Mireille Nègre - L'art et la vie
J'avoue que je n'aimais pas parlé de Dieu avec mes soeurs. Alors que je découvrais dans la rue une écoute et une attention qui ne pouvaient provenir que de l'incandescence d'une foi germant et mûrissant dans l'expérience citadine, il me semblait que les échanges au couvant, étaient directement issues de l'imagerie pieuse.
Le contact que j'ai maintenant avec les gens m'incite à penser que le foi se porte dans les replis de l'âme, dans les remous où la joie et la peine se dissimulent, et qu'elle peut se traduire confusément, sans que les mots soient des obstacles à la vérité qui est nôtre.
J'aime à parler librement de personne à personne sans que l'ombre du dogme n'effleure l'authenticité de la relation. Le seul souci de notre apparence physique peut gâter la joie qu'on a de renconter autrui.
Bien sûr, quand je regardais les carmélites qui m'entouraient, je comprenais bien qu'elles ne se posaient pas les mêmes questions. Elles semblaient - non ! elles étaient - réellement heureuses. Elles avaient complètement adopté la règle, le style de vie du Carmel.
Mais pour réaliser tant de choses, il faut tant de temps ! Moi qui ai toutes les difficultés à me tenir assise sur une chaise, volant d’une activité à l𠆚utre, j𠆞spère pouvoir encore dérober du temps au temps afin de pouvoir réaliser cette ambition qui, désormais, m’habite avec ferveur.
L'oraison est devenue ma patrie.
Chercher le bien-être comme une fin en soi risquerait de nous conduire à notre perte. Je crois comprendre cette notion comme une union du corps et de l’âme dans un embrasement de tout mon être.
Je proposai donc au public cette définition du bien-être : un état de grâce qui nous est donné, dans lequel se réconcilient nos forces en libérant nos énergies pour vivre le bon combat.
La danse procure une force intérieure qui se décuple à l'infini quand elle se transforme en prière.