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4.33/5 (sur 3 notes)

Nationalité : France
Né(e) : 1947
Biographie :

Michèle Sales est bibliothécaire, et exerce dans les établissements pénitentiaires une mission de développement de la culture, en Aquitaine.

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Née en région parisienne en 1947, Michèle Sales vit près de Bordeaux depuis 1970 et continue de s’y promener en touriste.

Elle exerce plusieurs métiers avant de devenir bibliothécaire en 1990.

Elle est recrutée pour une mission de développement de la lecture et de la culture dans les prisons d’Aquitaine. De cette expérience sont issues les missions régionales qui existent aujourd’hui encore en France.
Elle a rencontré beaucoup de gens vivant ou intervenant en prison: détenus, surveillants, travailleurs sociaux, et aussi bibliothécaires, comédiens, musiciens, cinéastes, plasticiens, écrivains, qu’elle incite à exercer là aussi leur art ou leur métier.

De ces rencontres, les plus fortes ont été celles avec des écrivains.

Son premier livre, issu de cette expérience, La Grande Maison, a été publié aux éditions du Rouergue en janvier 2002.

Elle anime des ateliers d'écriture et a fait partie du comité de rédaction de www.remue.net, site littéraire fondé par François Bon, puis animé par un collectif.

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Source : éditions du Rouergue
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Citations et extraits (7) Ajouter une citation
Dans les mots il y a des rencontres, infimes ou gigantesques, de celles qui peuvent éclairer un instant, ou changer toute une vie. (p.31)
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Elle ne se pose pas de questions, lire lui est aussi vital que manger, relire souvent une solution qui lui procure autant de plaisir que la découverte.
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Les fêtes sont difficiles à passer dans les prisons, et parmi ces fêtes, Noël est la plus dure. Même les plus endurcis ont une mémoire, et dans la mémoire une enfance, une famille, le sentiment d'avoir ici encore quelque chose à faire, quelque chose de différent des jours ordinaires. Pourtant ce jour-là le personnel aussi fête Noël, c'est le service minimum. Il y a juste l'aumônier qui vient dire la messe, et bien sûr il fait salle comble, tous confondus, chrétiens, athées, musulmans.
A Noël, en prison, on a envie de mourir, ou de dormir pour tout oublier, effacer de la mémoire la moindre trace. A Noël, en prison, on n'exige pas des prisonniers qu'ils se lèvent. [...]
Il y a ceux qui ont gardé depuis longtemps les médicaments pour dormir. Ils vont les avaler tous à la fois ce soir. Il y a ceux dont l'amie a réussi à faire passer le petit sachet blanc, et qui font des envieux. Il y a les durs, qui se lèvent, vont à la messe pour critiquer, et faire comme si jusqu'au soir. Il y a ceux qui relisent une vieille lettre connue par cœur, et la commentent infiniment avec leur compagnon de cellule.
Mais le mot d'ordre, pour tous, détenus, surveillants, éducateurs, intervenants, est de ne pas en parler, faire comme si ça n'existait pas, tourner les calendriers face aux murs, passer directement du 24 au 26 décembre.
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Dans sa carrière, elle a vu les yeux brillants et avides des enfants à qui on raconte une histoire, ceux qui emmènent le livre trouvé comme un trésor, ceux qui cherchent et qui découvrent, ceux qui reviennent encore et encore, une faim jamais satisfaite.
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Quand on lui a demandé si elle voulait aller dans une prison faire son métier, elle n’a pas hésité. Toute sa science, toute son âme, pour faire vivre ici aussi les livres dans les mains des lecteurs. Jamais elle ne dit les détenus, elle dit les lecteurs.

Elle rage contre les lenteurs, les obstacles, les portes.

Elle vient tous les jeudis, s’indigne si dans la semaine le travail n’a pas été bien fait, se dispute avec l’éducateur, hausse le ton avec le bibliothécaire de la prison, et oublie tout quand on vient lui demander un livre rare, une biographie, un classique qu’on n’avait pas fini de lire en quatrième.

Ce jour là, elle arrive à la porte avec un gros carton de livres nouveaux, rien de plus lourd que le papier. Sous le portique il sonne. Ouvrir le carton, passer un à un les livres, les secouer, le gardien est intraitable. Ce qui sonne ce sont les couvertures aluminium des livres de science-fiction. Elle est déjà en sueur, en colère, vraiment on ne facilite pas les choses. On referme le carton, elle le soulève, et repart vers la grille de la détention. Elle appuie le carton contre le mur, le maintien avec la hanche, pousse la porte de l’épaule et du pied, reprend le carton dans les bras. Derrière la porte il y a deux surveillants qui la regardent faire, bras ballants. Elle est au courant des usages : en prison il est essentiel de serrer toutes les mains à l’aller et au retour, n’oublier personne, tout signe d’indifférence est interprété comme du mépris. Bonjour, dit-elle. L’un des surveillants lui tend ostensiblement la main, avec un sourire moqueur. Quand elle raconte cette histoire elle dit qu’elle a hésité. Lâcher tout au milieu du couloir, leur mettre la caisse dans les bras, détourner la tête, les injurier ?

Elle a souri, et plaisanté sur le poids de la culture, a pris le chemin de la bibliothèque un étage plus haut, et s’est effondrée sur la première chaise venue.
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Elle a chevillée à l'âme, l'idée que la lecture est bonne, pour tous, toutes les lectures.
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[ Incipit ]

De loin, en garant la voiture sous les arbres de la place, on voit déjà le grand mur gris, et le groupe de personnes devant la porte. On sait le jour et l’heure des parloirs et ces jours-là on passe plus de temps sur le trottoir à attendre son tour pour entrer, que le surveillant vous appelle enfin par l’interphone.
Le mur longe une rue très passante, juste avant le feu rouge du carrefour. Pour attendre il n’y a que ce trottoir étroit, avec les voitures qui passent sans cesse au ras, et s’arrêtent et repartent au feu, vingt mètres plus loin.

[ les 7 premières pages en PDF via le site de l'éditeur :
http://www.lerouergue.com/PDF_LIVRES/gde_maison.pdf ]
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