Menno Metselaar

A l'Annexe, Anne découvre son talent. L'adolescente de treize ans qui rêvait de devenir star de cinéma à Hollywood s'est muée en écrivain passionné. « Je veux encore survivre même après mon décès ! D'où ma reconnaissance éternelle envers Dieu de m'avoir donné, dès la naissance, la possibilité de m'épanouir et d'écrire, donc d'exprimer, tout ce qu'il y a en moi !» (25 mars 1944)
Grâce à l'écriture, Anne peut se confier. « Le plus beau de tout je trouve encore, c'est de pouvoir au moins écrire tout ce que je pense et ce que je ressens, sinon j'étoufferais complètement. » (16 mars 1944)
Dans les lettres qu'elle adresse à Kitty, écrites dans son journal, elle ne montre pas la moindre réserve, ni sur ses sentiments les plus intimes, ni sur ses pensées. « Très tôt déjà, puisque je suis venue ici à 13 ans à peine, j'ai commencé à réfléchir sur moi-même et à comprendre que je suis une personne à part entière. » (6 février 1944)
A l'Annexe, Anne a tellement changé qu'elle est finalement devenue adulte. Elle n'évolue qu'entre adultes, elle lit avec passion, elle écrit ses premières nouvelles et elle reprend son journal.

Jusqu'à sa mort en 1980, Otto s'est investi corps et âme pour créer un monde meilleur, en respectant la volonté d'Anne. "J'ai presque 90 ans et je faiblis tout doucement. Mais Anne m'a chargé d'une mission qui me donne des forces toujours renouvelées, afin de lutter pour la réconciliation et les droits de l'homme dans le monde entier. "

Il y a tant de choses dont je ne peux pas encore parler. Et tant d'autres, dont je ne veux plus rien dire. Sur ce qui m'a traversé l'esprit quand on nous a extirpés de notre cachette à Amsterdam, ou quand à Auschwitz, sur le quai, on m'a arraché à ma famille. (Otto Frank, 1979)

Plus de 4000 prisonniers sont enfermés au camp de Westerbork. Tous les prisonniers doivent travailler. Entre autres, on leur fait trier les pièces d'avions qui se sont écrasés. Edith, Margot et Anne sont envoyées aux "piles". Elles doivent démonter des piles usées, afin de pouvoir réutiliser certaines pièces. Pendant dix heures, tous les jours. Un travail très salissant, car les piles contiennent une tige de carbone et du goudron qui noircissent et salissent les prisonnières et les font tousser.