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Citation de TerrainsVagues


Je rends grâce à qui se cabre,
certain pourtant que le cimetière sauvage de l’humus
le réconciliera un jour avec la terre.
Aux bêtes que nous sommes et dont la vie se sert,
aux hommes que nous devenons en grattant la blessure.
A tous ceux qui, sachant qu’il est une même nuit,
n’ont renoncé ni à user de l’outil, de la guitare ou de l’encre, ni à soigner les corps,
ni à planter des arbres.

Je ne rends pas grâce à la peur, qui arme notre fragilité de ses mauvais alibis.
Mais à l’inquiétude, oui. Aux oreilles dressées, aux cœurs battants.
Aux paupières qui ne se ferment pas docilement avec la nuit.
Aux aguets.
Aux alertes qui nous valent de ne pouvoir consentir tout à fait au sommeil des justes
alors que des hommes dehors n’ont que des remparts de carton à dresser contre le froid
et que la paix n’est plus que le fruit blet des combats perdus.

A la main d’un petit d’homme dans ma main quelque part en Afrique
Aux citoyens du monde parce qu’ils répètent
qu’il n’est rien d’autre à partager qu’un peu d’air, d’émotion et de pain,
Au chagrin des gosses qui m’ont pris à témoin
Au clodo qui boit pour mieux compatir,
A ceux qui par avance ont tout pardonné pour entendre,
A la peau des femmes que l’amour satine, à leur ombre portée,
A celles qui auront posé leur énigme sur le coin de mes lèvres,
Je sais aujourd’hui que je ne rendrai jamais assez grâce de m’avoir désarmé.
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