Citations de Mélissa Da Costa (2222)
Mon père avait recopié une citation sur le mur du salon. Elle disait : « Le moment présent a un avantage sur tous les autres : il nous appartient ».
Si nous pleurons parce que le soleil n’est plus là, nos larmes nous empêcheront de voir les étoiles.
Ils rient à n’en plus pouvoir pendant deux, trois minutes, peut-être quatre, sans s’arrêter, sans réussir à reprendre leur souffle. Ils rient à en avoir la gorge brûlée, les yeux remplis de larmes, ils rient à finir par terre, à genoux, parce qu’ils ne tiennent plus debout. Bon sang, songe Émile quand il parvient enfin à reprendre son souffle, ça, c’est la meilleure thérapie du monde.
L’effort physique permet au mental de totalement lâcher prise. Les pensées se succèdent en tourbillon, mais un tourbillon calme et serein. À certains moments on est à peine conscients qu’on pense. Il y a des souvenirs qui remontent tout doucement, qui s’imposent sans provoquer d’émotions douloureuses. On les regarde avec une certaine distance et avec bienveillance.
La mélancolie c’est le bonheur d’être triste.
Son visage est baigné de la lueur dorée du coucher de soleil, ce qui accentue encore l’irréalité de la situation. Émile songe : cette fille est un poème.
C'est toujours plus simple d'accuser son rival d'être la cause de la rupture. C'est beaucoup plus simple que de voir ce qu'on a raté.
Il semble être un garçon curieux, c’est bien… Pourtant il a l’air de n’avoir encore rien appris.
–Il est instituteur !
–La vraie connaissance ne se mesure pas aux diplômes, Joanne. Ni au nombre de livres qu’on a ingurgités d’ailleurs. Montre-lui les étoiles, les plantes qui naissent et qui meurent, la beauté d’un coucher de soleil. Fais-lui sentir les lilas et écouter les relents de la mer.
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" Les paysages étaient comme un archet qui jouait sur mon âme . "
" Stendhal "
p.173
La vie n’en a jamais terminé. Il l’a bien compris. Tant qu’il décidera qu’il n’est pas mort, elle continuera de lui jouer de drôles de tours. Et il n’est pas encore mort. Au contraire. Il ne s’est jamais senti aussi vivant.
Elle sourit. Car elle venait de comprendre, avec un mélange de tristesse et de mélancolie, qu’il valait mieux pleurer toutes les personnes merveilleuses qu’on perdait plutôt que de ne jamais les avoir connues.
Un papillon, c’est beaucoup trop de vie d’un coup. Des mouvements, de la couleur, une présence… J’étais prête à accueillir un rayon, un seul rayon de l’astre maudit, mais un papillon, non…
Il y avait un temps pour panser sa douleur, pour se rappeler, pour dire adieu correctement. Aujourd’hui, à peine l’enterrement passé, le quotidien doit reprendre : le travail, les factures à payer... La société n’a plus le temps pour le deuil.
L'amour ça vous tombe dessus, ça vous transperce, ça vous terrasse, ça remet tout en question, ça détruit tous vos équilibres. Mais ça ne se décide pas. C'est toujours plus ou moins un accident. Pas un choix. On ne peut pas simplement le vouloir. Même très fort.
Le moment présent a un avantage sur tous les autres : il nous appartient.
« J’aime pas ça, c’est pas bon ! Lança Sophie en lorgnant le sachet de haricots.
–C’est dommage, répliqua Ambre. C’est moi qui cuisine maintenant, jusqu’à mon départ. Et j’adore ça, les haricots. »
Sophie la sonda avec méfiance.
« Si, je t’assure. J’en cuisine en entrée : salade de haricots. Et en plat chaud : gratin de haricots avec steak haché de haricots. Et le dessert, alors là c’est ma spécialité : flan de haricots avec son coulis de haricots accompagné d’un biscuit croquant aux haricots ! D’ailleurs, tu n’as pas trouvé les céréales aux haricots pour ton petit déjeuner ? Avec du lait et du miel, c’est excellent ! »
" Tiens, installe-toi. Je vais désinfecter tes plaies." ...
Ça lui rappelle son enfance et ses multiples chutes à vélo. Sa mère râlait à chaque fois. Elle aimait bien lui faire peur. Elle faisait les gros yeux et elle menaçait : "Attention Émile, si tu continues à rouler si vite, tu n'auras bientôt plus de sang."
Au début il la croyait, il paniquait. Il demandait : " Il ne m'en reste plus beaucoup ?"
Et elle faisait une moue qui signifiait qu'il était mal barré. Ça le calmait un temps, puis il recommençait à rouler vite.
Il a de la chance de faire ce voyage. Quelque part, il a de la chance de savoir qu’il va mourir très bientôt. Sans ça il n’aurait jamais pris le temps de partir, de voyager au cœur de lui-même, de voir les choses avec de nouveaux yeux.
C’est fatigant la colère. Ça fait mal, ça vide de toute énergie… et c’est inutile.
Longtemps j’ai cru qu’être heureux, c’était trouver une stabilité, vivre un bonheur sans tache, jamais troublé, jamais questionné. Ne pas faire de vagues. Finalement, j’ai compris qu’être heureux, ça peut être au contraire choisir de faire table rase du passé, perdre des gens pour prendre le risque d’en rencontrer d’autres. Être heureux, c’est quelque chose qu’on obtient quand on a eu le courage de tout envoyer balader et qu’on a pris le risque de tout recommencer à zéro. Être heureux, ce n’est pas la sérénité, le calme et le bonheur sans vagues. C’est au contraire être capable de tout faire voler en éclats, de tout remettre en question, toute sa vie si on le souhaite.