AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

4.01/5 (sur 74 notes)

Nationalité : Canada
Né(e) à : Lac Saint-Jean , le 19/05/1993
Biographie :

Michelle Lapierre-Dallaire est une écrivaine canadienne.

Elle a fait son entrée dans les lettres québécoises avec son premier roman, "Y avait-il des limites si oui je les ai franchies mais c'était par amour ok" (2021).

Dans cette autofiction sans compromis, elle livre un témoignage incisif et lucide sur la maladie mentale, les violences sexuelles et familiales, les relations amoureuses et la misogynie.

Après la sortie d'un premier roman percutant qui parle de son enfance troublée, Michelle Lapierre-Dallaire continue de puiser dans sa vie et ses traumas pour son deuxième roman au long titre : "Je vous demande de fermer les yeux et d'imaginer un endroit calme" (2024).

Dans ce deuxième roman, elle parle de son rapport conflictuel avec sa mère, mais aussi de l’amour qu’elle lui porte.

Elle vit à Gatineau.
+ Voir plus
Ajouter des informations
Bibliographie de Michelle Lapierre-Dallaire   (2)Voir plus

étiquettes
Videos et interviews (5) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de

Philippe Fortin-Villeneuve présente «Y avait-il des limites si oui je les ai franchies mais c'était par amour ok» de Michelle Lapierre-Dallaire (La Mèche), finaliste dans les catégories Roman et Découverte des Prix littéraires du Salon du livre du Saguenay–Lac-Saint-Jean 2022. La cérémonie de remise des Prix littéraires aura lieu lors du Salon du livre, le jeudi 29 septembre dès 19 h, au Centre des congrès du Delta Saguenay. Les 6 lauréat.e.s seront dévoilé.e.s le soir même. Une production du Salon du livre du Saguenay–Lac-Saint-Jean Réalisation : Marc-André Bernier

+ Lire la suite

Citations et extraits (32) Voir plus Ajouter une citation
Il y a des mensonges salvateurs, de ceux qui évitent les douleurs et les cris. On me rétorquera que tout finit par se savoir, que c'est mal de mentir. Je ne suis pas d'accord. Tout de suite, on me regarde, essaie de comprendre. Ça semble inconcevable d'être pour le mensonge.
Mentir m'a pourtant sauvée.
[...]
Quand ma mère est saoule, il n'y a aucune logique. Puis quand elle n'est plus saoule, les dommages que l'alcool a causés à son cerveau continuent de rendre illogiques ses propos et ses idées. Nous habitons toutes les deux dans un vortex d'incompréhensions et de gestes posés à tâtons. Nous vivons dans un delirium tremens ponctué de minuscules moments tendres qui nous permettent d'envisager le jour de plus.
[...]
Ainsi le mensonge m'a sauvée. De la phrase "Tu m'as dit qu'on pouvait utiliser les verres bleus la dernière fois", à "Mais oui, qu'est-ce que je suis bête, excusez-moi maman", il y a quelques mots inventés. Un mensonge, en somme. Mais le résultat n'est pas le même. Dans le premier cas, il y a l'angoisse, le doute, la colère de ma mère, la difficulté à gérer mes émotions envahissantes qui ruinent la soirée du mardi jusqu'au mercredi matin, les répercussions de ces émotions sur mes gestes et mes humeurs. Une charge mentale de travail et de douleur interminable. Dans l'autre cas, celui où j'invente la meilleure réponse, tout ça s'évite doucement. Que ma mère ait dit qu'on pouvait utiliser ou qu'on ne devait jamais les prendre, les verres bleus demeureront dans l'armoire et ne se cassent pas. Ça n'a aucun impact, sinon sur la douceur et le calme qui sont désormais envisageables. Un espoir pour lequel je risquerais tout.
Durant ces années, j'ai appris à mentir. Dans cette histoire, on admet que cette feinte nous a sauvées ma mère et moi. J'ignore ce que nous serions devenues sans le mensonge.
Si je n'avais jamais menti, je serais morte.
Commenter  J’apprécie          00
Je n'aime pas le silence parce que j'ai peur de m'entendre vivre.
p.59
Commenter  J’apprécie          60
Nous sommes courageuses, audacieuses, concupiscentes, irrévérencieuses et indépendantes. Nous sommes viriles, nous aussi. Le courage, la vaillance; la force ne leur appartiennent pas.
Commenter  J’apprécie          50
C'est toujours aux femmes de guérir. Il y a des moments où ma fatigue est si lourde que je doute parfois de pouvoir encore la porter. Tout ce travail à faire, ces batailles à mener, la fatigue à dompter. Je pense à moi, à nous, à mes sœurs, mes amies et nos mères qui ont voulu mourir, essayé de disparaître. Pour les hommes. Pour leur faire plaisir, les délester, les délivrer.
Commenter  J’apprécie          20
Les hommes me reprochent depuis longtemps mon impatience. Ils ne comprennent pas que je suis affamée, avide, que je veuille tout voir, tout faire, tout créer. Ils ne comprennent pas l'insatiabilité de mes fougues. Mon désir d'accéder à la même liberté qu'eux. Je les laisse douter.
Commenter  J’apprécie          20
Ma mère disait de l'intérieur vers l'extérieur, en parlant de l'énergie qui doit toujours partir de soir. Ne pas absorber l'énergie des autres. Être son propre château fort. Je pense que c'est ce qu'elle voulait dire, mais je n'ai jamais vraiment compris. Car moi, je prends tout ce qui est extérieur et donne tout ce qui vient de l'intérieur. Les contours de mon corps sont floutés, indéfinis. Préserver une intimité ou patienter, ne pas tout dévoiler, aller au fur et à mesure, ce sont des concepts que je ne connais pas. J'explose et j'implose sans arrêt. Mes émotions dégoulinent de mes yeux, de ma bouche de mon sexe. Tout le monde voit à travers de moi et moi, je ne vois à travers personne.
Commenter  J’apprécie          10
C'est peut-être parce que je sais comment disparaître, m'effacer, que les cicatrices son transparentes, qu'on ne me voit pas, ne m'entend pas. Les seules visibles sont sur mon avant-bras. Celles que je me suis faites toute seule. L'automutilation discrédite les cicatrices que les autres ont laissé sur mon corps. En voulant moi-même mourir, je leur ai donné l'argument qu'ils attendaient pour justifier leur violence. Les cicatrices viennent avec plein de secrets qui ne se racontent pas.
Commenter  J’apprécie          10
Tu es la mer, la jungle. Un cheval sauvage. Tu es libre. Tu cours, les cheveux fous, les yeux brillants. N'aies pas peur de toi. De tes élans d'appétit, de quêtes inexplicables, de ton passé qui indisposera, incommodera les gens. De tes repères qui ne sont pas les mêmes que ceux des autres. N'aies jamais peur de te lever, de prendre la parole, de t'opposer. Tu as gagné ta place. Tu as le droit d'exister, toi aussi. Tu es ici.
P.145
Commenter  J’apprécie          10
Le dégoût a toujours été proportionnel aux erreurs qu'on fait pour arriver à s'incarner, à habiter notre corps sans le haïr ou haïr tout le monde autour. Les autres nous rappellent constamment l'ampleur des efforts qu'on doit maintenir, la corde raide sur laquelle on marche pour satisfaire les exigences sociales. Ne pas être si bruyantes, si enthousiastes, si pressées.
Commenter  J’apprécie          10
Dans les potlucks, les invités apportent des salades de quinoa, des fromages coupés en dés parfaits, de la baguette bien tranchée. Moi, j'apporte l'ensemble de mes traumatismes d'enfant oubliée et je les étalé sur la table, pas d'ustensiles, pas d'assiettes, et j'exige qu'on me regarde les manger directement sur le plancher avec mes mains.
p.55
Commenter  J’apprécie          10

Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Listes avec des livres de cet auteur
Lecteurs de Michelle Lapierre-Dallaire (97)Voir plus

Quiz Voir plus

Déjà un siècle pour ces romans !

Qui a écrit La Prisonnière ?

Agatha Christie
Marcel Proust
Raymond Radiguet
P.G. Wodehouse

8 questions
17 lecteurs ont répondu
Thèmes : littérature anglaise , romans policiers et polars , écrivain , littérature française , classiqueCréer un quiz sur cet auteur
¤¤

{* *} .._..