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3.81/5 (sur 21 notes)

Nationalité : Norvège
Né(e) à : Bergen , le 26/05/1963
Biographie :

Merethe Lindstrøm est une nouvelliste et romancière norvégienne. Elle écrit des nouvelles, des romans et des livres pour enfants.

En 2008, elle reçoit le prix Dobloug (en même temps que Ragnar Hovland) pour l'ensemble de sa carrière1.

Son roman Dager i stillhetens historie paru en 2011 obtient le prix norvégien de la critique littéraire (Den norske Kritikerprisen for litteraturen) et le grand prix de littérature du Conseil nordique en 2012. Elle obtient aussi le prix Amalie Skram 2012.

Source : Wikipedia
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Citations et extraits (10) Ajouter une citation
Chercher quelqu’un à qui demander de l’aide, ça donne le sentiment de se mettre à nu.
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Tu comprends, ma famille ne le prendrait pas bien. Depuis que je suis gamin, je sais qu’il en va ainsi : ils tiennent avant tout que le costume qu’ils me font porter soit net et sans tache. Que je le sois, moi, vient après. Ce qui importe , c’est ce qu’ils voient.
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Je les entendais, la nuit.J’etais dans la maison de Larsen et je les entendais à travers les murs. Ca commençait toujours de la même façon, les portes que l’on fermait, le bruit sourd sur le plancher, comme si on balançait quelque chose, les rires étouffés de maman, la voix d’homme monocorde, des mots répétés, encore et encore, et qui à mesure qu’ils étaient répétés se transformaient en gémissements, suivant un rythme qui se faisait de plus en plus marqué et rapide, qui parcourait la maison, se glissait sous les portes, traversait les pièces, montait le long des murs jusqu'au toit, la répétition monotone prenait de la force et un gémissement lourd mettait une fin abrupte à tout cela. Puis le silence.
p.20
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Vibeke, sa soeur aînée, lui avait raconté une histoire étrange. Elle était tombée amoureuse d'un homme qu'elle avait rencontré dans un tramway, en ville. Le hasard lui avait fait prendre ce tramway, l'homme lui avait cédé sa place, ils s'étaient mis à discuter et avaient découvert qu'ils devaient descendre au même arrêt. Ils avaient marché ensemble un moment. C'était lui qui avait parlé le plus, lui décrivant le travail qu'il occupait et, tout en l'écoutant, elle s'était sentie extrêmement proche de lui - quand bien même il n'y avait rien de particulièrement remarquable ou d'impressionnant dans ses dires. Peut-être était-ce davantage dû à la manière dont il s'était exprimé, au ton de sa voix. Elle l'avait observé de près et s'était dit qu'il lui serait insupportable de ne jamais le revoir. Vibeke avait raconté à Johannes qu'elle s'était presque mise à trembler à cette idée, elle avait senti un besoin irrépressible de partir en courant et, en même temps, elle avait eu envie de prendre l'inconnu par le bras et de le supplier de rester.
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J’aurais voulu l’abandonner dès le premier jour, mais quelqu’un ma mère ou mon père je crois, avait estimé que maintenant que je m’étais mise dans cette situation, je devais prendre mes responsabilités. Aussi étais-je là, avec lui. Lui me réclamait, mais je ne voulais pas de lui.

Par moment peut-être quand il dormait ou me regardait sans rien exiger, je pouvais éprouver un certain apaisement, oublier un instant la honte et la colère, le découragement. Une nuit qu’il était malade, je l’avais contre moi, le médecin avait dit que je devais le prendre, le garder dans mes bras. Il s’endormait, sursautait, se rendormait. Quand il s’est réveillé, nous nous sommes regardés. Une seconde, j’ai cru qu’il allait sourire, un frémissement au coin de la bouche.
Aussitôt, je l’ai remis dans son lit. Par peur, sans doute, peur que ça change quelque chose, qu’il se faufile à l’intérieur, trouve une place dans mon cœur et s’y installe pour de bon. Que je ne puisse plus ignorer son existence, ses exigences, ses cris. Je l’ai laissé hurler.
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Marija me disait qu’elle aimait faire le ménage. Elle se glissait dans les maisons et les appartements avec la clé qu’on lui avait remise ou qu’il attendait caché quelque part, et elle faisait le tour des pièces avec un aspirateur et une serpillière. En général, il n’y avait personne, aucune instruction. Peu de ces endroits étaient crasseux en réalité mais elle s’appliquait toujours autant. Les gens qui habitaient là, elle les entrevoyait à peine, ils ne laissaient derrière eux qu’un cheveux quasiment invisible dans le lavabo, un torchon en boule dans la cuisine, une paire de baskets dans l’entrée. Et bien entendu, son salaire laissé dans une enveloppe sur la cheminée ou sur la table, ou dans de rares cas comme chez nous directement sur son compte en banque. Il lui arrivait de trouver une pièce de monnaie laissée volontairement quelque part ou une peau de banane tombée du sac poubelle une sorte de test m’expliquait-elle.
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Ceci est mon histoire. Ce n'est pas seulement la mienne, mais la mienne aussi, cependant. Je me suis dit qu'elle me revenait de droit, après tout ce qui s'est passé. En fait, il y a plusieurs histoires, mais je les ai toutes rassemblées dans celle-ci. Je me souviens. Je me souviens que c'était à la fin de l'été.
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Ils ont le même profil, c’est forcément son père, à ceci près que le fils a une grosse tête et un double menton. Son père lui indique où s’asseoir, ils se mettent toujours côte à côte dans les premiers rangs, près la sortie. Juste avant le générique, quand la musique indique la fin de l’histoire, le père attrape le blouson de son fils et le fait de pencher pour lui enfiler son vêtement, comme à un enfant, le garçon a toujours les yeux rivés sur l’écran, et des qu’apparaissent les premiers noms, il prend son fils par la main et l’emmène vers la sortie. À chaque fois, c’est le même rituel. Le jeune homme se laisse faire, tourné vers l’écran jusqu’à la dernière seconde. Dans la manière qu’a ce père d’entraîner son fils dehors avant que la lumière ne revienne, il y a une forme de prévenance cruelle.
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Il y a quelque chose qui ne cesse de m’étonner chez la fille que je vois sur ce portrait de moi-même : le temps ne semble pas avoir laissé son empreinte sur elle. Comme si, au moment du cliché, il n’y avait pas de passé. Pas de passé derrière cette jeunesse, on dirait. À croire qu’il existe une démarcation entre tout ce qui arrive et tout ce qui est arrivé, une démarcation claire et nette, comme un mur derrière lequel se retranche le passé, oublié.
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Je regarde mon visage dans le miroir de la salle de bains, constate que j’ai le coin des lèvres qui tombe. Ça a toujours été comme ça, ou est-ce que c’est arrivé avec le temps, je crois que ça s’est fait progressivement. Les plis de l’amertume, voilà comment on appelle les rides en haut du menton, plus elles se creusent plus mon menton semble petit.
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