L'auteur présente son ouvrage dédié à la vision non-occidentale de la guerre en Ukraine : « Guerre en Ukraine et nouvel ordre du monde ».
Lorsque l’on évoque la guerre russo-ukrainienne, il est important d’avoir à l’esprit cette citation de Samuel Huntington, extraite de son ouvrage Le Choc des civilisations : « L’Occident a conquis le monde non par la supériorité de ses idées, de ses valeurs ou de sa religion ; mais par sa supériorité dans l’utilisation de la violence organisée. Les Occidentaux l’oublient souvent ; les non-Occidentaux, jamais. »
On trouve aujourd'hui dans la Russie de Vladimir Poutine , insatisfaite du règlement de la guerre froide comme dans la Chine assoiffée de vengeance pour compenser les " humiliations " du passé , un revanchisme qui fait écho à celui de l'Allemagne de l'entre-deux guerres mondiales ..... On ne peut que relever l'impression de symétrie entre le krach de 1929 et la crise financière de 2008 .
Institut Montaigne
J'ai reçu ce livre dans le cadre de la masse critique de juin. J'en profite donc pour remercier Babélio et les éditions de l'Observatoire. Ce livre très intéressant et très bien écrit par un ancien diplomate basé plusieurs années en Syrie. Il nous ouvre les yeux et nous permet de comprendre les tenants et les aboutissants des décisions étatiques. Les cartes et le glossaire permettent de bien suivre le livre et de situer facilement les différents endroits évoqués. Je conseille vivement ce livre à tous les lecteurs qui s'intéressent à la politique étrangère et aux relations internationales ou à ceux qui veulent simplement tenter de comprendre un peu mieux tout ce que la guerre en Syrie a modifié dans le paysage politique mondial.
On aurait sort cependant d’envisager la nouvelle compétition Est-Ouest plus douce que la première. La course à la domination technologique comportera un risque permanent de prise en otage des interdépendances économiques à des fins de puissance, dans un contexte où la manipulation des opinions, le contrôle des esprits en réalité, paraît plus accessible que jamais. Dans la littérature spécialisée, chinoise comme russe, revient constamment l’idée que les guerres se gagnent avant d’être déclenchées, par la pénétration des cerveaux des populations cibles. Plus de paix et de guerre peut-être – encore que la course aux armements batte son plein -, mais une culture de la coercition permanente, une capacité grâce au cyber de démanteler les infrastructures de l’adversaire, voire de paralyser les immenses arsenaux qu’il aura accumulés.
Pour nous, s’il ne fallait retenir qu’une seule leçon des années Macron, ce serait la suivante : dans le monde d’aujourd’hui, la France n’a plus qu’exceptionnellement les moyens d’agir seule. A des titres divers, la Libye, le dialogue avec la Russie, le Liban, l’Otan, à certains égards le Mali en ont apporté ces dernières années la confirmation. Lorsque la France réussit, c’est avec d’autres : plan de relance européen, certains dossiers multilatéraux. Ce qui nuit le plus à l’efficacité de son action extérieure, c’est sa capacité à se couper de ses partenaires naturels par des comportements de cavalier seul.
Au total, c’est l’administration Obama qui offrit à la Russie les conditions de son grand retour au Proche-Orient, par le biais de son intervention militaire en Syrie, en septembre 2015. Il est raisonnable de penser que M. Poutine ne se serait lancé ni en Ukraine, ni en Syrie, si M. Obama avait fait preuve de plus de détermination face aux attaques chimiques de Bashar-al-Assad en août 2013. Désormais, sur les théâtres extérieurs, les interventions néo-autoritaires ont succédé aux interventions des néoconservateurs.