Citations de Michèle Matteau (50)
Il est facile de voir que l’écriture est identique. Une calligraphie, c’est une signature. Une expertise prouvera la similitude.
Les jeunes sont soupe au lait, ils sont à feur d’émotions… Parfois, leurs gestes dépassent leurs pensées.
On zappe pour trouver le meilleur show, le performer le plus branché, la gueule dont tout le monde parle depuis la veille, sans s’arrêter aux vraies paroles de
la chanson. On avale des slogans vides, on s’imbibe de clichés éculés comme on engoufre une poignée de chips en l’arrosant d’une gorgée de bière.
Le combat pour la liberté se nourrit toujours de sang humain ; les dictateurs se bardent d’arrogance pétrolière ; les démocraties dansent la valse-hésitation pendant que les marchands d’armes, souvent les mêmes, remplissent les
commandes pour rassasier le ventre creux de l’économie mondiale.
L’appel à la raison risquant de ne pas porter ses fruits avec elles, j’ai utilisé les insignifances de circonstance : « Demain est un autre jour », « La nuit porte conseil », « Le temps arrange les choses ». Les sanglots continuaient à secouer leurs épaules voûtées, leurs lamentations égratignaient les murs.
Quand on a perdu, on a plus peur de perdre.
La chance ne se traduit pas toujours par un numéro gagnant à la loterie. Elle est parfois beaucoup plus modeste.
Les droits de l’Homme, ça ne sert qu’à napper les mets indigestes qu’ofre chaque Sommet des chefs d’État. Les actualités nous livrent ce qui se passe derrière ce miroir aux alouettes…
Notre civilisation est en déclin, ça, je vous l’accorde sans restriction. Mais l’humanité, elle, s’améliore. Sa conscience s’étend, s’aiguise. L’humanisme des droits de la personne, ça existe, Léandre. Ça projette le meilleur de
l’Homme sur grand écran, en haute défnition. Ça nourrit les élans de fraternité des Sandor de ce monde…
Mieux vaut laisser le silence mettre un baume sur les grandes douleurs.
Ul y a de la famme dans l’œil des jeunes gens, mais dans celui du vieillard il y a de la lumière !
Être vieux, c’est survivre à la mort de ses facultés intellectuelles. C’est se résigner au règne du cerveau limbique et devenir esclave d’émotions exacerbées, incontrôlables. C’est n’être plus qu’un cerveau reptilien condamné à la survie primitive.
On devient vieux quand on se retrouve coincé sur une trajectoire qui ne peut plus changer.
Les choix se font le plus souvent sans qu’on en devine l’importance. On fait de petits choix insignifants en toute ignorance de cause. Mais ils s’accumulent. Et puis d’autres interviennent. Nos parents, les circonstances. Si minime soit-il, chacun de ces choix module la courbure de l’arc et infue sur le parcours.
Je comprends la popularité de ce moyen d’échange. Il permet à chacun d’être parfaitement égocentrique : tu écris quand ça te convient. L’autre lit à l’heure qui lui convient. Pas besoin de penser à l’autre et à son mode de vie, à son horaire, à ses états d’âme, aux convenances même ! Chacun peut vivre dans sa bulle hermétique, et s’y cacher. Grâce à la magie du courriel, je peux en toussant à fendre l’âme la rassurer sur ma santé, en pleurant l’amuser des dernières nouvelles de Villery et la rage ou le désespoir au cœur poivrer mon texte de loufoqueries.
On a nos diférences, mais je peux vivre avec… Une petite dispute de temps en temps, ça donne du piquant à une relation.
On ne peut négliger longtemps un jardin. La nature sauvage prend vite le dessus
La peur de l’inconnu, du risque et du changement. Et, derrière les faux cils et l’épais maquillage, sous le claquement des bottes et l’étau viril des mâchoires, toujours, toujours, la peur de soi et de sa propre liberté.
La peur emprisonne, déchaîne, anéantit. Pour se munir contre elle, l’être humain s’invente des remparts de certitudes : une histoire glorieuse, une race indomptable,des lois dictées directement par un dieu. Il établit un ordre du monde qu’il désire immuable parce qu’ainsi, il devient prévisible.
Le monde où soufrent et meurent les hommes est le même que celui où soufrent et meurent les fourmis : un monde cruel et incompréhensible, où la
seule chose qui compte est de porter toujours plus loin une brindille absurde, un fétu de paille, toujours plus loin à la sueur de son front et au prix de ses larmes de sang, toujours plus loin !