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EAN : 9782021492934
304 pages
Seuil (22/09/2023)
4.32/5   69 notes
Résumé :
La lecture pour le plaisir est un antidote majeur à l’émergence du « crétin digital ». Des centaines d’études montrent le bénéfice massif de cette pratique sur le langage, la culture générale, la créativité, l’attention, les capacités de rédaction, les facultés d’expression orale, la compréhension d’autrui et de soi-même, ou encore l’empathie, avec, in fine, un impact considérable sur la réussite scolaire et professionnelle. Aucun autre loisir n’offre un éventail de... >Voir plus
Que lire après Faites-les lire ! Pour en finir avec le crétin digitalVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (18) Voir plus Ajouter une critique
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Lire, comprendre, retenir, sont les trois paliers successifs qui accroissent les aptitudes intellectuelles (culture générale et QI), les compétence émotionnelles et les habiletés sociales.

Avec la civilisation des loisirs « panem et circences » , la lecture est délaissée au profit des écrans (télévision, console de jeux, tablette, téléphone portable) et le livre en faveur des magazines, mangas ou BD, avec des conséquences constatées par de multiples études. Aujourd'hui nos pays « développés » comptent moins de 10% de lecteurs compétents aptes à apprendre, comprendre et enregistrer. le niveau moyen en orthographe (par exemple) s'effondre comme le mesurent les classements internationaux PISA ou les évaluations CEDRE de l'éducation nationale. « La fabrique du crétin digital », précédent ouvrage du chercheur, est d'une redoutable efficacité !

Deux faits notables ressortent de ces évaluations françaises et internationales :
- Les filles lisent plus que les garçons, car elles perdent moins de temps sur les écrans ; les femmes sont donc de plus en plus diplômées que les hommes.
- Les asiatiques ont des résultats nettement supérieurs, observés aussi bien en Asie que dans les pays de migrations (Amérique ; Europe) grâce à une culture exigeante privilégiant le respect des enseignants, la rigueur, le travail l'autodiscipline et l'excellence (p 64-68).

L'école joue un rôle important dans l'apprentissage de la lecture et notamment du « déchiffrage » mais le rôle de la famille est primordial, notamment dans les trois premières années. L'immense intérêt de l'essai de Michel Desmurget est d'offrir aux parents la boite à outils permettant d'initier leur progéniture à la lecture, à la compréhension, à la mémorisation et d'accroitre ainsi significativement leur Quotient Intellectuel et leur culture générale.

En 400 pages, incluant 50 pages de précieuses notes bibliographiques, l'auteur (Docteur en neurosciences, Directeur de recherche à l'INSERM, chercheur huit ans aux États-Unis dans plusieurs universités dont le MIT.) livre « les racines de la lecture », apprend à jouer avec le sons, incite à pratiquer la lecture partagée qui favorise explication, questionnement, verbalisation, anticipation, inférence, appropriation, extrapolation et reformulation.

Personne n'est jamais devenu champion olympique sans entraînement régulier … les enfants qui ne lisent pas quotidiennement ne deviendront jamais de bons lecteurs et l'auteur souligne que les parents peuvent profiter des panneaux routiers, imprimés publicitaires, listes de courses, menus de restaurant, logos de marques, emballages alimentaires pour montrer aux enfants que l'écrit est porteur de sens. Mais la lecture partagée en famille (raconter des histoires en s'étayant sur un livre illustré) dès le premier âge est le moyen idéal et incontournable pour donner aux enfants l'envie de lire.

« Faites les lire » est un manuel indispensable pour qui souhaite stimuler l'intelligence de ses enfants. Les parents se pencheront principalement sur la troisième partie et les annexes qui expliquent très simplement comment lire avec ses enfants et comment leur insuffler le virus de la lecture. le lecteur « pressé » survolera les statistiques et les bases de neurosciences cognitives des deux premières parties (conclues par un « pour résumer » très clair) et profitera des deux dernières parties qui démontrent la supériorité du livre sur les autres médias et les bénéfices multiples et durables de la lecture. Les enseignants se régaleront des études, des chiffres et des notes sur lesquelles reposent la plaidoirie.

Un essai dont chaque Babeliote fera donc son miel !
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Essai qui suit le précédent opus du même auteur. Cette fois, il s'agit, après avoir dressé un état des lieux de la lecture en France, de proposer des remèdes.
On commence par remarquer que la lecture s'apprend en dehors du cercle scolaire. Inutile de chercher une énième réforme des programmes de notre éducation nationale en prise avec des difficultés multiples : la lecture est un univers culturel qui doit être mis à disposition des enfants bien évidemment par les parents : lecture partagée dès le plus jeune âge pour commencer. Ce n'est pas fait, ou de manière confidentielle. Or, plus ils vieillissent, moins ils lisent et même bien moins que les générations précédentes. Et des textes de moins en moins littéraires : mangas, magazines... Et bien sûr, des textes sur les écrans qui les absorbent quantitativement (c'est le crétin digital du précédent ouvrage). Résultat : ils ne savent plus vraiment lire au sens où lire signifie s'approprier le contenu d'un texte, son vocabulaire etc...
Ensuite, le neurologue écrivain s'intéresse à notre cerveau : celui du lecteur pratiquant est « une orfèvrerie de haute précision » dont la construction repose sur une intense et patiente pratique qui seule permet de rôder tous les mécanismes permettant d'absorber suffisamment de connaissances langagières et culturelles pour affronter les complexités des univers écrits. Lorsque l'expérience s'avère insuffisante comme aujourd'hui, la performance ne peut que se situer entre médiocre et très médiocre...
La suite revient sur les remèdes : aux parents de : « Parler, jouer avec les mots, les syllabes, les lettres, les sons » pour fertiliser le cerveau des enfants, aux parents encore de parler à l'enfant et en lui lisant des histoires...
La suite est un long plaidoyer pour l'utilisation du livre (plutôt papier) comme le meilleur outil de développement de l'intelligence, supérieur en tous points de vue aux vidéos, écrans divers même éducatifs. Construire des connaissances solides, développer l'empathie ne sont que de vains mots sans l'expérience de l'altérité procurée par les livres.
La conclusion de l'ouvrage est donc un appel urgent essentiellement tourné vers les parents à faire l'effort de proposer, de valoriser la lecture à leurs enfants. L'école seule ne saurait se substituer au cadre familial de promotion de la lecture.
Un livre intéressant qui sera lu par ... les parents déjà convaincus. Il aurait plutôt intérêt, l'auteur, à se rendre sur une émission débile (genre TPMP) pour toucher son public cible, ou poster une vidéo sur YT (bien que le risque de censure soit fort sur un sujet aussi brûlant).
Alors, les parents enfin éclairés, le lendemain... cochez la bonne réponse
a) Ne regarderont plus les "Marseillais en vacances sur la Lune" et liront un livre à leurs enfants
b) Ne regarderont plus les "Marseillais en vacances à Katmandou" mais n'oseront pas interrompre la partie de "Legend of Zelda" de leur progéniture.
c) Regarderont l'épisode suivant de la fameuse émission débile citée plus haut pour trouver d'autres bonnes idées à appliquer dans leur vie de tous les jours et aussi comment penser sur certains sujets quand on n'a pas l'habitude de penser par soi-même. Tout en ne voyant pas l'intérêt d'interrompre la partie de "Minecraft" de leur progéniture qui leur fiche la paix pendant qu'ils se distraient honnêtement.
Résultat?
Inutile de voter, on connaît tous la réponse, c'est même pour cela que la télévision est possédée par quelques grands oligarques. On peut qualifier ce genre d'ouvrage de coup d'épée dans l'eau. Dommage.
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On peut résumer la thèse de l'auteur par ce message qu'il nous délivre dans son avant-propos : « Depuis l'émergence du langage, l'humanité n'a rien inventé de mieux que la lecture pour structurer la pensée, organiser le développement du cerveau et civiliser notre rapport au monde, le livre construit littéralement l'enfant dans sa triple composante intellectuelle, émotionnelle et sociale » (Page 16). L'auteur prêche un convaincu, mais l'important c'est d'apporter des éléments factuels permettant de démontrer cette thèse et c'est ce que fait l'auteur dans ce livre. Michel Desmurget est docteur en neurosciences et directeur de recherche à l'INSERM. Ce livre est la suite de son premier opus « La fabrique du crétin digital » qui n'était qu'un constat dépourvu de solutions. Il dénonçait les effets délétères des écrans : appauvrissement du langage, le repli sur soi, bref l'abrutissement généralisé.

Alors que faire ?

L'auteur considère que le rôle des parents est fondamental et qu'il ne faut pas se polariser sur la qualité de l'enseignement ni sur les problèmes d'hérédité. L'environnement immédiat de l'enfant est déterminant. Un enfant entouré de livres et de lecteurs aura plus de chance de lire précocement, de lire beaucoup et, au bout du compte, de lire efficacement. La lecture développe l'empathie, l'imagination, la créativité, l'intelligence, l'aptitude au langage et joue un rôle déterminant dans la réussite scolaire (des études le démontrent). Les parents peuvent donc jouer un rôle important dans le développement des compétences en lecture de leurs enfants, en leur lisant des histoires dès leur plus jeune âge. La lecture partagée pourrait faire passer l'intelligence verbale de l'enfant d'un QI de 100 à 111 (Page 201). L'auteur préconise de commencer la lecture partagée le plus tôt possible et de poursuivre au moins jusqu'à la fin du primaire voire le milieu du collège (Page 207). Autre point important à considérer : l'école ne peut pas rattraper les carences du milieu familial. Il faut lire au moins 30 min, par jour pour développer efficacement son niveau de culture et de compréhension du langage, sinon le retard accumulé ne sera jamais comblé. Michel Desmurget consacre un développement spécial aux livres numériques. Il démontre la supériorité du papier sur l'écran sans dénigrer totalement l'usage du numérique et de l'internet. Les capacités de compréhension acquise à travers la lecture de livres constituent un prérequis à une navigation efficace sur le web.

Les arguments développés par l'auteur sont assez convaincants et je recommande à tous les parents la lecture de ce livre. Il est d'ailleurs assez unique en son genre, car il n'existe pas à ma connaissance, de livre de ce type qui examine la question de la lecture et de son impact sur le développement intellectuel en s'appuyant sur des données scientifiques.

En juin 2021, Emmanuel Macron avait lancé la lecture comme une grande cause nationale. On ne peut que souscrire à un tel projet, mais au-delà des paroles les actes semblent se faire attendre.

L'ouvrage est complété par une abondante bibliographie (51 pages). J'ai aussi trouvé très utiles les résumés/synthèses proposés à la fin de chaque chapitre.

- « Faites-les lire ! — Pour en finir avec le crétin digital », de Michel Desmurget Seuil (2023), 409 pages.
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Enseignante et passionnée de littérature, je faisais partie des convaincus d'office en ouvrant cet ouvrage. Je l'ai lu pour questionner mes pratiques de maman, mais surtout pour chercher des astuces à partager aux parents de mes élèves.

Pour être honnête, je n'ai pas lu intégralement la première partie "La lente agonie de la lecture". Les 50 premières pages suffisent à comprendre les motivations de Michel Desmurget et son constat amer : les enfants lisent de moins en moins, perdent en vocabulaire, en compréhension et donc en capacité de réflexion. Et l'école ne pourra pas y remédier faute de temps et de moyens humains. Déprimant.

Je suis passée directement à la deuxième partie joliment intitulée "L'art de lire". Y sont expliqués les mécanismes complexes d'acquisition de la lecture, qui expliquent les difficultés rencontrées par les enfants face à cette tâche pour le moins complexe. Mais c'est la troisième partie qui voit enfin des solutions émerger. L'auteur y propose quantité d'idées de jeux et d'activités à faire avec son enfant pour développer sa reconnaissance des lettres et des sons.

Le souci, et c'est un peu la limite de cet essai, c'est qu'il y a des risques d'avoir perdu les "petits lecteurs" en route, écrasés sous la masse de chiffres et de références. Or la lecture, si elle n'est pas héréditaire, dépend énormément du contexte familial de l'enfant. Et des parents qui lisent peu ont toutes les chances d'avoir des enfants qui ne s'intéressent pas aux livres. L'idéal serait donc d'informer ces familles. Pour qu'elles soient informées de l'importance de lire et faire lire, et puissent le choix qui s'impose pour le bien de leur enfant.
Car en lisant les effets considérables qu'ont sur le cerveau de nos enfants quelques minutes de lecture quotidienne agrémentées de divers petits jeux, il y a de quoi se motiver et s'y tenir ! D'autant que, des études le montrent, tous les enfants (petits et grands) aiment écouter des histoires.

Michel Desmurget multiplie chiffres, pourcentages et conclusions d'études pour étayer son propos. Malgré un travail de vulgarisation remarquable, tout cela rend la lecture de cet essai un peu rébarbative. On peut le comprendre tant son précédent ouvrage s'est vu critiqué. le sujet lui tient à coeur (comme à nombre d'entre nous sur ce site) et il veut faire le tour de la question. Les notes bibliographiques sont impressionnantes, 50 pages de références tout de même !
En résumé, cet ouvrage passionnant nécessiterait à mon avis un complément plus court, à destination des familles moins portées sur l'objet livre, reprenant seulement les idées-clé et les situations pratiques.
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Faites-les lire ! Ou comment prêcher une convaincue.

Michel Desmurget s'emploie à rédiger un argumentaire solide et irréfutable en faveur du loisir qui devrait être le favori de tout un chacun : la lecture. L'ouvrage est d'utilité publique en ces temps où le cerveau des enfants est appâté par les écrans, que ce soit la télévision, les jeux vidéo où les réseaux sociaux, remplis de contenus publicitaires plus où moins cachés et d'une qualité souvent plus que douteuse (cf. son livre « la fabrique du crétin digital »).

Il manquait « la » solution suite à son constat de la « crétinisation » des jeunes générations et la voici la voilà : faites-leur lire des livres !

Après avoir constaté le lent déclin de la lecture chez les plus jeunes, chiffres et études à l'appui, ainsi que ses conséquences (non acquisition du vocabulaire, difficultés de compréhension, orthographe laissant à désirer, syntaxe déficiente…) avec un petit détour par le classement PISA et la place peu reluisante de la France (et d'autres pays de l'OCDE, ne faisons pas de jaloux), Michel Desmurget nous explique que la lecture est une construction cérébrale longue et difficile, car l'écriture n'est pas suffisamment vieille et n'a concerné que trop peu d'individus jusqu'à l'alphabétisation des peuples pour susciter une adaptation génétique, au contraire du langage, dont la prédisposition est innée chez l'homme, puisqu'ancrée dans notre héritage depuis des millénaires, même s'il faut tout de même solliciter ces réseaux cérébraux pour l'activer.

Il faut donc préparer le cerveau à la lecture, en présentant souvent du langage écrit à l'enfant mais surtout en lui lisant des livres pour le familiariser avec les spécificités du langage écrit (narration, tournures de phrases, conjugaison, vocabulaire…), puis continuer les lectures partagées même lorsque l'enfant « sait » lire (il le préconise jusqu'au début du collège inclus !), en complément de la lecture personnelle pour nourrir le cerveau de l'enfant et entretenir son goût pour la lecture.

S'en suit un plaidoyer sur les livres assez intéressant, notamment concernant les bénéfices de la lecture : accroitre l'intelligence (la lecture accroit l'indice de compréhension verbale dans le calcul du QI), enrichir le langage, engranger des connaissances, stimuler la créativité, développer les aptitudes émotionnelles et sociales, vivre mille vies, comprendre autrui, appréhender l'inacceptable…

L'idée principale à retenir selon moi est que c'est le temps passé à lire qui construit les lecteurs. L'auteur explique bien que si l'école a un rôle à jouer, c'est surtout les premières années de l'enfant qui sont déterminantes dans la construction de la lecture, puis la lecture « loisir », car plus l'enfant lit, plus il devient compétent. C'est le remède le plus puissant contre l'échec scolaire. Plus largement, il s'agit pour l'auteur de remettre la lecture au centre de l'occupation du temps libre des enfants en remplacement des temps d'écran chronophages et peu enrichissants voire délétères.

Un chouïa décliniste mais bon, il ne faut pas non plus se voiler la face, et rédigé sur un ton alarmiste, il s'agit toutefois d'une lecture intéressante, qui peut aussi donner des clefs à certains parents qui ne savent plus quoi faire pour intéresser leur progéniture à la lecture. Je suis la première concernée : mon fils de 9 ans lit, mais principalement des BD et son J'aime Lire, ce qui est déjà bien mais pas suffisant à mon goût. J'avais arrêté la lecture « partage » mais je l'ai reprise après lecture du conseil de l'auteur et bingo ! Mon fils a tellement eu hâte de lire la suite du pavé qu'on avait commencé ensemble qu'il l'a fini tout seul et a enchainé avec un autre pavé tout seul. On en a attaqué un autre en lecture partagée, qu'il n'était pas très motivé à lire, mais dont il me réclame le chapitre suivant tous les soirs 😉

Pour tous les professeurs des écoles, ce livre peut aussi constituer une base argumentaire simple à destination des enfants et de leurs parents qui ne se sentent pas toujours concernés. Bref, comme dit plus haut, l'ouvrage est d'utilité publique.
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Citations et extraits (41) Voir plus Ajouter une citation
Bref, l’écrit forme un monde à part, saturé de syntaxes complexes, termes rares et conjugaisons inusitées. Il y a davantage de richesse linguistique dans les albums préscolaires les plus pauvres que dans la quasi-totalité des corpus verbaux ordinaires, dont les conversations entre adultes éduqués, les interactions parents-enfants, les émissions télévisuelles de prime time ou encore les programmes audiovisuels éducatifs. C’est pourquoi un robuste et opulent bagage langagier est indispensable pour lire et apprendre à lire ; constat qui ne rend que plus préoccupant l’existence, évoquée au sein de la première partie, d’un appauvrissement du langage dans les livres pour enfants.
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En outre, mieux vaut pour nos progénitures écouter des livres audio, consulter des vidéos éducatives ou lire des livres numériques que de dilapider les années les plus décisives de leur développement sur Netflix TikTok ou une console de jeux. Mais malgré tout, tant qu’à choisir, les ouvrages imprimés restent l’option la plus efficace pour câbler le cerveau d’un enfant. Comme l’a écrit Umberto Eco, immense érudit s’il en est, « le livre et comme la cuillère, le marteau, la roue ou le ciseau. Une fois que vous les avez inventés, vous ne pouvez pas faire mieux. »
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Sur le plan lexical, « très peu de candidats sont en mesure d’expliquer le mot "chancelants" au grand étonnement des correcteurs, puisque le contexte était fortement aidant.

Les candidats, dans leur très grande majorité, expliquent ce mot en identifiant le radical "chance ou "chant". Il en découle donc que des enfants "chancelants" sont des enfants qui ont de la chance, qui sont joyeux, innocents, insouciants ».

Ce dernier point est d’autant plus effarant que chanceler ne constitue nullement un terme rare. En moyenne, à l'écrit, il est présent une fois tous les 130 000 mots, soit une fois tous les un à deux livres.
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Enfin, et surtout (!), nos bons vieux bouquins ignorent la désuétude. Placés dans un endroit à peu près sec et sombre, ils se conservent quasiment sans limite.

Chaque enfant peut ainsi aisément, à vingt, trente ou cent ans de distance, explorer la bibliothèque de ses aînés. Il peut, sans contrainte, parcourir cet univers littéraire qui le rattache à ses racines. Il peut s'y promener, s'y insérer, s'y perdre. Il peut s'y absorber jusqu'à rencontrer, parfois, un aïeul incoimu qui, au cœur d'un jeu de piste imprévu, a laissé ici, entre deux pages, une lettre oubliée, et là, dans un coin de marge, un fragment d'émotion manuscrite. C'est un bonheur qui souvent me fut offert et que je souhaite à tous les enfants.
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(…) « la lecture est la clé de tout. Apprendre à lire aux enfants est une obligation morale fondamentale de la société ».

Alphonse de Lamartine, immense écrivain, fut vraisemblablement l'un des premiers à le comprendre. En 1853, dans un petit ouvrage consacré à Gutenberg, il écrivait : « L'imprimerie est le télescope de l'âme. De même que cet instrument d'optique rapproche de l'œil, en les grossissant, tous les objets de la création, les atomes et les astres même de l'univers visible, de même l'imprimerie rapproche et met en communication immédiate, continue, perpétuelle, la pensée de l'homme isolé avec toutes les pensées du monde invisible, dans le passé, dans le présent et dans l'avenir [...] [D'une presse], il sort sans doute du papier, de l'encre, des caractères, des chiffres, des lettres qui tombent sous les sens ; mais il sort en même temps de la pensée, du sentiment, de la morale, de la religion, c’est à dire une portion de l’âme du genre humain. »
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Videos de Michel Desmurget (15) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Michel Desmurget
Rencontre avec le neuroscientifique Michel Desmurget à l'occasion de la parution de son dernier livre paru aux @editions_du_seuil, "Faites-les lire ! Pour en finir avec le crétin digital".
Oui, la lecture est irremplaçable et l'auteur nous le démontre avec une grande intelligence.
Un livre disponible à la librairie et sur notre site internet ici : https://www.millepages.fr/livre/9782021492934-faites-les-lire-pour-en-finir-avec-le-cretin-digital
Entretien mené par Pascal Thuot David Even à la réalisation, à la captation et au montage.
Bonne écoute !
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