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Citation de Tandarica


Mircea était venu au cénacle à reculons, amené presque de force par Hermann. Même s’il écrivait — et il avait déjà écrit des milliers de pages —, il sentait que ce n’était pas dans les poèmes ou les romans qu’il fallait chercher la vérité, que ce n’était pas la voie pour y arriver. Bien entendu, dans son adolescence, il avait lui aussi écrit de la littérature, il y avait cru, que le monde n’existe que pour permettre l’écriture d’un beau vers et il avait rêvé au roman qui remplacerait l’univers. Il avait écrit des poèmes d’amour désespérés qu’il n’adressait à personne, de fantasques allégories, il avait chanté librement la mort, les cyprès, les enfers. Mais il avait surtout rêvé des livres, des livres entiers, qui portaient son nom mais dont il ne se souvenait pas de les avoir écrits. Une nuit, il avait rêvé tout un livre de nouvelles, au sujets gracieux, inattendus, enthousiasmants, émouvants jusqu’à l’horreur sacrée, jusqu’au vertige, un livre écrit à la main, de son écriture, et qu’il avait passé sa nuit à lire, fébrilement. [...] et rien de la gloire et de la turpitude de la vie ne lui était étranger.
(p.241/243)
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