Trek 12 Amazonie est un jeu de Bruno Cathala et Corentin Lebrat, illustré par Olivier Derouetteau et Maxime Morin aux éditions Lumberjacks !
Pour 1 à 50 joueurs, à partir de 8 ans, pour des parties de 20 minutes.
Trek 12 Amazonie : https://bit.ly/3B8zGdm
Partez à la découverte des sentiers amazoniens dans ce nouvel opus de Trek 12. Avec sa mécanique de Roll & Write simple et efficace, il a su trouver son public aussi bien en famille qu'entre amis !
À partir de maintenant, nous sommes seuls.
Il y a dans ce bus quelque chose de profondément pernicieux. Une entité enfouie et non consciente, qui se révèle dès la sortie de l’autocar. À voir le comportement de nos ravisseurs, cette inconnue n’est pas de leur initiative ni de leur ressort. Ils sont impuissants, tout comme moi, face à cette force qui rend fou.
(...)
La prise d’otages est la partie émergée de l’iceberg, et je sais maintenant qu’il y a bien pire. Pour une raison que j’ignore, lorsque je descendrai de ce bus, je serai un homme mort.
Mardi 1er septembre 2015, aujourd’hui est un jour maudit.
J’assimile, réalisant soudain la phénoménale gravité de la situation dans laquelle je suis, quoique dans la continuité sinistre de ce qui a débuté ce matin.
En effet. Quoi de plus dément qu’être pris en otage après avoir enterré sa femme ?
Du pire éclôt souvent le meilleur.
Je n’ai jamais eu de montre, une nouvelle fois je m’en fais la critique.
Qu’un objet me rappelle sans cesse que je suis en retard m’a toujours été insupportable. Une entrave au poignet, des menottes d’un autre genre pour prisonnier du temps moderne.
(...)
- Comment ? Comment est-ce possible ? Dis-moi que tu vas faire quelque chose ! Tu me l’as promis !
Le prédateur devenu la proie. Le voir ainsi terrorisé est une jubilation. Certes de courte durée, car le sort qui l’attend sera identique au mien.
- Trop tard, je ne peux plus rien faire. C’est dans nos têtes, il y a quelque chose à l’intérieur de nos crânes. Et, en un instant, ce quelque chose nous fera passer de la lucidité à l’aliénation la plus totale.
Sur internet, une semaine d'embrigadement suffit pour influencer les esprits les plus malléables.
À ce que l'on dit, l'enfer, c'est les autres. La vie m'a appris une toute autre version, à grands coups d'épreuves et de tourments. L'enfer, c'est soi-même. L'ennemi, c'est le reflet dans le miroir, juge impitoyable de ce que l'on est. Ce que l'on a toujours voulu être, ce que l'on espère être un jour, et davantage ce que l'on n'a pas fait, ce que l'on a oublié ou refusé de dire. Ces fois-là où nous n'avons pas été à la hauteur, où nous avons tant attendu des autres sans rien recevoir en retour. Nu face à notre conscience, pas de mensonge ni d'omission, juste de la vulnérabilité. L'enfer, c'est l'image que l'on a de soi, qui nous fait craindre des autres une sanction irrévocable.
Si j’étais fou, je le saurais...
« Mes cinq sens reçoivent les informations correctement, sans pour autant être capable de les traiter avec justesse »
C’était aussi comme ça que ça se passait pour moi !
« La guerre, un massacre de gens qui ne se connaissent pas,
au profit de gens qui se connaissent, mais ne se massacrent pas.
Paul Valéry »