Les nouveautés Futuropolis de janvier 2024
Mexico, Distrito Federal (DF)
Grouillements des quantités. Abondance et surabondance de produits et d'êtres, espace formidable de vie, bruits et lumières, consommation.
(...) Ici c'est l'orgie permanente d'une classe moyenne émergente, abandon à ce qu'offre l'alléchante vitrine du monde consommable, et cannibalisme (les petits riches mangent le dos des petits pauvres).
(T'as jamais eu peur au Mexique ? Bof... seulement de la police).
La violence est en l’homme, dit-on. Sa maîtrise technique, technologique appartient aux États et aux industries qui se la revendent pour en tirer profit et se préparent à la retourner contre des peuples consciencieusement désarmés physiquement, matériellement, intellectuellement au cours de décennies de pacifisme vulgaire. La violence de la police n’est que la surface visible, barbare, odieuse, de la violence encore plus odieuse qui gère, structure, écrase et ravage chaque instant de nos existences.
Je n’aime pas la police ; ça fait longtemps, pour plein de raisons valables. Aujourd’hui j’aime encore moins la police qu’avant. Je ne sais pas ce que nous partageons en tant qu’« humains » moyens. Ça vaut pour d’autres, évidemment, mais eux, on les voit dans les rues, à la basse besogne, ils peuvent tout.
La plus grande violence que nous acceptons est d’accepter toutes les violences que nous portons en conscience, dans la servilité et la soumission, en connaissance de notre absolue impuissance. Nous dégradant à nos propres yeux il nous faut encore continuer à nous sourire, à nous rire, à nous aimer parce qu’effectivement ce n’est plus dans nos mains mais évanoui dans les airs. La société du désastre nous éduque à assassiner à chaque instant dans l’invisible. Voilà la société non violente que nous sommes.
Il n’est pas si facile de disparaître, mais se rendre invisible aux yeux qui ne voient plus, muets aux oreilles qui n’entendent plus, rien de bien compliqué...
Je garde de mes ancêtres un je ne suis pas d’ici qui vient d’ailleurs, je ne suis pas un arbre ou aux racines aériennes..
Ce livre est un voyage, une sorte de road movie coloré, gai, brouillon, et à la fois tellement grave. L'auteur a traversé la France à pied en compagnie d'une centaine de sans-papiers. Ces marcheurs aux mille nationalités chantent, chahutent, s'improvisent poètes ou acteurs.
La route file sous leurs pieds, les nuits sous les tentes s'enchaînent. La fin du voyage approche et les marcheurs sèment des graines de réflexion tout au long du chemin. Mais pour quelle récolte ?
L'auteur sait à merveille saisir toute la beauté de cette épopée et de cette intimité partagée sur les routes de France.
Cécile N.