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Citations de Miriam Toews (114)


En principe il n'était pas permis dans notre ville de posséder un piano, instrument qui faisait trop penser aux saloons, aux bars clandestins de la prohibition et à la joie débridée, mais mes parents en avaient fait entrer un en douce chez nous parce qu'un médecin avait laissé entendre qu'il serait salutaire de fournir à Elf un "exutoire créatif" qui canaliserait son énergie et l'empêcherait de devenir "extravagante", mot aux connotations sinistres. Dans une collectivité fondée tout entière sur la conformité, l'extravagance était une calamité. (p. 23 / Christian Bourgois, février 2017
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Je lui dis qu'il faut faire un pied de nez à la vie (...)
On sera des soldats ensemble. On sera comme deux soeurs siamoises. Tout le temps, même quand on sera dans des villes différentes. (p.41)
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Il me dit qu'Elf pense la même chose au sujet des jours, des jours qui recommencent sans cesse, le soleil se lève, les oiseaux se mettent à chanter, il ya un moment où tout semble possible, un moment d'espoir extrêmement douloureux, et puis c'est fini, tout s'assombrit, le jour n'est qu'un pétard mouillé, un de plus. (p. 120)
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Difficile de ne pas céder un brin à l'hystérie quand on tente désespérément de garder en vie quelqu'un qu'on aime, surtout si la personne en question n'est pas sûre de vouloir être sauvée.
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Notre famille tente d'échapper à tout, d'un seul coup, même à la gravité, même au rivage. Nous ne savons même pas ce que nous fuyons. Peut-être sommes-nous seulement des âmes inquiètes. Peut-être sommes-nous des aventuriers. Peut-être sommes-nous des fous. Peut-être la planète Terre n'est-elle pas notre vrai foyer. (p. 135)
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Quand Elf est partie en Europe, ma mère a décidé de s'émanciper, elle aussi, et elle a suivi des cours à l'université, en ville, pour devenir assistante sociale, puis psychothérapeute. Les anciens de l'église avaient fini par faire une croix sur la famille Von Riesen. Après avoir obtenu son diplôme, elle a transformé la chambre d'amis en cabinet de consultation, et un flot régulier de mennonites en proie à la tristesse et à la colère a commencé à y déferler, habituellement en cachette. car, dans la hiérarchie des perversions, la psychothérapie venait plus bas que la bestialité, qu'on pouvait à la rigueur comprendre dans le contexte de villages isolés. (p. 159)
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C'était la première fois que nous articulions notre principal point de désaccord. Elle voulait mourir; moi, je voulais qu'elle vive et nous étions des ennemies qui s'aimaient. (p. 49)
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Elf a été hospitalisée de son plein gré, pas contre sa volonté, elle peut donc partir quand bon lui semble. Je lui demande si ce n'est pas trop tôt et Janice répond qu'il est très important d'habiliter les patients en les laissant prendre de grandes décisions.
Eh bien, dis-je, décider de se tuer serait une grande décision et personne ne veut qu'elle la prenne , celle-là, pas vrai ? (p. 132)
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(...) Elf rouvrait les yeux et, en un assaut sauvage, elle se jetait sur le piano tel un léopard sur un serpent, comme si l'instrument était à la fois son amant et son ennemi personnel. (p. 36)
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« Salomé poursuit : Et quand nos hommes nous ont usées jusqu’à la corde, quand ils ont fait de nous des femmes qui, à trente ans, ont l’air d’en avoir soixante, des femmes avec un utérus qui, littéralement, menace de tomber sur le sol immaculé de notre cuisine, des femmes finies, ils se tournent vers nos filles. Et s’ils pouvaient nous vendre à l’encan ils le feraient sans hésiter. »
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Si j’ai bien compris, nous, les femmes, avons déterminé trois choses auxquelles nous estimons avoir droit.
Lesquelles ? demanda Greta.
Nous voulons que nos enfants soient en sécurité, répond Mariche. Elle s’est mise à sangloter doucement, elle a du mal à parler, mais elle poursuit quand même. Nous voulons rester fidèles à notre foi. Nous voulons pouvoir penser.
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Très bien, le cerveau est un organe conçu pour régler les problèmes et si le problème est la vie, l'impossibilité de la vivre, un cerveau rationnel et fonctionnel cherchera un moyen d'y mettre fin. Non ? Je ne savais pas quoi faire. (...)
Il faut que tu vives, il faut que tu aies envie de vivre, il faut absolument que tu vives. C'est l'impératif suprême, la toute première règle de l'univers. (p. 181)
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Les gens se demandent, mais comment est-ce possible ? Penser qu'avec toutes les mesures de sécurité que nous employons aujourd'hui pour nous protéger du dehors- clôtures, détecteurs de mouvement, caméras, écran solaire, vitamines, verrous, chaînes, casques de vélo (...) gardiens et portails_, nous puissions cacher des tueurs secrets à l'intérieur de nous-mêmes...(p. 91)
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Qu'avait-elle dit au sujet des bibliothèques et de la civilisation ? Tout repose sur une promesse. Celle de rapporter le livre. Celle de revenir. Tu connais d'autres institutions qui reposent autant sur la bonne foi toi ?
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Il a dit non. On ne s’excuse pas d’être malade, d’être humain, d’être fatigué (de toute évidence, oncle Frank n’avait jamais été une femme).

(Boréal, p.277)
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Rien n'est cru avec autant de ténacité que ce que nous connaissons le moins. (Montaigne)
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Qu’est-ce que va veut dire, en gros ? Que “ le monde”, si nous ne le connaissons pas, ne peut pas nous corrompre ? Sommes-nous libres parce nous ignorons que nous sommes en prison ?
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Pourquoi cette évocation - l'amour, le souvenir de l'amour, le souvenir de l'amour perdu, la promesse de l'amour, la fin de l'amour, l'absence de l'amour, le besoin brûlant, brûlant d'amour, le besoin d'aimer - provoque-t-elle un tel déchaînement de violence ?
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Cette visite avait trait au projet d'Elf de s'inscrire à l'université afin d'étudier la musique. Elle avait seulement quinze ans, mais un mouchard avait rapporté aux autorités l'avoir entendue "exprimer un désir déplacé de quitter la communauté", et la simple évocation d'études supérieures, en particulier pour les filles, inspirait à ces hommes une méfiance qui les menait au bord de la crise d'apoplexie. Pour eux, l'ennemi numéro un, c'était une fille avec un livre.
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Une tragédie est tolérable ou intolérable pour la même raison: la vie continue.
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