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Citations de Michel Cosem (29)


Michel Cosem
Sous l’eau claire
de l’abat-jour
passent des femmes bleues
des femmes rouges
avec des sourires jusqu’au bout des mains
des écritures multiples sur leur peau
et des chansons de désert
Elles ont la liberté des routes infinies
le goût du miel et de l’orange
ce qu’elles disent
n’est pas compréhensible
mais c’est bonheur de les interpréter.
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Ciel gris sur Paris mouillé, ciel gris sur les platanes nus qui remuent leurs graines rondes semblables à des oiseaux prisonniers, ciel gris sur les façades qui ne peuvent plus s'envoler.
Et tout autour remue l'urgence, l'énergie, l'audace, tout se confond et la beauté soudain se fait vieille, une chanson interrompue perce le cœur et l'on assemble je ne sais où quelques joyaux comme des braises pour se réchauffer encore.
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Dans les lits clos entre caps et îlots un chant de falaise un chuintement blanc de mille chevaux de rage d’embruns du temps qui ne s’arrête plus tandis que les ifs noirs aux dents pointues se moquent des duvets du vent et des baisers vénéneux.

L’île telle un oiseau a peur de la nuit. Elle se cache dans les genêts et les nids de feuilles rousses. Elle erre comme les pirates au milieu des rochers et lance au large des éclairs bleus. Elle récolte les galets et les œufs de goélands et écoute à ravir les chants bretons, lents, répétitifs, pareils à la pluie.

Soleil couchant sur Port Coton. Orange ronde qui sort des nuages et tombe directement dans l’océan. On guette le rayon vert et les nuages nés en tumulte du grand vertige. Là-bas c’est l’Amérique.
Rien n’est plus triste qu’abandonner une île. Ce n’est ni une femme, ni un reflet de l’univers. C’est le monde tout entier qui dérive et s’engloutit de lui-même. On est appelé ailleurs. Qu’importe l’injure est terrible. Les monstres marins peuvent tout à loisir se repaître des forêts, des falaises, des hautes maisons du port, des bateaux et les broyer selon sa logique car tout maintenant est vraiment abandonné.
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La mûre tout acide
froide de la nuit
avec ses yeux
de teintes fauves
et ses histoires
à n'en plus finir
C'est elle qui griffe
dans les haies
lorsque les cigales
meurent l'été
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— Faites attention à ce que vous dites, affirma le roi, sinon je vous fais couper la tête. Vous n'êtes qu'un ivrogne ! Qu'un voleur !
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La littérature de science-fiction est sans doute l'une des expressions les plus riches et les plus vigoureuses du merveilleux et de l'imaginaire contemporains.
Grâce à elle, notre époque s'est en quelque sorte approprié l'histoire du temps, dans un jeu fastueux où l'imagination de l'écrivain et celle du lecteur entrent en émulation et parfois même en concurrence
En choisissant parmi les plus belles pages d'Asimov, de Bradbury, de Gérard Klein ou de Van Vogt, Michel Cosem a voulu communiquer - aux jeunes, en particulier - le plaisir rencontré au contact d'oeuvres aux multiples visages.
C'est à une véritable initiation qu'il invite ses lecteurs.
(quatrième de couverture de l'édition parue chez "Seghers" en 1975)
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Il est tard
les blés sont couchés
un oiseau tressaille
et la mémoire est comme un nid
Le vent fragile
caresse les buissons
Une voyageuse passe
dans sa robe de feuillage
une ombre l'accompagne
Il est tard
les blés sont couchés
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extrait 3



J’ai toujours un chant de colombe…

J’ai toujours un chant de colombe dans la tête. Je sais les malices des moinaudes et je ne puis oublier ce rossignol qui, du haut de son grand pin, m’observe tout l’été. Que ferais-je d’un monde sans oiseaux ?
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L’arbre se tait soudain
il retient désormais son pollen il calme l’oiseau
approfondit le nid
laisse les traces transparentes
Il suit dans le ciel les nuages qui se chevauchent
en attente d’on ne sait quoi
peut-être le goût de la pluie
comme une destinée, comme un amour
dans le ciel rouge qui crépite et la forêt au loin qui soupire
Mais soupire-t-elle vraiment ?
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extrait 2



Les oiseaux m’accompagnent…

Les oiseaux m’accompagnent. Ils peuplent mes grandes étendues de l’imaginaire, mes pays de naissance. Ils sont toujours là où je suis et entretiennent mon dialogue avec la terre.
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Les excentricités les plus excessives n’intéressaient vraiment personne. Leurs ancêtres avaient parcouru tout le pays, en traçant des chemins, en marchant à grands pas derrière les troupeaux ou en transportant de lourds paquetages de l’autre côté de la frontière. Il fallait du courage et de la ténacité pour toutes ces choses, y compris pour vivre au quotidien. Ces qualités s’étaient en eux fortement ancrées. Le chant des riches bourgeois, des capitaines d’industrie, des rois et des présidents, des artistes de tout poil avait glissé comme des gouttes d’eau sur le plumage d’un oiseau. Ils se moquaient d’ailleurs des petits travers qu’ils découvraient ici et là et se faisaient un plaisir de les répandre. Cela resserrait d’ailleurs les liens de la communauté plus habituée à suivre sa logique ancestrale qu’à être sensible aux affaires du monde qui changeait si vite.
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Marcellin en effet était en contact avec ce qui était peut-être le plus essentiel dans une vie pour chacun des gens venus le consulter : avoir sa maison, son lieu intime, son refuge et peut-être aussi l’endroit où l’on a envie de mourir. Cela était essentiel et, qu’ils le veuillent ou non, tous étaient à la recherche de quelque chose de cet ordre, au moins une fois dans l’existence, sauf s’ils avaient la chance de faire un héritage.
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Elle se dressa, cette ville, dans un matin brumeux et doux, avec ses tours de guet toutes noires, ses remparts plombés, ses fumées bleutées lentement refoulées vers les collines nues par un petit vent sournois qui descendait de la montagne. L'air sembla plus lourd, chargé d'odeurs océanes. Le spectacle était impressionnant. La ville qui ondulait au gré des pentes semblait une immense bête avide et cruelle. Oncha et Johan ne pouvaient plus avancer et se tenaient par l'épaule. C'était bien d'être deux devant une si prodigieuse ville.
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Le pays tout entier chante le petit bonheur du matin
les chemins sont luxuriants
les forêts somptueuses et souples
débordantes, abondantes
prêtes à tout donner
vraiment à tout donner
On est soudain ensauvagé à force de copulations
C’est le pays tout entier qui chante
le petit bonheur du matin
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L’orage venu d’ouest
comme d’habitude
a grondé toute la nuit
et au matin
tout est oublié
Seule une petite feuille de vigne
garde une goutte lumineuse sur sa dentelure
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Le pollen va et vient lui aussi
pareil à un papillon
se loge au plus secret
s’éloigne sans regret vers l’orée
et embrasse au passage une fleur, une araignée
va plus loin comme certain de sa destination
Le pin
lui aussi au moindre souffle de vent
se répand au hasard dans la prairie
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Se réhabituer à l’ombre à la clarté qu’il faut à chaque instant traverser, ces espaces à habiter, ces recoins où les araignées ont tissé leur nid, franchir les barrières de givre et de gel

Se réhabituer à l’ombre, à la clarté, à la frontière des deux que l’on franchit allègrement
au chant de l’oiseau
et à son ramage
à faire son nid au fond du cœur

Il y a le dedans et le dehors mais où aller
selon le désir ?
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Le goût de l’oiseau
le soleil puis la pluie qui pique
le tonnerre qui roule

Attendre aussi le goût de l’herbe autour du cœur
le vent qui siffle
et le pin qui tout seul chante

Attendre la trace dans la rosée
à travers le pré ouvert
comme un livre frais, un livre vert
pour toutes les germinations

Attendre toutes ces secondes brillantes comme des sèves
urgentes comme des battements

et le pain rond, noir
sur la table
avec le vin de Haute Serre
dans la lumière heureuse qui filtre à travers les feuilles de vigne
la saveur du premier repas

Ces instants dévorés
savourés
retenus par l’herbe vigoureuse
qui s’étale partout
peau piquetée de fleurs
toute entière à son écoute, silencieuse
avec de petites orchidées ondulantes
et les grands éclats de la beauté
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Attente de l’instant, oui attente
avec des mots qui tremblent
des souvenirs qui brûlent
attente de ce retour sur la pierre du seuil
en même temps qu’une respiration
et l’ultime odeur de l’hiver
C’est le printemps, c’est le retour
et j’attends le premier grincement du volet
l’éclat d’une flamme dans la cheminée
la lampe au cœur de la pièce
qui caresse la nappe aux carreaux rouges

Et tout rapidement s’enchaîne
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extrait 1



J’aime la hulotte…

J’aime la hulotte, le cri répété de la hulotte lorsque la nuit est claire et que le croissant de lune est là. Elle grelotte entre les branches et fascine les feuilles en forme de cœur. Elle s’amuse qu’on l’écoute et qu’on l’interprète. Elle délivre d’étranges nouvelles qui n’ont rien à voir avec l’amour et défait toutes les fibres de l’intérieur sans rien annoncer de nouveau.
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