Michèle Bourton

Un chat est inéducable. On peut apprendre à des singes à jouer les garde-malades. J'en ai vu à la télévision, c'est fantastique ! Une petite guenon apporte sa tisane à une personne handicapée, lui allume la radio, tourne les pages de son magasine... On peut apprendre à un cheval à danser le paso-doble et à faire la révérence, à un chien à aller chercher le journal. On peut apprendre à un dauphin à faire l'acteur dans un film.
En revanche, pour ce qui est d'apprendre quoi que ce soit à un chat... Et c'est tant mieux ! Aimer n'est pas synonyme de domination. C'est le respect et l'amour qui existent entre deux espèces différentes qui nous ouvrent des horizons de communication et de bonheur.

— Petit à petit, les coups se résument à du pur sadisme, parce que le seul pouvoir que ma mère détienne au monde, c'est celui qu'elle exerce sur sa propre fille, moi qui suis son enfant, mais ce pouvoir n'a aucune limite puisqu'elle sait que je ne peux rien faire face à elle. La fillette que je suis est totalement impuissante et complètement dépendante de sa génitrice. Ma mère ne se contente pas de me menacer, elle ne se contente pas de me torturer avec la haine et la colère qu'elle éprouve pour moi : elle promet de me mutiler définitivement ou de me tuer si jamais j'essaie de me libérer de son emprise. Et pourtant, toute cette violence physique, toute cette souffrance et ces coups, cette épingle à nourrice dans le corps, ces tentatives d'empoisonnement, ces absences de soins, ces traumatismes crâniens qui m'ont rendu à moitié sourde, ces fractures osseuses qui handicapent l'enfant devenue adulte, ces brûlures, ces déchirures cutanées, ces morsures, ces bleus, ces yeux au beurre noir, ces lèvres fendues, ces dents cassées, cet hymen artificiel suite au viol à l'âge de onze jours par ma propre mère à la maternité, cet utérus inutile qui ne réussira jamais à donner la vie, tout cela n'est rien comparé aux tortures que l'âme endure : une terreur constante, absolument constante, qui jamais ne faiblit.

Le monde de demain, géré par les jeunes d'aujourd'hui, ne risque pas de tendre vers l'amélioration ni sur le plan géopolitique ni sur celui du développement durable. Tant que le gouvernement ne mettra pas les moyens financiers et humains que mérite la jeunesse pour notre futur, il n'y aura pas de transformation sociétale. Voilà, c'est dit.

J'apprends à supporter la douleur et les privations, je découvre aussi la patience. Je comprends surtout que des êtres vivants peuvent m'attendre, moi qui ne suis rien. Je ne peux pas nourrir tous ces chats et pourtant, tous me procurent câlins, ronrons, tendresse, chaleur et amour.

— Il est à peu près certain que Jésus-Christ a existé, sinon comment expliquer qu'on en parle encore deux mille ans après ? Ce sont les hommes du clergé qui ont écrit ces histoires avec la volonté de soumettre les gens à leur pouvoir. Et pendant dix siècles d'obscurantisme au Moyen-Âge, les peuples ont cru à ces inepties. Tu n'as pas une guerre qui ne soit pas provoquée par la religion. Jésus n'a jamais marché sur l'eau, il n'a jamais multiplié les petits pains ou les poissons. Ce sont des allégories. Et comment peut-on croire que Marie ait pu être enceinte en étant vierge ?

En France, on préfère supprimer des postes d'enseignants plutôt que d'en ajouter car, "l'éducation n'a pas d'argent", comme on nous le répète en permanence. Pourtant, Abraham Lincoln a dit : "Si vous trouvez que l'éducation coûte cher, essayez l'ignorance !". Une belle illustration de notre système actuel qui, en plus de l'ignorance, entraîne la délinquance chez bon nombre de jeunes désœuvrés. Et l'on construit des prisons au lieu d'ériger des écoles. Choix de société sans doute discutable.

On n'oublie jamais. On apprend à vivre avec. Et c'est déjà bien.