proverbe admirable (qui est peut-être tiré d'un cantique, notez) : "Aux petits des oiseaux, Dieu donne leur pâture : laisse-t-Il Ses enfants jamais dans le besoin ?"



Et bing ! probablement parce qu'un éditeur de "La Bonne Presse" ou d'une maison de ce type a déjà versé son avance à l'auteur, le miracle s'accomplit. La porte austère de Montjoya s'ouvre et la servante (vieille, comme il se doit), Honorine, vient en grommelant lui dire qu'elle ne peut pas rester là et que "le Maître", finalement, veut bien la faire entrer pour la nuit.



A partir de là, entrevue avec "le Maître", un homme séduisant mais triste et au ton plutôt rogue. Suite à un incident auquel, sur le moment, Noëlle ne comprend pas grand chose - une sorte de coup de fil reçu par le téléphone intérieur - Le Kermeur change subitement d'avis et dit à la pauvre petite que bon, elle peut rester. Il a une bibliothèque très étendue et qui n'a jamais été répertoriée. Le salaire sera conséquent mais elle devra s'adapter aux règles de vie de Montjoya, bien sûr.



Une qui est bien contente, maintenant, c'est la petite Noëlle !



Notez que, toute peureuse par nature, elle est un peu moins contente quand elle croit entendre des bruits (dont un éternuement terrible) dans la bibliothèque où elle travaille pourtant seule. Elle commence même à se poser des questions mais alors là, Le Kermeur la prend de vitesse et lui demande carrément de l'épouser. Comme elle s'étonne - toute timide, ne l'oublions pas et le premier qui rit n'a qu'à sortir - il lui répond, non sans embarras (c'est un gentleman, français certes, mais gentleman) que, au village, en bas, les gens pensent qu'il abrite chez lui une ... enfin, lui est de sexe mâle et célibataire et elle, de sexe féminin et aussi célibataire. Ce n'est pas tolérable qu'ils vivent ensemble, comme ça, sans chaperon. Elle est bien jeune pour être sa secrétaire - c'est vrai qu'elle a 19 ans ou quelque chose d'approchant. Bref, pour faire taire les cancans, Yves Le Kermeur lui offre sa main. Voilà et elle peut s'estimer heureuse.



Mais justement, la petite Noëlle, heureuse, elle ne l'est guère. Parce que, enfin, son patron, il est sans doute très courtois et il la paie bien, il la laisse même travailler en paix mais bon, elle ne le voyait pas en amoureux éventuel, encore moins en époux légitime . Mais comme elle est - vous l'ai-je déjà dit ? - toute timide, toute douce, toute tranquille, toute sérieuse ..., elle n'ose pas dire non. Et les voilà mariés.



Et c'est alors que, chaque soir où presque, quand Noëlle se retrouve seule dans sa chambre, débute toute une série de pannes électriques. Et, voyez comme la coïncidence est curieuse , toujours quand son mari, qu'elle continue à appeler "M. Le Kermeur" parce que, comme je crois l'avoir déjà précisé, elle est toute timide et tout ça , s'en vient frapper à sa porte pour lui faire un brin de causette conjugale ...



Ah ! Ah ! J'ai éveillé votre curiosité, n'est-ce pas ? Eh ! bien, tant mieux pour Max du Veuzit et les éditions Tallandier et tant pis pour vous. Il vous faudra vous procurer "L'Homme de Sa Vie" pour savoir le fin mot de l'histoire. Pour les aficionadas - je pense qu'on peut mettre ici le terme au féminin sans faire preuve de sexisme envers les messieurs - je donne un indice : dans l'un des volumes de la série "Marianne", Juliette Benzoni a repris le truc en l'actualisant à sa façon - lorsque Napoléon ordonne à Marianne d'épouser je ne sais plus quel noble romain, ou milanais, ou ... Enfin, un Italien.



Et voilà comment, dans les lointaines années trente, on faisait de bons romans à l'eau de rose . Ah ! c'est sûr, la politique de l'époque était lamentable mais alors, le domaine du roman rose flo-ris-sant - et si romantique ! ...



Bonne lecture !



Nota Bene : mais si, je vous en placerai, des extraits, petits impatients ! Mais pas ce soir : je n'ai pas le temps. Ce sera pour demain. Et puis, c'est délicat à choisir, tout ça ... :o)
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La châtaigneraie

23 janvier 2013, un scoop:



Oyez, manants, une bonne nouvelle: la châtaigne ardéchoise est enfin protégée dans l'UE!

Tournée générale de crème de marrons (de l'Ardèche)

Que ceux qui trouvent que je mérite un marron d'honneur le disent haut et fort.



C'était un twweettt de ce matin, donc une info capitale, merci de me la communiquer "en temps réel"! Je fais passer....
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L'automate

Un vieux livre broché retrouvé au grenier, un roman d'amour des année 50 .



Un bon moment a passer pour ceux qui aiment les romans d'amour, un peu à l'eau de rose et happy end.
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Sa maman de papier

Un des meilleurs souvenirs lecture de ma maman. Je l'ai apprécié également.
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John, chauffeur russe

Max du Veuzit est en réalité une ecrivaine talentueuse et reconnue ( elle a d’ailleurs été reçue à lla Société des gens de lettres ) elle est née fin du 19ème siècle et ses romans très romantiques ont enchanté des générations de jeunes filles et de jeunes femmes. Ces livres fort bien écrits ont un charme désuet . Je les ai tous lu pendant ma jeunesse et pour moi c’est ma " madeleine de Proust"

Bonne nouvelle! Vous pouvez les trouver sur votre liseuse. A l’eau de rose peut-être mais ce parfum est bien délassant..

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Le Mystère de Malbackt

Histoire qui a mal vieillie. Beaucoup de larmoiements et de grands idéaux qui ne sont plus d'actualité. Cependant c'est bien écrit notamment les descriptions du manoir et des Cornouailles.
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La nuit nuptiale

En fait, ce que je trouve dommage, c est que la quatrième de couverture dévoile la quasi totalité et finalité de l’histoire... du coup je m’essoufle un peu à lire un livre non dénuée d originalité mais dont je connais d.avance le scénario... dommage
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John, chauffeur russe

Un vieux livre trouvé dans un grenier des Pyrénées Orientales, lu par curiosité. C'est bien gentil, avec un peu d'humour, complètement dépassé aujourd'hui.
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Vers l'unique

C'est pour moi une forme littéraire tout à fait inhabituelle et si j'ai mis cette bonne note, je me sens de la justifier. J'ai perdu ma maman il y a bientôt dix ans et j'ai trouvé dans ses affaires ce roman des années 50 qu'elle a donc lu quand elle avait entre 25 et 30 ans. C'était particulièrement émouvant de lire sur ses pas, tourner les mêmes pages en essayant d'imaginer ce qu'elle même avait bien pu imaginer. Ce roman est bien écrit avec une maîtrise de l'art du dialogue et si c'est cousu de fll blanc et se termine bien, cela fait aussi du bien par les temps qui courent.
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Mon mari

Magnifique très belle histoire d'amour.
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L'Inconnu de Castel Pic

Que dire sur ce roman... déjà qu'il m'a été offert par cette miss et que je la remercie beaucoup pour ce cadeau. Ensuite que... faut l'avouée, il me tentait pas des masses. Mais étant écris par un auteur français, je l'ai sortie en raison de mon challenge et je ne suis pas mécontente.



Pour commencer, j'ai trouvé le début long et ennuyeux. C'est la pose des décors et sincèrement. C'est long. Surtout que l'auteur nous plombe sous les détails. Ensuite vint la présentation des personnages, ce qui rajoute un peu de longueur. Seulement après le roman devient agréable à lire.



L'histoire est écrite du point de vue de Diane, comme si elle nous racontait l'histoire. Elle nous relate son quotidien et le fait qu'elle aimerait bien voir autre chose que Castel Pic. Bien qu'elle adore cet endroit. Sa vie va être bouleversé quand l'inconnu vas arriver chez elle. S'ensuit mystère et crise existentiel de la par de Diane. Ce qui ma souvent gonflé. De plus, ignorant la véritable identité de l'inconnu, elle va ce faire plein de film a son sujet, et vas passer du stade de l'amour à la haine a son égard, plus d'une fois. Ce qui la rend bien chiante a certain moment.



En ce qui concerne l'identité de l'inconnu, je dois avouée que j'ai tout de suite deviné qui il était vraiment. C'est pourquoi la révélation final, ne m'a absolument pas surprise. C'était tellement prévisible, tellement obliger que ce soit lui. Surtout si on fait le rapprochement du début.



Pour ce qui est de la fin... ben aucune surprise pour moi, je mis attendais. C'était obliger que ça ce termine comme ça. Je suis seulement un peu déçu que ça ce termine si vite. A peine deux pages après la révélation. J'aurais apprécié un peu plus. Histoire de savoir comment ça ce passe.



Du coté des personnages et de l'auteur... bien qu Diana m'ai souvent souler, je l'ai tout de même bien appréciée. Elle reste intelligente et bonne fille. Faut juste ce dire qu'elle découvre le monde. Pour Paul, c'est un personnage agréable et mystérieux dans son comportement. On ce doute de plusieurs chose, mais il ne le montre pas.

Pour l'auteur, bien que j'ai eu du mal avec son style au début du livre, je me suis vite habituée et finalement j'ai accroché a son style.



En conclusion : c'est une bonne découverte pour moi. Un genre de romance historique qui ne pouvais que me plaire. L'héroïne est un peu, voir trop, chiante, mais bien qu'elle reste prévisible, l'histoire est agréable. Je vous le conseil si vous souhaitez une lecture pas prise de tête, d'un auteur français.

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Vers l'unique

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Arlette et son ombre

je voudrais bien le lire
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