En littérature, comme dans d'autres formes d'art, le sujet du passage à l'âge adulte est toujours rafraîchissant puisque les apprentissages que nous faisons à ce moment sont essentiels et restent ancrés en nous pour le reste de notre vie. À la fin de l'adolescence, il arrive que nous vivions de premiers émois, un premier amour, des problèmes familiaux ou des troubles alimentaires. le journaliste et auteur Samuel Larochelle sera l'animateur de cette table ronde avec Marie-Christine Chartier, Laurence Beaudoin-Masse et Marianne Brisebois. Les autrices discuteront de leurs romans fictifs, mais inspirés de vraies réalités de jeune adulte.
Avec:
Laurence Beaudoin-Masse, Auteur·rice
Marie-Christine Chartier, Auteur·rice
Marianne Brisebois, Auteur·rice
Samuel Larochelle, Animateurrice
Livres:
La floraison des nénupharsSauf que Sam est mortRentrer son ventre et sourire, la suite
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C'est une chose de manger de la viande, c'en est une autre de s'asseoir entre boys pour s'échanger des anecdotes sur les êtres vivants qu'on a tués avant le dîner, une canette de Labatt 50 entre les genoux.
Je me sens comme une forêt d'érables au printemps, comme si je venais de passer les derniers mois dans un hiver sans pitié, engourdie dans le froid et la neige. Un an et demi de survie. Et voilà que tout d'un coup le soleil inonde mon être et le dégel me prend au corps. Ma sève coule de tous mes pores, je revis, enfin.
En décidant de venir m'installer ici avec
Max, je choisis du même coup de cesser de lutter contre le bonheur que la vie veut m'offrir. De mon eau stagnante et entêtée est née la plus belle des fleurs de nénuphar.
Les jardins les mieux soignés perdurent, même lorsqu’ils sont délaissés.
On existe au carrefour d'un univers de possibilités. Nos vies ne sont pas des lignes droites, ce sont des tracés sinueux, où s'entrecroisent notre âme et celles de ceux qui nous sont chers. Je sais que notre rencontre est un pur hasard, que nous aurions pu emprunter une multitude d'autres voies, où nous serions restés des étrangers... Cependant, une fois qu'elle est entrée dans la mienne, je n'ai plus jamais cru en une version de ma vie où elle ne serait pas là.
Contrairement à ce que j’espérais, l’exil ne m’a pas transformée. L’angoisse, la tristesse, tout est encore là, en moi. Ces sentiments se sont adoucis, oui, sans pour autant disparaître. C’est drôle, quand même, l’idée que voyager peut tout régler. On pense qu’il y aura une espèce d’illumination et qu’on va être une nouvelle personne, une meilleure personne. C’est sûr que voyager, c’est plaisant, mais ce n’est pas magique.
C’est souvent ainsi : les ondes de choc restent, mais les mots s’échappent, parce que c’est plus facile de survivre en gommant les détails. C’est comme quand on vient de guérir d’une blessure : on sait qu’on a eu mal, mais on ne pourrait plus le décrire. C’est un peu semblable, pour mon père. Même dans mon souvenir, l’expression de son visage est plus douce. On se protège comme on peut.
Les choses seraient restées simples si nous n’avions pas grandi ; si, dans l’année de notre cinquième secondaire, Sam et moi ne nous étions pas rendu compte que le lien qui nous unissait était différent. Qu’il y avait plus entre nous. Le genre de sentiment aussi envoûtant que l’étaient les feux de camp dans ma cour ces étés-là. Aussi dangereux, quand on ne fait pas attention.
Elle jouait pour moi le rôle d’une muse : près d’elle, j’étais inspiré. Et vice versa. Un échange d’énergie créatrice. Quand Ariane a quitté ma vie, ma propre inspiration s’est tarie. Comme un vide en moi qui a grandi, nourri par ma douleur. Nourrir le vide… C’est étrange comme image, mais c’est celle qui traduit le mieux ce que j’ai ressenti.
Dans notre famille, ma mère a instauré très tôt le terme « partenaire » au lieu de « chum » ou « blonde ». Quand, à dix-sept ans, Gab a invité son premier amoureux à souper, la scène s’est déroulée comme suit :
Nous étions en train de jaser dans la cuisine. Gab est entré, tirant derrière lui un gars encore plus grand et plus mince que lui.