Le souvenir de ce jour d'été fatidique rejaillit dans sa mémoire. Elle avait été si intimement persuadée d’avoir enfin rencontré l'homme de sa vie. Aimant, tendre, intelligent. Et si séduisant. L'homme idéal... Pendant son mois de vacances en Italie, il avait hanté ses pensées. La fougue de leur baiser sur ce parking l’avait bouleversée et avait réveillé en elle une force insoupçonnée et sauvage. Depuis lors, son corps réclamait Mitch comme une drogue.
Elle avait beau avoir dix ans de plus qu'Audrey, elles étaient très proches. A l'époque où Pithany étudiait à l'étranger, elles s'écrivaient trois fois par semaine, mais la guerre avait interrompu les services postaux. Cela faisait des mois qu'aucun courrier n'était parvenu à Malte. - Ne vous inquiétez pas pour elle, dit Ian en glissant une fois de plus le bras autour de sa taille. On aurait dit qu'il saisissait tous les prétextes pour la toucher. Elle se dégagea. - Je n'ai peut-être que dix-huit ans, mais je prends mon travail au sérieux. Je ne donne aucune information confidentielle. Des rides marquèrent le front de Ian. - Jamais il ne m'est venu à l'esprit que vous le feriez. Il était impossible de douter de son expression sincère ni l'étonnement qui perçait dans sa voix. Soit il était un menteur accompli, soit il ne cherchait pas à obtenir de renseignements top secret. - Mettons les choses au point : vous ne me posez pas de questions sur mes sources ou sur ce que je vais écrire, et je ne vous demanderai rien de confidentiel.
La plupart des gens considèrent un chien comme une créature sans défense, alors qu'un être humain est, selon eux, toujours en mesure de s’assumer, s’il en a la volonté.
Ça n'a rien d'une visite de courtoisie. Il doit s’agir des narcotiques. Ils ne sont pas du genre à frapper avant d’entrer. Sinon, la came est déjà dans les toilettes.
Il n'y a pas de solution miracle. Un concours de circonstances malheureux et chacun d’entre nous peut se retrouver à la rue.
Quand on a été traîné devant la police des polices, on ne l'oublie pas de sitôt.
Les honneurs font plaisir, c'est indéniable, et elle ne cracherait certainement pas sur l'argent que ce succès lui rapporterait et qui lui permettrait d'améliorer le quotidien de son père.
Il est certes plus facile de donner de l’argent, mais beaucoup prétendent que c’est encourager la mendicité et justifient ainsi leur inaction.
Shadoe était la fille d'un petit nobliau anglais qui avait épousé une actrice italienne. Peu de temps après la naissance de Shadoe, sa mère avait décrété que la vie à la campagne ne lui convenait pas. Elle avait laissé son bébé dans le Derbyshire et était retournée en Italie pour tenir le rôle principal de nombreux films dans lesquels elle se dénudait dès que le metteur en scène criait « Action ! ». En dépit d'une stricte éducation à l'anglaise et bien qu'elle eût fréquenté les meilleures écoles, Shadoe s'était acquis une réputation d'extravagance avant même d'avoir atteint ses seize ans.
A vingt ans, Shadoe avait épousé un comte italien, après avoir descendu un canal vénitien au milieu d'une flottille de gondoles, accompagnée de la sœur de Warren, Janna, comme demoiselle d'honneur. Warren avait assisté à la cérémonie éclairée aux chandelles dans la basilique San Marco, assis sur le banc du dernier rang. Ce mariage avait duré trois ans. Ensuite, Shadoe avait épousé un Américain.
La jeune femme refusait avec obstination de se fondre dans la masse et puis le noir lui rappelait trop les enterrements.