Michel Hérubel

Elle lisait la plupart du temps des ouvrages d'histoire, des souvenirs, des essais, genre inépuisable dans une époque extraordinaire, qui n'a jamais eu sa pareille dans l'épopée humaine. En comparaison, les romans à la la mode - trop à la mode - lui paraissaient fades, dénués de sentiments, de chaleur humaine; le contraire du roman. C'étaient sans doute des tours de force de présentation, de style, mais, derrière ces artifices de haute école, elle ne décelait que le superficiel. Quant à l'érotisme, qui fusait de toute part à chaque "rentrée littéraire", il n'atteignait guère la cheville d'un Lawrence, d'un Appolinaire, et les livres de Houellebecq ou d'Amélie Nothomb, la pornographie distinguée d'Annie Ernaux ou de Catherine Millet lui tombaient des mains.