Mikhaïl Diomine

En union soviétique sous Staline, Mikhaïl Diomine, ancien « blatnoï » ou truand fut envoyé au goulag il nous a déjà raconté cette histoire dans un premier récit intitulé « le Blatnoï ».

Dans ce deuxième tome, il est libéré mais reste en résidence surveillé.

Mikhaïl Diomine est décidé à « rentrer dans les rangs » d’être le « blatnoï » repenti, mais ce n’est pas aussi simple !

Diomine nous raconte les chemins empruntés et les multiples obstacles qu’il doit franchir pour accéder à sa reconstruction sociale et devenir comme il le souhaite, écrivain et poète.

Les obstacles ce sont toutes ces « tracasseries administratives » auxquelles Diomine ancien hors la loi doit se plier.

Les chemins sont ceux de la taïga sibérienne, « ce vagabond de la taïga » crapahute en Sibérie, à pied, en voiture, en train. En fuyant encore et encore pour éviter de retourner au goulag Diomine nous présente une Sibérie cachée, peuplée d’ habitants insolites : des exilés politiques, des hors la loi, des vieux croyants, des khlysts ou flagellants, des scoptes aux pratiques étranges et mutilantes. Nous croisons aussi les chasseurs de Iakoutie et les peuplades de Khakassie …

Nous traversons des fleuves mythiques l’Ienisseï et l’Angara, approchons le Baïkal, prenons le transsibérien et naviguons sur la voie maritime du grand nord jusqu'à Mourmansk…

Le récit est riche d’enseignements, il est passionnant, l’écriture est alerte et enlevé.

A tous ceux qui aime la Sibérie ou voudrait la découvrir je conseille vivement la lecture.

Un bon livre - introuvable en librairie car non réédité depuis 1975, qui vaut surtout pour l'originalité de l'histoire racontée par cet ancien bandit (ou Blatnoï). Le second volet est un ton au-dessus, et je conseille la trilogie à tous les passionnés de littérature russe..

Le thème m’intéressait énormément, la vision de l'URSS et des camps par les droits communs, mais j'ai été déçu, à la fois par l’écriture, neutre, et surtout par l'histoire. Ça se présente en deux parties à peu près égales, la vie d'un blatnoï en liberté, très décousue, plutôt anecdotique. Et la vie d'un blatnoï dans les camps, et la c'est carrément bizarre. Le principal et quasi seul danger selon l'auteur dans ces camps sibériens puis du grand nord, ce sont la guerre contre les "chiens", des blatnoïs plus assujettis au régime que les autres, alors que les blatnoïs classiques eux sont assujettis à un code très strict qui interdit tout rapport avec les pouvoirs. Soit. Mais ou est le travail harassant, le froid, l'absence de nourriture, la mortalité effrayante, les gardes, que l'on retrouve dans toute la littérature des camps. La ils semblent vivre plutôt tranquillement, sont soignés, restent peinard dans les baraquements, bénéficient d'une assez grande liberté de circuler, bref on ne reconnait pas. On aperçoit seulement dans le dernier camps qu'il fréquente la réalité décrite par une génération d’écrivain. Il raconte sa vie, on devrait le croire, mais j'ai trouvé ça bizarre. A lire quand même parce que le point de vue est unique.