Un matin d'août, je l'avais découverte en larmes. Pendant la nuit, un mur avait surgi en plein cœur de Berlin, un mur imbécile qui découpait la vie des gens comme un boucher tranche dans la viande. Tout cela me paraissait tellement absurde que je pouvais croire à une mauvaise plaisanterie. Je tenais déjà les adultes pour des enfants malveillants, investis de pouvoirs hasardeux, conduisant parfois au désastre.
[...] Des années plus tard, lorsque le mur fut enfin détruit, il me semblait l'apercevoir sur les images d'actualité, perchée sur les ruines, riant et pleurant avec la foule devant les trous béants, jeune pour toujours et heureuse.