Veneziani, qui avait passé 187 heures sur le divan de Freud, avait donc dépensé entre 187 000 et 243 000 euros pour rien.
[on a évalué que 50 minutes d'analyse avec Freud était facturées à hauteur d'une somme équivalente à 1000-1300 euros actuels]
Au terme de 392 heures de traitement, Loe Kann était donc toujours sceptique à l'égard de la psychanalyse, morphinomane et vraisemblablement tout aussi frigide
La cure de désintoxication avait donc complètement échoué. Freud se mit pourtant à la rédaction de son article sur la cocaïne
[une séance d'] une heure lui payait son loyer pour plusieurs mois
Les Eckstein étaient tous névrosés, disait [Freud], à cause de la syphilis du grand-père maternel
[Fleischl] avait fait lors d'une soirée chez les Wertheimstein une démonstration d'hypnose sur une poule qui avait beaucoup impressionné l'assistance
Bertha Pappenheim, toujours présentée sous le nom d' "Anna O." comme la patiente princeps de la psychanalyse, n'a en réalité jamais été traitée par Freud lui même mais par son mentor et ami Josef Breuer.
Supplantant désormais sa mère et Tante Minna auprès de son père, Anna [Freud] devint l'Antigone d'Œdipe vieillissant, en une sorte de remake viennois de la tragédie des Atrides.
De névrosée morphinomane, Bertha Pappenheim s'était muée en quelques années en une intellectuelle et leader du féminisme juif.
L’argent de Big Pharma a complètement, intégralement, irrémédiablement corrompu la médecine contemporaine, à une profondeur qui va bien au-delà des cas de conflits d'intérêts avérés, qui font la une des journaux. Il s'agit d'une corruption systémique, généralisée, à l'échelle industrielle. Aux États-Unis, l'industrie pharmaceutique dépense en moyenne 50 000 dollars par an et par médecin pour promouvoir son message aux professionnels de santé (les chiffres ne sont vraisemblablement pas inférieurs en Europe).
Il faut renverser le rapport établi par Freud entre théorie et clinique. Le sexologue Albert Moll le disait déjà en 1909, Freud n’a pas basé ses théories sur l’écoute impartiale de ses patients névrosés, il a fait retrouver à ces derniers ces théories dans leur “inconscient”, en s’aidant d’une herméneutique imparable. […] L’objectif premier d’une psychanalyse n’a de toute façon jamais été l’observation clinique, ni même la guérison (au demeurant impossible, si l’on en croit le dernier Freud). Ce que Freud a demandé à ses patients, c’est de valider les théories qu’il avait élaborées par ailleurs en confirmant les interprétations qu’il leur proposait. […] La cure psychanalytique n’est pas une thérapie, ni même une méthode pour accéder à la connaissance de soi. C’est une initiation philosophique au cours de laquelle le patient est invité à trouver en soi les vérités enseignées par le maître, bref à devenir un disciple (p. 242)
Dorothy [Tiffany Burlingham] n'avait (...) qu'un étage à descendre pour sa séance quotidienne [avec Freud] pendant que ses enfants se faisaient psychanalyser de leur côté par Anna (Freud], elle-même analysée de façon épisodique par son père.
Freud continuait à présenter la talking cure d' "Anna O." comme l'origine de la thérapie psychanalytique. En privé, il confiait à ses disciples que le traitement de Breuer avait en fait été un fiasco
la réécriture explicite du Cogito chez Lacan : "Je pense où je ne suis pas, donc je suis où je ne pense pas", p. 227