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Citation de migdal


migdal
06 septembre 2021
Léontine aimait son mari, mais, même à vingt ans, elle n’aurait osé prétendre que son visage était séduisant. De la force, de l'énergie, de l’autorité, de la franchise, tant qu'on voudrait, et même de la bonté, mais de la beauté... Or, pour la première fois, en buvant la coupe de champagne qui fêtait le buste flambant neuf et son auteur, elle le trouvait beau, vraiment beau. La chair richement nourrie qui empâtait le cou, le menton et les joues, le nez busqué, les arcades sourcilières prononcées, la moustache gauloise, tout ce qui était la rude apparence d’Omer était anobli par le dur et vif éclat du métal. L'homme qu’elle avait épousé avait sur les épaules une tête de seigneur. Grâce à ces quinze livres de métal, la tête d'un homme, et le nom qui lui était attaché, le sien depuis son mariage, celui transmis à ses enfants, survivraient au siècle. Le visage de son mari durerait plus que la maison qui le contenait, plus que toutes celles alignées derrière les dunes, plus que la digue qui avançait sa pointe dans la mer. Sur l'encolure de la veste était gravé «A. Rodin», un viatique avec lequel Omer Dewavrin commençait son voyage dans l'avenir.
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