Chaque religion, quelque universelle qu’elle se prétende, s’occupe en priorité de ses croyants et voue implicitement les fidèles d’autres croyances soit à la damnation ou son équivalent, soit à une dissolution dans l’oubli éternel. Évidemment les lettrés ou intellectuels de chaque culte, lorsqu’ils se rencontrent, conviennent de l’existence d’un dieu universel. Mais lorsqu’ils retournent dans leurs sanctuaires et lieux de culte, ils ne prennent pas le risque de développer ce concept auprès de leurs fidèles qui, sauf exception, ne sont guère disposés à sortir du train-train de leurs rites quotidiens.
Mon petit discours devant le Comité Scientifique a finalement été bien reçu. Toute personne qui a une petite expérience de la recherche sait que les objectifs, ça sert surtout à convaincre : 1) les chefs de laisser les chercheurs travailler tranquilles ; 2) les politiques de leur donner des moyens pour travailler correctement.
Il est vrai que les différentes croyances, anthropomorphiques par nature, ont été, quoiqu'elles s'en défendent, longtemps incapables d'imaginer dans l'Univers la pluralité des mondes et pire, l'existence d'autres êtres conscients que l'espèce humaine. Or, dans les années 2020, même si la preuve ultime est encore en attente, aucun scientifique de bon niveau ne peut soutenir qu'il n'y ait pas ou il n'y ait pas eu d'autre espèce intelligente sur les milliards d'exoplanètes qu'on va finir par détecter. Dans ce cas, comment imaginer alors que, seul parmi tous, un primate lambda détiendrait les clefs de l'immortalité de l'âme et, en dévoyant ce trésor à cause de ses conneries, serait capable de déclencher la fin de l'Univers.