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Citations de Michel Bergès (47)


On fait peur pour ne pas avoir peur soi-même. Désir de protection. On est toujours ou oppresseur ou opprimé.
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La raison politique machiavélienne, contemporaine de cette crise de civilisation, ébranlée par elle, reflète bien comme un miroir les deux faces du politique : l’ordre et le désordre, répétant ainsi des dualismes hérités de pensées antérieures. La corruption, à cet égard, constitue l’image inversée du monde du bien commun. Au lieu de voir des contradictions, pourrait-on parler plutôt de complémentarité entre les deux regards ? Machiavel, sourcilleux sur ce point, aurait refusé de considérer ce dédoublement comme un non-sens.
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En homme qui observe la mort en face, Machiavel répond. Il détaille les usages les plus nobles de la politique et ses moyens ignobles. L’humaniste, homme de lettres et de théâtre, valorise la ruse, principalement à la guerre, qu’il sépare nettement de la tromperie. Il écarte de ses références personnelles, l’ignominie, la traîtrise, la violence pure, celle des spadassins comme des mauvais princes. Il préfère toujours, dans ses écrits politiques majeurs comme dans ses lettres publiques et privées, les instruments légaux, honorables mais fermes et collectifs, aux moyens illégaux, secrets et insidieux. Il s’insurge contre les dérapages de la calomnie, contre la violence des factions qui s’alimentent les unes les autres, contre le favoritisme. Il rejette aussi, on l’a vu, les guerres inutiles.
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On ne peut pas que louer le passé, que l’on connait plus mal, et dénigrer le présent, que l’on éprouve trop.
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Que n’a-t-on fait de Machiavel, ce baptisé, un Antéchrist ! Comment définir le rapport de cet homme du XVe siècle au christianisme ? À la lecture de tous ses écrits, on s’aperçoit qu’il fut porteur d’une religion bien à lui, de Florence et de son temps. Mais n’exagérons rien. Il ne fut ni le Martin Luther de sa cité natale, ni Savonarole. Ni un dévot.
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Il s’agit d’un humaniste chrétien tourmenté par la morale antique, cicéronienne et stoïcienne. Si la fin justifie les moyens, jamais les moyens ne constituent des fins. Il y a les moyens des « bons chrétiens » ou des « hommes de bien », et il y a les autres. Certes, la vie réelle le montre : un bon moyen peut servir une mauvaise fin, et un mauvais moyen, une bonne.
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“Il vaut mieux faire et s’en repentir, que de ne pas faire et s’en repentir”.
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Le tyran organise le secret dans le gouvernement. Il sème la discorde parmi les citoyens et cherche à abaisser les puissants qui l’entourent, faisant tuer ou ridiculisant les riches, les nobles, les savants. Il interdit les associations, de peur des conjurations. Il effarouche les humbles. Il a « en tout lieu, des informateurs et des espions », jusque dans les familles. Il impose de lourds impôts, fait diversion par des fêtes et des spectacles. Il préfère s’allier avec des étrangers, restant caché dans son gouvernement. Il fait semblant d’être religieux, se montre à l’église, donne des aumônes… Mais c’est un simulateur qui « gâte la religion ». Il se substitue à la justice.
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L’espèce humaine étant très encline au mal, surtout lorsqu’elle est sans loi et sans crainte, il a été nécessaire de trouver la loi pour réfréner l’audace des hommes mauvais, afin que ceux qui veulent vivre bien soient en sûreté, surtout parce qu’il n’est pas d’animal plus mauvais que l’homme sans loi. Aussi voyons-nous l’homme gourmand incomparablement plus avide et insatiable que tous les autres animaux : tous les mets et toutes les façons de les cuisiner que l’on trouve au monde ne lui suffisent pas et il cherche à satisfaire non la nature mais son désir effréné. Et, semblablement, il dépasse tous les animaux dans la bestialité de la luxure, puisque, contrairement aux bêtes, il n’observe ni les temps ni les façons convenables, mais qu’il fait même des choses qui, à y penser ou, pis encore, à les entendre, sont abominables et qu’aucune bête ne fait ou n’imagine.
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La loi du changement est fataliste. On assiste d’abord, dans un premier temps à une naturalisation de la causalité. Elle implique que toute chose vient d’une autre : loi de la génération linéaire. Cependant le temps, « père de toute vérité » – ici saisi de façon anthropomorphique – détruit tout . Le temps de la nature, au-dessus des hommes, chasse chaque chose devant lui. Il peut apporter le mal comme le bien . Il est Dieu et Destin. Dans ce monde, tout est incertain et variable . Le changement, perceptible dans la nature, est inéluctable. Côté nature, tout change. Tout est instable. Raison et nécessité s’affrontent.
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Les hommes, en général, jugent plutôt aux yeux qu’aux mains, car chacun peut voir facilement, mais sentir, bien peu. Tout le monde voit bien ce que tu sembles, mais bien peu ont le sentiment de ce que tu es [...].
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Là où l’on n’aboutit pas avec la peau du lion, il lui faut coudre celle du renard.
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C’est une force d’appoint dans les conflits entre clans de la haute bourgeoisie, de l’aristocratie, comme entre les couches moyennes, divisées et alliées de façon alternée par corporations aux puissants qui mènent la danse. Les grands se payent d’humanisme artistique. La petite et moyenne bourgeoisie, attirée par les lettres plus que par le mécénat palatial, se complaît dans la sentimentalité et une idéologie de fuite vers l’Antiquité. Les marchands, les métiers, qui aiment les espèces sonnantes et trébuchantes, prônent le civisme. Mais tout le monde se méfie de tout le monde.
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Seules donc ces Principautés sont sûres et heureuses. Mais comme elles sont gouvernées par raison supérieure à quoi l’esprit humain ne peut atteindre, je laisserai d’en parler ; car, étant élevées et maintenues par Dieu, ce serait un tour d’homme présomptueux et téméraire d’en discourir.
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La nature a créé l’homme tel qu’il peut désirer tout sans pouvoir tout obtenir ; ainsi le désir étant toujours supérieur à la faculté d’acquérir, il obtient le mécontentement de celui qu’il dépossède pour n’avoir lui-même que le petit contentement de sa conquête. De là naît la diversité de la Fortune humaine. Partagés entre la cupidité de conquérir davantage et la peur de perdre leur conquête, les citoyens passent des inimitiés aux guerres, et des guerres il s’ensuit la ruine de leur pays et le triomphe d’un autre.
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J'ai l'opinion qu'il soit meilleur d'être hardi que prudent , à cause que la fortune est femme, et qu’il est nécessaire, pour la tenir soumise, de la battre et heurter. Et l’on voit communément qu’elle se laisse plutôt vaincre de ceux-là, que des autres qui procèdent froidement. Ce pourquoi elle est toujours amie des jeunes gens, comme femme, parce qu’ils ont moins de respect, plus de férocité, et avec plus d’audace lui commandent
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L’histoire fait défiler des femmes possédées, un désenvoûteur d’occasion, les ennuis et le joug matrimoniaux. Le diable préfère retourner en enfer que de rester avec la matrone rencontrée sur la terre…
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Je ne sais chose qui soit plus délectable à penser comme à faire que de foutre une femme. Les plus grands hommes peuvent bien philosopher tant qu’ils veulent, telle est bien la pure vérité ; beaucoup la comprennent, peu la disent, [cependant] la plupart du temps les femmes aiment non pas les hommes mais la fortune, et quand celle-ci tourne, elles tournent aussi
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Le christianisme a montré « la vérité et le droit chemin ». Certes. Mais il est devenu une arme des faibles, favorisant par là les entreprises de tous les tyrans. On parle en son nom et même un républicain corrompu comme Luca Pitti s’en est servi pour imposer sa dictature sur Florence ! Ce n’est pas le christianisme qui se trouve en cause, mais son utilisation par les hommes de pouvoir et son interprétation dégénérée.
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Comme le gouvernement d’un seul est le meilleur de tous lorsqu’il est bon, il s’ensuit qu’il est le pire de tous lorsqu’il est mauvais […]. Quand tout le bien commun se ramène à un seul homme, il ne reste en aucune façon un bien commun, au contraire, il devient, en tout point un bien particulier.
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