Enfin, et surtout (!), nos bons vieux bouquins ignorent la désuétude. Placés dans un endroit à peu près sec et sombre, ils se conservent quasiment sans limite.
Chaque enfant peut ainsi aisément, à vingt, trente ou cent ans de distance, explorer la bibliothèque de ses aînés. Il peut, sans contrainte, parcourir cet univers littéraire qui le rattache à ses racines. Il peut s'y promener, s'y insérer, s'y perdre. Il peut s'y absorber jusqu'à rencontrer, parfois, un aïeul incoimu qui, au cœur d'un jeu de piste imprévu, a laissé ici, entre deux pages, une lettre oubliée, et là, dans un coin de marge, un fragment d'émotion manuscrite. C'est un bonheur qui souvent me fut offert et que je souhaite à tous les enfants.