- Si tu me voulais, pourquoi n'as-tu rien dit ?, murmure-t-il en attrapant mes hanches ; et en se glissant tout contre moi, je sens son sexe bien dur appuyer fermement contre l'intérieur de ma cuisse. J'ai toujours fait tout ce que je pouvais pour assurer le confort et la bonne santé de mes employés.
- Tais-toi, dis-je dans un souffle.
J'ai du mal à respirer, j'essaie de contrôler mes mouvements.
- Combien de semaines de congés payés pour un baiser ?, demandé-je en approchant mon visage du sien.
Il fait non de la tête.
- Je ne monnaye pas mes baisers. Si tu m'embrasses, c'est parce que tu en as envie.
Et je l'embrasse. Encore et encore.
- Adrian..., murmure-t-elle, l'air hébété.
Son visage est pâle malgré le hâle de sa peau.
- Chuttttttt, soufflé-je en pressant mes lèvres sur le dos de sa main. A moins que la réponse soit non. Alors tu peux partir et m'éviter cette humiliation tout de suite.
- Quoi ?!, s'écrie-t-il en fronçant les sourcils, ses bras autour de ma taille. Ne me dis pas que tu n'as pas fantasmé là-dessus. Je vous bien comment tu me regardes quand je lèche le dos des enveloppes.
- Tu n'as jamais, même pas une fois dans ta vie, glissé ton courrier dans des enveloppes..., je proteste, oubliant de m'inquiéter car je me moque de lui. C'est toujours moi qui m'en occupe, souviens-toi.
- OK, donc c'était mon fantasme. Sa bouche se fond d'un sourire ironique. Nous y reviendrons plus tard.
- Si je n'appréciais pas les hommes impossibles qui passent leur temps à m'aboyer dessus, je ne serais plus là depuis longtemps. Et je n'aimerais pas leurs livres non plus.
C'est sorti tout seul. Son visage se détend.
- Parce que vous les aimez ?
- Bien sûr, répliqué-je en haussant les épaules. Je suis dotée d'un vagin, ce qui semble essentiel.
Il pouffe, enfin, et avoue :
- Oui, j'aime bien m'en souvenir...
Je n'y crois pas. Mais si. Mon horrible boss s'est servi de ses romans comme d'un dérivatif aux tentations sexuelles que je faisais naître chez lui. C'est le truc le plus bête que j'aie entendu de toute ma vie. Ce n'est pas crédible.
Cela fait des mois qu'à cause de lui, je m'enferme dans les toilettes pour pleurer en espérant que personne n'entrera à ce moment-là.
Je le déteste.
Sauf que ce n'est pas vrai. Et en fait, c'est ça mon plus gros problème.
Il y a des moments dans la vie où on pense tout contrôler. Je prétends que je contrôle tout. Que je suis libre de toute entrave. Que je ne suis pas sous l'emprise d'une femme qui n'a qu'à battre des cils pour que je tombe à genoux.
Je n'ai pas voulu ruiner ta vie.
Je ne sais pas quoi dire d'autre. Je suis un idiot et un salaud qui a détruit la meilleure chose qui m'était jamais arrivée.
C'est-à-dire toi, au cas où tu aies du mal à me suivre.
" Nos doigts s'entrelacent, comme nos corps, aussi près l'un de l'autre que possible, même si notre esprit et notre cœur sont toujours aussi obtus. Pour le moment, j'ai renoncé à me battre. "